Ces dernières années, la crise de l'eau est devenue une préoccupation majeure pour de nombreuses sociétés, notamment dans un contexte de changements climatiques extrêmes et de réchauffement climatique ayant atteint des niveaux critiques, sans oublier la forte baisse des précipitations. La Tunisie fait partie des pays les plus affectés par cette pénurie hydrique. À propos de la question de l'eau, de l'évolution du niveau de remplissage des barrages et de la possibilité d'un dégel de la situation à l'approche de l'été, Alaa Marzouki, président de l'Observatoire tunisien de l'eau, a estimé que la situation reste loin d'être rassurante. Les données publiées le 5 mai 2025, indiquant un taux de remplissage global des barrages de 38 % et 30 % pour le seul barrage de Sidi Salem, en sont une illustration claire. Ce dernier étant le principal réservoir d'eau potable alimentant le Grand Tunis, les régions côtières, ainsi qu'une partie de Sfax et du Cap Bon. Marzouki a précisé que l'ensemble du système de barrages — y compris les barrages de Sejnane, Sidi el Barrak et Beni M'tir — converge vers le barrage de Sidi Salem, où les eaux sont collectées avant d'être distribuées pour l'irrigation ou la consommation. Ainsi, le faible taux de remplissage de ce point névralgique ne permet pas d'être optimiste quant à l'état global des ressources en eau dans le pays. Dans une déclaration à Tunisie Numérique, Marzouki a même alerté sur une situation potentiellement inquiétante, notamment face à la répétition des pannes dans les canaux d'approvisionnement en eau potable, ce qui ne ferait qu'aggraver un contexte déjà fragile. Il a souligné que ces chiffres auraient été beaucoup plus rassurants s'ils avaient été atteints durant l'hiver, période traditionnellement plus pluvieuse. Dans ce cadre, il a insisté sur l'importance de préserver les quantités d'eau disponibles et de les utiliser de manière rationnelle afin d'assurer l'approvisionnement en été. Il a également plaidé pour l'élaboration de solutions adaptées au contexte climatique actuel, marqué par des années consécutives de sécheresse, des précipitations concentrées dans des zones habituellement arrosées, tandis que les régions du Nord — véritables réservoirs du pays — souffrent de sécheresse. Par ailleurs, le président de l'Observatoire a souligné l'urgence de développer les barrages souterrains dans les régions intérieures, de renforcer l'alimentation des nappes phréatiques et de veiller à l'orientation optimale de chaque goutte d'eau. Il a aussi appelé à réduire les cultures gourmandes en eau, à privilégier des solutions réalistes et économiquement viables, et à accélérer la réhabilitation des réseaux d'approvisionnement. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!