Le président du Club Africain n'a pas mâché ses mots suite à la sanction prise par la Ligue Nationale de Football professionnel lors de sa réunion de vendredi dernier. Une sanction qui a fait sortir Kamel Iddir de ses gonds : "Jeudi, j'ai eu une entretien avec le Bureau Fédéral et parmi les points évoqués, celui relatif à la rencontre de mercredi face à l'US Monastir. Sur le terrain, le fair-play était de mise ainsi que sur les gradins. Avec les Usémistes, nous entretenons, depuis toujours, de très bonnes relations et le match de mercredi n'a pas dérogé à la règle. Après un ambiance aussi sportive vécue avant, pendant et après le match, j'appréhendais une action contre le Club Africain et j'ai voulu anticiper. Car une sanction contre nous n'est pas préjudiciable à notre association en particulier mais au sport tunisien en général. Nous sanctionner d'un huis-clos à cause d'un jeune qui a fait ce qu'il a fait mais dont le geste est un cas isolé est inadmissible. Si on continue de sanctionner comme on l'a fait jusqu'à aujourd'hui, on pourrait terminer la saison sans public. S'il y a eu dépassement lors du match ESS - EST, ce n'est pas une raison pour sanctionner tout le monde et en premier lieu le Club Africain. C'est comme si on nous attendait au tournant". Nous avons rappelé au premier responsable du club de Bab Jedid que la Ligue n'a fait qu'appliquer les règlements, aussi sévère et inadéquat soient-ils. Cela ne l'a pas pour autant convaincu et il s'explique : "Je suis d'accord mais il y a également l'esprit du règlement qu'il faut suivre. Quand je me suis entretenu avec le bureau fédéral, c'était pour lui dire : Ô combien le public clubiste a été génial et lui demander d'éviter de sanctionner un public qui a été merveilleux. On aurait pu sévir et punir la personne en question, sanctionner par une amende et non pas par un huis-clos d'autant plus qu'un derby pointait à l'horizon. Le derby est un match attendu par tous les Tunisiens, toutes couleurs confondues et ni l'Espérance , ni le Club Africain ne méritent d'être sanctionnés de la sorte. Si c'est ça l'application de la réglementation, je m'inscris en faux et je dis non, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Beaucoup de travail doit être fait pour éviter de tomber dans l'excès et personne ne le fait. Et puis sanctionner un club d'un huis-clos, suite à un acte isolé ne résoudra rien car nous autres clubs, nous ne pouvons rien faire dans ce cas d'espèce. On condamne des clubs à un match à huis-clos pour jets de bouteilles alors qu'on en vend à l'intérieur des stades. D'un côté, on blâme et d'un autre ou vend des bouteilles... à qui cela profite ? J'aimerais bien savoir. Ce qui m'interpelle, c'est qu'on sait tout ça, mais on laisse faire. En Angleterre le hooliganisme a été éradiqué parce qu'on a pris le taureau par les cornes. En Tunisie, on connaît les noms des perturbateurs, mais on les retrouve chaque dimanche sur les gradins et on ne fait rien pour leurs refuser l'accès au stade". La déception est grande chez le président clubiste et il n'est pas le seul. Tous les férus de sport doivent certainement l'être. Un derby sans public est un match anormal. Combien de fois avons-nous assisté à un derby terne sur le terrain ? Plus d'une fois. Sur les gradins le spectacle n'a jamais manqué. On n'évoquera pas le manque à gagner pour la FTF, les Clubs (tous les clubs sans exception puisque les recettes des matches de la coupe sont équitablement partagées entre les associations qui ont pris part à cette compétition). Le Club Africain va-t-il interjeter appel pour annuler cette sentence ? Vraisemblablement oui, à moins que le club "Sang et Or" ne l'ait déjà précédé. Ceci étant, la Ligue devrait réviser ses textes parce qu'ils sont hors normes et hors temps. Au lieu de seulement sanctionner, elle devrait chercher à trouver des solutions à ces problèmes et savoir que le huis-clos ne résout rien.