L'extension du champ de l'économie numérique et du commerce électronique en Tunisie nécessite le développement approprié de l'infrastructure pour mieux répondre à la demande croissante dans ce domaine, telle est l'une des suggestions formulées par les participants à un Colloque international de deux jours, sur l'entreprise et ses enjeux à l'ère du Numérique, ouvert, hier, à Tunis. Organisé conjointement par l'Association tunisienne pour le développement de la technologie numérique et des ressources humaines (ATTR) et le Centre de promotion des exportations (CEPEX), le Colloque a été présenté par le président de l'ATTR, Mr Slaheddine Guérichi, qui est également président de l'Université de la Manouba, comme une action de partenariat entre le tissu associatif et les structures de soutien et d'accompagnement à l'économie, au service d'une question de priorité nationale, l'intégration de la Tunisie à l'âge du Numérique.
Les faces cachées du problème De nombreux chefs d'entreprise, des universitaires, des chercheurs et des étudiants concernés sont venus suivre le débat et prendre part à la réflexion animée par une élite de conférenciers de haut niveau de Tunisie, Maroc, France, Suisse et Etats Unis d'Amérique, notamment. En effet, le Numérique et l'Electronique, principale application des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), interpellent aujourd'hui tout le monde, tous les secteurs et tous les milieux, et comme l'a fait remarquer un participant, la technologie est une affaire sérieuse pour être confiée seulement aux techniciens. D'ailleurs la numérisation de l'entreprise, la forme de cette numérisation et son étendue sont décidées par le directeur de l'entreprise et non pas, par son service technique et informatique. Or, en ouvrant les travaux, M. Chokri Mamoughli, secrétaire d'Etat auprès du ministre du commerce et de l'artisanat, chargé de l'artisanat , a confirmé, selon les sondages et études effectués par le département, l'adhésion totale des commerçants et des opérateurs économiques, en Tunisie, à l'idée de l'économie numérique et du commerce électronique, conformément au désir du gouvernement et des pouvoirs publics et à leur tête le Chef de l'Etat qui porte un intérêt particulier à la promotion de l'économie numérique et du commerce électronique, en tant qu'un des aspects de la société du savoir et de l'information. Le programme gouvernemental prévoit, en effet, la généralisation de l'usage des NTIC 0 à tous les secteurs et dans tous les domaines, car pour acheter par la voie électronique, un citoyen a besoin d'avoir un ordinateur, ou PC connecté à l'Internet, doit savoir l'utiliser et avoir les moyens de payer ses achats par la même voie. Aussi, un cadre juridique et institutionnel inspiré de cette approche globale des NTIC a été mis en place, en Tunisie. Mais, en réponse à l'interrogation d'un participant sur les projets programmés pour développer l'infrastructure dans ce domaine, un des conférenciers, M. Maledh Marrakchi, directeur général au ministère des technologies de la communication, a signalé les récentes décisions prises en vue d'ouvrir davantage le secteur à la concurrence en matière de téléphonie fixe et d'accès à l'Internet à haut débit, dans la mesure où le réseau de l'Internet demeure le support principal de l'économie numérique et des échanges électroniques. Cette ouverture est de nature à renforcer les capacités d'offre du pays, sur ce plan. A cet égard, l'accent a été mis sur l'importance de la fédération, du réseautage et de la coopération bilatérale et multilatérale pour le développement de l'économie numérique et du commerce électronique. Justement, la fédération et le réseautage en particulier permettent aux entreprises tunisiennes , en majorité de taille petite ou moyenne, de se fédérer pour se doter de systèmes et de solutions informatiques et d'avoir , ainsi, la possibilité d'alléger les frais nécessaires à ces acquisitions par le partage des charges. Cependant, des spécialistes interrogés ont noté une focalisation excessive de la discussion sur l'impact des NTIC en matière d'amélioration de la compétitivité, aux dépens de l'évaluation de leur contribution réelle à la réalisation de la prospérité économique et sociale de l'ensemble des citoyens, soulignant que face à la flambée des prix des divers produits à l'échelle nationale et mondiale, dans tous les pays développés et en voie de développement, la Révolution numérique semble n'avoir rien apporté de bien palpable, à ce niveau. '' Il est légitime de se demander où va le gain généré par le Numérique et l'Electronique, en matière de compétitivité et de productivité, font -ils observer. Aussi, une juste évaluation des performances du Numérique et de l'Electronique doit se pencher, également, sur ces côtés du problème.