* Avantages comparatifs, pour la Tunisie...Le Tsunami chinois a été détourné Au milieu d'une profusion sans précédent des salons, expositions et foires dédiés au textile et à l'habillement, « Texmed 2008», le Salon euro-méditerranéen de l'habillement dont la 9ème édition aura lieu au Kram du 18 au 20 Juin prochain peut-il tenir encore son rang en tant que carrefour pour les professionnels du textile du pourtour méditerranéen. La question a été soulevée au cours de la conférence de presse tenue , hier à la Maison de l'exportateur , et consacrée à cette manifestation devenue, faut-il quand même le rappeler, un rendez-vous incontournable de l'activité textilienne dans l'espace euro méditerranéen. Ceux qui avaient pour mission de répondre aux questions des journalistes, à savoir le Pdg du CEPEX, M. Youssef Néji, le Président de la Fenatex, M. Abdelaziz Dahmani et le Directeur général du CETTEX, M Néjib Karafi, ont été unanimes, mais à des degrés divers, pour affirmer que le concept du Salon devrait s'inscrire dans la mouvance des mutations qui sont actuellement celles du secteur textile, toutes branches confondues, non seulement dans l'espace méditerranéen , mais partout dans le monde, et plus spécialement en Asie. Une réflexion a été déjà engagée dans cette direction pour conférer « davantage de professionnalisme et d'efficacité » à Texmed lors de ses futures éditions. Certes, un salon sert, comme l'y oblige sa vocation, de lieu ou l'on vient pour vendre et acheter, mais , dans l'esprit de ses organisateurs, Texmed est et doit être « une vitrine du savoir-faire tunisien et un évènement majeur de la filière textile-habillement pour stimuler les synergies et tisser les alliances entre les entreprises de la zone euro-méditerrannéenne dans un esprit de solidarité, de complémentarité et de prospérité partagé ». On y décèle une continuité de plus en plus évidente des précédentes éditions qui se décline dans le maintien du concept « Ensemble, confectionons l'avenir » et dans les objectifs qui sont toujours assignés à cette manifestation que l'on veut une occasion pour les professionnels d'échanger les expériences, de conclure des contrats de partenariat et de co-traitance dans le cadre d'un esprit d'affaires gagnant-gagnant » Un objectif qui a l'air de bien cadrer avec l'affluence escomptée : 250 exposants dont 50 étrangers, 3000 visiteurs dont 600 étrangers représentant les centrales d'achat , la vente par correspondance , la grande distribution , les importateurs grossistes et les donneurs d'ordres industriels. Le Salon comportera quatre espaces d'exposition. Il s'agit de l'espace co-traitance et produit fini, l'espace sous-traitance, matière et accessoires ainsi que celui de la création et des services. Un espace sera consacré aux pays signataires de l'Accord d'Agadir , un autre à la France en sa qualité d'invité d'honneur, tandis que des halls seront réservés à l'artisanat et aux jeunes créateurs et stylistes de l'espace euro-méditerranéen. L'autre singularité de ce rendez-vous est « Les Matinales ». Il s'agit de séminaires qui se tiennent le matin et qui seront consacrés à la France et à la Grande Bretagne .Ces rencontres fourniront l'opportunité de traiter des sujets pertinents liés au secteur du textile et de l'habillement. Les ateliers de travail traiteront d'une étude élaborée par l'Unité technique de la Convention d'Agadir ainsi que des nouvelles tendances des consommateurs une communication qui sera présentée par l'entreprise Eurovet. Le commissaire général du Salon, Mme Kawthar Trabelsi, a précisé à ce propos que jusqu'à la date du 18 Avril 2008, on a enregistré 150 inscriptions d'exposants dont 22 étrangers.
Savoir tenir son rang A l'évidence , la Tunisie attend beaucoup de cette manifestation pour mettre en valeur ses avantages comparatifs dans un contexte de concurrence internationale de plus en plus féroce marquée par le démantèlement des Accords multifibres et surtout l'entrée déferlante sur le marché mondial , notamment européen de très sérieux concurrents asiatiques conduits par la Chine. Mais, pour l'heure, ces bouleversements n'ont pas affecté, comme on le craignait, la position de la Tunisie sur ces marché, même si , au départ, elle a perdu quelques part de marché dégringolant de son rang de quatrième fournisseur de l'Union européenne pour se retrouver au 7éme rang. Toutefois, la Tunisie a réussi à se ressaisir , revenant à une meilleure position, si bien qu'elle occupe actuellement le rang de 5ème fournisseur de l'UE , même si ses exportations vers ce débouché ont enregistré, au cours du premier trimestre 2008, un léger recul que le Directeur général du CETTEX attribue à des facteurs conjoncturels ;isl en a cité le recul de la consommation dans les pays européens dans une proportion de 12%s les conséquences de l'entrée de la Tunisie dans la zone de libre-échange avec l'UE et enfin les conditions climatiques. Il reste que, comme le souligne avec insistance le Cepex, il va falloir savoir mieux s'adapter aux nouvelles mutations, étant noté que le secteur de l'habillement a de larges perspectives de développement au cours des années à venir à condition de savoir exploiter à temps les opportunités disponibles. Voilà pourquoi la production doit tenir compte de la mode actuelle et tenir compte des tendances futures, la demande des produits de qualité étant très importante, et il faut avoir les moyens pour répondre aux exigences les plus pointues. Les entreprises tunisiennes dont plusieurs ont effectué leur opération de mise à niveau, sont en mesure de travailler avec les grands stylistes-modélistes sous forme de co-traitance ou de sous-traitance dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. Une telle option peut profiter pleinement aux entreprises tunisiennes qui peuvent élargir leur part de marché et vendre pour des milliers de consommateurs situés notamment dans l'Union européenne. C'est une occasion aussi pour tirer profit d'un transfert technologique très recherché.