383 personnes interpellées, 53 immédiatement reconduits à la frontière Le Temps-Agences - La police italienne annonce avoir interpellé près de 400 personnes, dont une grande majorité d'étrangers soupçonnés de résider illégalement dans le pays, signe de la détermination du nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi à lutter contre l'immigration clandestine. Les policiers ont interpellé 383 personnes, dont 268 étrangers, parmi lesquels 53 ont été immédiatement reconduits à la frontière, lors d'une vaste opération qui s'est étalée sur une semaine du nord de l'Italie à la région de Naples. Les personnes interpellées sont originaires d'Europe de l'Est, d'Albanie, de Grèce, d'Afrique du Nord et de Chine. Les accusations dont elle font l'objet sont diverses et vont de l'entrée illégale sur le territoire italien, à la prostitution, au trafic de drogue ou au cambriolage. Par ailleurs en Libye, la police a arrêté 240 clandestins originaires de différents pays africains qui s'apprêtaient à rallier par la mer l'Italie, a annoncé le ministère de l'Intérieur. De nombreux candidats à l'immigration transitent par la Libye pour tenter de rejoindre l'Europe via l'Italie. Silvio Berlusconi, de retour à la tête du gouvernement après avoir mené campagne sur le thème de l'immigration, a annoncé la semaine dernière un durcissement de la politique à l'égard des immigrés clandestins, auxquels une partie de l'opinion publique impute la progression des actes de délinquance. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, milite pour l'adoption en urgence d'une nouvelle législation qui permettrait le rétablissement des contrôles douaniers aux frontières avec les autres Etats membres de l'espace Schengen. Il veut aussi faire de l'immigration clandestine un délit passible de la prison et accélérer les procédures d'expulsion. Francesco Gratteri, le policier en charge de l'opération en Italie, a déclaré lors d'une conférence de presse que cette série d'interpellations "n'étaient pas dirigées contre une catégorie d'individus ou une communauté en particulier. Le seul objectif était les criminels qui ont provoqué un sentiment d'insécurité croissant au sein de la population". A Rome, des policiers ont fait irruption dans le plus grand camp d'immigrés Roms et interpellé une cinquantaine d'hommes pour les interroger. Cette opération contre l'immigration clandestine a coïncidé avec la visite du ministre roumain de l'Intérieur, Cristian David. La Roumanie, membre de l'UE depuis 2007, accueille la plus importante population Rome en Europe et son Premier ministre a mis en garde cette semaine les nouvelles autorités italiennes contre les risques d'une vague de "xénophobie".