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A Metlaoui, les freins socioculturels en font un tabou
Santé : Dépistage précoce du cancer de sein et du col de l'utérus dans les régions
Publié dans Le Temps le 15 - 03 - 2008

Une pléiade de médecins spécialistes en gynécologie obstétrique, des radiologues, de sage-femmes et de paramédicaux ont fait preuve, dimanche dernier à Métlaoui (gouvernorat de Gafsa) de volontariat et d'actes humains. Le rendez-vous fut donné avec les femmes de la région au siège de la Clinique de la CNSS à Métlaoui lors des 6èmes Journées de Sensibilisation au Dépistage Clinique et à la Prévention du Cancer du Sein et du Col de l'Utérus.
Cette action a été organisée par l'Association de Lutte Contre les Maladies Chroniques avec le soutien de plusieurs partenaires, notamment le ministère de la Santé. Objectif commun ; sensibiliser les femmes de la région et attirer leur attention quant à l'importance du dépistage précoce de ces deux maladies lourdes.
Freinées par plusieurs facteurs, aussi bien d'ordre socioculturel que structurel -(indisponibilité de médecins spécialistes)-, les femmes de la région consultent rarement les médecins pour le dépister l'une de ces pathologies. Elles découvrent d'ailleurs, l'un de ces cancers à un stade avancé.
C'est inquiétant, le cancer du sein touche de plus en plus de femmes en Tunisie. Il occupe la première position en termes de cause de mortalité de cette frange de la société. Les chiffres sont en augmentation continue depuis déjà plus d'une décennie. Pire. La courbe d'évolution du cancer du sein sera ascendante et ce jusqu'au 2014. De même la prévalence du cancer du col de l'utérus est importante chez nous. Il s'agit d'ailleurs de la deuxième maladie qui atteint les femmes tunisiennes. Nous enregistrons chaque année 250 nouveaux cas, soit la 6,5 pour 100 000 femmes. Mais là où le bât blesse, c'est que ces cancers sont découverts le plus souvent à une phase avancée faute de dépistage précoce et organisé. D'ailleurs, les spécialistes Tunisiens tirent la sonnette d'alarme quant à la propagation de ces tumeurs. C'est pour cette raison que le dépistage précoce reste l'une des meilleures solutions à prendre pour les cerner.

Femmes pudiques
Si quelques femmes tunisiennes sont conscientes de l'importance de cette démarche, il n'en est pas de même pour d'autres, notamment celles issues du milieu rural. Par exemple, moins de 5 % des femmes du Sud Ouest ont pris l'initiative de faire le frottis. Les coutumes socioculturelles et les traditions expliquent très souvent le fait que la femme rurale ne se rend pas très souvent chez un gynécologue pour une consultation. Il s'agit notamment du cas de plusieurs femmes présentes à la clinique de la CNSS à Métlaoui qui déclarent être pudiques et trouvent des difficultés à se rendre chez un gynécologue.
Toujours dans le même ordre d'idées, le MICS 3 démontre que 38, 5 % des femmes rurales n'ont pas une idée sur les méthodes de dépistage précoce du cancer du sein. Consciente de cette réalité, l'Association de Lutte Contre les Maladies Chroniques (ALMC) a choisi de cibler les femmes du gouvernorat de Gafsa, plus particulièrement les résidentes à Métlaoui et au voisinage. Pour ce faire, un groupe de spécialistes, à savoir des chefs services de gynécologie obstétrique des différents hôpitaux du pays, des sages-femmes et des paramédicaux ont été mobilisés dimanche dernier pour sensibiliser les femmes et leur assurer des consultations gratuite et gynécologie. Cette action motive les médecins à participer à la lutte contre le cancer. Ils n'ont pas lésiné sur les moyens pour dépister l'une des deux maladies. Manifestant leur volonté à mettre leurs capacités professionnelles au service des citoyens de la région qui ne disposent pas d'ailleurs de spécialistes, ils ont examiné plus de 200 femmes durant la matinée. Ils ont également sensibilisé 500 femmes quant à l'importance de dépistage précoce à travers plusieurs méthodes. Celle la plus simple et qui est relative au cancer du sein, consiste à l'autopalpation. La femme peut elle-même le toucher en cas d'anomalie. Par conséquent, elle est demandée de consulter un spécialiste afin de diagnostiquer la maladie avant qu'elle se développe. Car, la cellule cancéreuse met 10 pour ans pour passer à un cancer. Idem pour le cancer du col de l'utérus. Les femmes ont la possibilité d'être épargnées de cette tumeur mortelle en cas de diagnostic précoce à travers le frottis cervico-utérin. D'ailleurs, le dépistage est proposé dans l'année qui suit le premier rapport. Après deux frottis annuels normaux, la fréquence de cet examen est du nombre d'un tous les trois ans, recommandent les spécialistes.
Certes, telles actions sont d'une importance majeure. Elles démontrent l'engagement humanitaire des spécialistes qui se donnent pour les autres, notamment ceux qui ne disposent pas de moyens.

Défaillance
La ville de Gafsa souffre en fait de plusieurs lacunes notamment dans le domaine de la santé. Les médecins spécialités se font rares dans cette région. Ainsi, les citoyens sont-ils obligés de se déplacer des centaines de kilomètre pour se soigner. Si le ministère a investit lourd pour édifier des établissements hospitaliers tels que le centre de dialyse ou l'hôpital régional à Om Larayès, il rencontre des difficultés à offrir des consultations dans plusieurs spécialités, notamment l'ophtalmologie. Cela s'applique dans la majorité des délégations du gouvernorat. Plusieurs patients ont saisi l'occasion de la présence de l'ALMC à Métlaoui qui les a également, offert l'opportunité de faire une consultation d'ophtalmologie.
Tant de volontariat, de dynamisme, d'écoute et de patience : c'est ce que nous avons remarqué dimanche dernier de la part de Dr Najia Ben Moussa, présidente de l'Association ainsi que toute l'équipe présente à Métlaoui. Ils étaient là, prêts à écouter, à soigner et ils le seront d'ailleurs toujours à condition qu'on leur facilite la tâche. Car leur plaisir, c'est de servir les autres, de les prendre en charge. De se sentir utile tout en s'accomplissant soi-même.


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