Bien que la cour d'appel de Tunis ait confirmé le verdict prononcé par la chambre criminelle du tribunal de première instance dans l'affaire du meurtre de la jeune étudiante de l'institut supérieur de gestion du Bardo que nous avons déjà relatée sur nos colonnes, l'assassin devra attendre les conclusions de la cour de cassation pour connaître définitivement s'il sera rejugé ou non par une nouvelle chambre criminelle. Rappelons, à l'occasion, que la condamnation du criminel à la prison à perpétuité n'a pas satisfait le procureur de la République qui s'est pourvu en cassation, considérant que le coupable mérite belle et bien la peine de mort, vu la monstruosité de son crime passionnel qu'il a commis avec préméditation. En effet, l'amoureux, éconduit par l'étudiante dont il était follement épris, n'a laissé aucune chance de survie à sa victime qu'il a lardée de pas moins de vingt-huit coups de couteaux pour avoir voulu rompre sa liaison avec lui. Les faits de cette affaire, qui a défrayé la chronique, remontent à l'an 2005 quand l'étudiante en gestion a signifié à son soupirant qui l'aimait à la folie, d'après les dires de ce dernier, qu'elle a décidé de mettre un terme à leurs relations. Elle ne savait pas, à cet instant, qu'elle venait inconsciemment de signer son arrêt de mort. Tant, le jeune homme tenait à elle plus qu'à la prunelle de ses yeux. Il était en fait éperdument amoureux de la femme de sa vie et ne comprenait pas cette rupture à laquelle elle tenait subitement. C'était pour lui un dard meurtrier qu'elle lui proposait alors qu'il était disposé à lui couvrir le sol de pétales de rose, preuve de l'amour indéfectible qu'il lui portait. Il a essayé, à plusieurs reprises, de la dissuader afin qu'elle renonce à sa funeste décision. Il l'a suppliée, au nom de sa passion éternelle, de toutes ses forces. Vainement, car elle était inébranlable. Du coup, un voile sombre a obscurci sa vue, lui faisant perdre la lucidité de son esprit dans lequel germa l'idée diabolique et attentatoire à la vie de sa bien-aimée. Elle devait payer le prix de sa trahison, après une romance merveilleuse, s'est-il dit dans son for intérieur. Pour mettre à exécution la mise à mort de celle qu'il idolâtre, il a acheté un coutelas à la pointe affilée qu'il garda jalousement sur lui pendant deux interminables journées au cours desquelles il mûrit froidement sa vengeance. Il attendit ensuite deux longues heures devant l'institut supérieur de gestion du Bardo, préméditant l'acte irréparable qu'il allait commettre dans un instant fatidique. A sa sortie des cours et alors qu'elle s'apprêtait à s'engouffrer dans sa voiture, le monde s'écroula aux pieds du meurtrier qui s'acharna sur sa victime en lui plantant à vingt-huit reprises la lame tranchante. Un coup de folie inimaginable, aussitôt suivi d'une tentative désespérée de suicide à laquelle échappa l'infâme bourreau. Parviendra-t-il prochainement à éviter la potence ? Tout dépend des conclusions de la cour de cassation qui se réunira prochainement et surtout de la sentence de la nouvelle chambre criminelle qui aurait, peut-être, à statuer à nouveau sur son crime abominable.