Les après-midi se transforment en séances de visionnage de séries télévisées et d'écoute de musique assourdissante... * Témoignage : Mounira, mère d'un enfant âgé de 4 ans : « La qualité de formation se paye cher » Faut-il attendre l'âge de six ans pour que nos enfants apprennent à lire et à écrire ? Pourquoi les jardins d'enfants n'offrent-ils pas des programmes pédagogiques riches susceptibles de préparer convenablement nos futures générations à la vie scolaire ? Les parents confient leurs progénitures à ces espaces tout au long de la journée, non seulement pour qu'ils les prennent en charge, mais aussi pour leur offrir une bonne éducation et leur inculquer quelques abécédaires de la scolarité. Mais là où le bât blesse, c'est que la majorité des jardins n'assurent pas des programmes pédagogiques de qualité, adaptés à cette tranche d'âge. Les après-midi se transforment en séances de visionnage de séries télévisées conçues essentiellement pour les adultes. Pis. Les animatrices insensibles quant à cette question programment une musique assourdissante. Objectif : divertir les enfants !!! Le jardin d'enfants constitue pour la tranche d'âge 3-6 ans une des premières expériences en dehors de la vie familiale. Il s'agit en fait d'un pont entre les parents et l'école ou la vie scolaire. Cette dernière doit se préparer convenablement pour garantir une meilleure formation dans le domaine et assurer une parfaite intégration dans ce milieu indispensable. De même, ces espaces sont le strapontin pour une bonne intégration dans la société en général. D'où l'importance de leur accorder une attention particulière et ce, en veillant sur les programmes pédagogiques offerts ainsi que les méthodes d'apprentissage et d'animation appliquées. Ce contact va influencer largement la suite de la scolarité d'une part et l'éducation de ces mômes d'autre part. Ainsi, n'est-il pas simple de s'occuper de notre future génération. Il est encore plus difficile de les éduquer correctement, en d'autres termes développer chez eux les qualités physiques et mentales qui leur permettront plus tard de vivre dans les meilleures conditions, et par conséquent être des citoyens actifs. Toutefois, plusieurs jardins échappent à tout contrôle du ministère des Affaires de la Femme, de la Famille de l'Enfance et des Personnes Agées qui ne veille pas d'ailleurs sur l'application rigoureuse des programmes pédagogiques. Les animatrices très souvent non qualifiées ou mal qualifiées, se permettent d'avoir recours à des méthodes non pédagogiques. A titre d'exemple, diffusion de séries télévisées qui font échos dans le paysage médiatique, écoute de musique assourdissante, rythmée et très mal adaptée à cette tranche d'âge.
Centres éducatifs Aujourd'hui l'éducation enfantine est d'une importance majeure, d'autant plus que notre société souffre de plusieurs problèmes notamment, la violence dans le milieu scolaire, la qualité de formation, la délinquance...Il importe donc de préparer les futures générations et les éduquer convenablement tout en se basant sur des méthodes efficaces. Un jardin d'enfants est supposé être un centre éducatif et de divertissement ciblé et non pas un espace où l'on se permet d'inculquer aux 3-6 ans des comportements mal adaptés à leur âge. Les animatrices vont même plus loin. En témoignent ; les sketchs ou les scènes de dialogues présentées à la fin de l'année scolaire voire à la fin de chaque trimestre. Des petits dialogues qui ne vont pas en parallèle avec cette population pour ne pas dire ridicules sont très souvent joués à cette occasion. Les enfants évoquent des sujets et des problèmes d'adultes ; désaccord conjugal, relation conflictuelle entre la belle mère la belle sœur... Ils font d'ailleurs la fierté aussi bien des parents que des animatrices qui ne cachent pas leur satisfaction de la qualité du travail présenté. Ces espaces sont normalement conçus pour offrir une bonne éducation. L'un des objectifs est de développer chez l'enfant un certain nombre de qualités sur des bases solides. Car, il s'agit là de la plate-forme qui leur permettra de s'habituer à vivre en société, tout en étant un membre positif. Les enfants apprennent à cet âge sensible à s'exprimer par la parole et à travers d'autres activités. Il importe donc de cibler les programmes qui doivent être développés par des pédagogues spécialistes. Le ministère de tutelle doit de son côté multiplier les visites de contrôle et d'inspection improvisée des jardins d'enfants aussi bien déclarés que ceux qui ne le sont pas. Sachant que moins de deux cents jardins d'enfant sont déclarés officiellement alors que le nombre de ceux qui exercent hors les normes préconisées est beaucoup plus important. Les programmes sont censés développer la personnalité, les sens et l'adresse des enfants. Ils doivent aussi leur apprendre à vivre en collectivité tout en respectant les normes. Pour ce faire, les animatrices et les responsables de ces espaces doivent assurer des activités dirigées qui prennent en considération les jeux éducatifs, les exercices de langage, etc. Les activités artistiques dessin, musique, chant...doivent aussi répondre à des critères rigoureux qui vont en parallèle avec les spécificités et les aptitudes de cette tranche d'âge. Un des problèmes fondamentaux qui se pose pour les parents, est l'amélioration de la qualité de l'éducation qui est dispensée à leur progéniture, sans oublier la qualité de prise en charge qui fait encore défaillance. Sana FARHAT ------------- Témoignage : Mounira, mère d'un enfant âgé de 4 ans « La qualité de formation se paye cher » Jeune cadre dans une société privée, Mounira, mère d'un enfant âgé de 4 ans considère que la formation pédagogique assurée dans nos jardins d'enfants est de qualité médiocre à l'exception de quelques-uns. Les animatrices sont mal formées comme elles n'accordent pas beaucoup d'attention à l'éducation. « Après une longue journée de travail, elles ne font aucun effort pour offrir des programmes d'animation riches et efficaces. A la fin de la journée, les enfants sont livrés à eux-mêmes », selon la mère. « Les animatrices se contentent de les surveiller à distance », ajoute-t-elle. Mounira, qui songe à la qualité du programme compte inscrire son fils dans un autre jardin d'enfant. Mais la qualité ça se paye de nos jours. Un mois dans cet espace se facture à deux cents dinars. Car ce jardin d'enfants, petite et grande section de la maternité est certes, plus qualifié qu'un simple espace.