Le paysage culturel et d'animation à Bizerte vient d'être récemment renforcé par l'adjonction d'un nouvel espace sis à l'ancienne salle de cinéma le Casino. Cette initiative émanant d'un investisseur privé local conforte l'idée que le mécénat dans le monde de la culture et, par extrapolation, dans celui des loisirs et des distractions pour les jeunes reste une idée voire une orientation qui fait son chemin, indépendamment des répercussions pécuniaires. Dénommé « le Casino Club », cet espace qui enregistre déjà une forte affluence de jeunes essentiellement d'étudiants convergeant du pôle universitaire de Zarzouna et de Menzel-Abderrahmen, comprend des aires d'animations pour les jeux électroniques et de billards américains, une dizaine de PC pour Internet donnant l'allure d'un véritable mais néanmoins immense Cybercafé. La clientèle composée essentiellement de jeunes en quête d'espace de ce genre pour se divertir est accueillie par un fond sonore émanant d'un écran géant qui a remplacé celui de l'ex salle de cinéma qui échappe de ce fait d'une menace de ruine évidente. L'espace offre par ailleurs des commodités de restauration diverses avec en prime un organiste embauché à plein temps pour égayer des moments de détente et d'évasion. Après la Muse, donc, située à l'arrière plan de l'ancienne cathédrale de Bizerte qui abrite la maison de la culture Cheikh Driss avec sa gamme de clubs culturels, d'animation et de création artistique, le lancement du Casino Club semble bien parti pour combler un vide culturel ambiant qui a longtemps plongé la capitale du nord dans un malheureux surplace culturel, en nette rupture en tout cas avec la volonté effrénée des pouvoirs publics d'en faire un pôle universitaire qui à l'orée du 11ème Plan quinquennal va résorber jusqu'à douze mille étudiants. Alors, Dieu seul sait combien Bizerte en a besoin de ce genre d'espace attractif et de délectation. Espérons, toutefois, que le projet futuriste du Montazah du Nador jouxtant le complexe sportif de formation des jeunes, actuellement en désuétude, confié à un investisseur et qui sera un ensemble de loisir intégré « aires de jeux, centre d'animation et d'écotourisme... » va impulser suffisamment assez la vie distractive dans la capitale du nord.