Tunis-Le Temps : L'accusé en l'occurrence un homme d'une cinquantaine d'années était-il un vrai pyromane? Si cette question constitue encore une énigme, il n'en reste pas qu'il fut accusé d'incendie criminel et condamné en première instance à un an d'emprisonnement. Les faits dans cette affaire remontent au premier avril de l'année dernière, jour où le quinquagénaire prit le train de la banlieue sud pour rentrer chez lui. Il avait une pile de journaux qu'il commença à lire. Il déclarera ultérieurement devant le tribunal, qu'il était en train de lire les annonces matrimoniales, dans l'espoir de trouver une heureuse élue. A un moment donné, les voyageurs qui se trouvaient avec lui dans le même wagon étaient quelque peu importunés et l'un d'eux lui conseilla de se débarrasser de cette pile de journaux qui dataient d'une semaine et plus. Brusquement, il eut la "lumineuse idée" de les brûler en grattant une allumette. Brusquement les flammes gagnèrent le compartiment puis le wagon. Le train s'arrêta à Borj Cédria, l'incendie qui eut raison de trois wagons a pu être maîtrisé par les agents de la protection civile, évitant heureusement des dégâts corporels. Les voyageurs étaient descendus à Borj Cédria et le quinquagénaire pris de panique se cacha dans la forêt de la région. Il se présenta ultérieurement à la police et reconnut son forfait, déclarant cependant, qu'il n'avait pas l'intention de mettre le feu dans le wagon, et qu'il a été pris de court et ne put maîtriser les flammes. Il avait l'intention dit-il de brûler les journaux et en le faisant il n'avait jamais pensé aux conséquences de son acte. Interjetant appel, il comparut dernièrement devant la Cour et réitéra ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire. L'avocate de la défense plaida l'absence de l'élément moral de l'infraction, son client n'ayant jamais l'intention de mettre sciemment le feu dans le wagon. Elle demanda de ce fait à la Cour de commuer la peine prononcée en première instance par un acquittement. De manière incidente, elle sollicita la soumission de son client à un examen psychiatrique afin de déterminer s'il est pyromane. La Cour suivra-t-elle la thèse de la défense?