Le couple de fonctionnaires moyens de près de 40 ans, concerné par l'affaire d'aujourd'hui, vivait très modestement comme la plupart de ceux qui étaient dans cette même situation matérielle. Surtout que malgré leurs revenus limités, les deux conjoints sont parvenus à posséder une maison à El Mourouj et une voiture. Certes, ils ont dû courir derrière deux prêts pour accéder à ce logement et batailler pour obtenir un troisième prêt d'achat de voiture populaire. Ainsi, leurs deux salaires ont été complètement décimés et ils parvenaient à peine à joindre les deux bouts. La vie n'avait pas été clémente avec eux et ils n'ont pas eu de gosses. Cette situation rendait la dame malade et elle se sentait accablée de ne pouvoir égayer son foyer par le sourire et les cris d'un poupon. Elle était au bord de la déprime lorsque son entourage lui soufflait à l'oreille que son conjoint se la coulait douce avec une riche veuve héritière et que les heures supplémentaires dont il parlait, c'était avec elle qu'il était en train de passer. On lui a rappelé qu'elle était belle et qu'elle avait, encore, de beaux restes. Elle n'a pas cherché à vérifier les racontars qu'on lui avait rapportés et elle s'est décidée à se venger à sa manière de celui qui était en train de la tromper en feignant l'innocence, voire la servilité. La gérante de la salle de coiffure à laquelle elle se rendait de temps à autre, celle qui lui avait évoqué son charme, était là pour lui montrer les lieux de plaisance. La maquilleuse l'avait, donc, entraînée dans une sorte de club privé où l'argent ne manquait pas et le vin coulait à flot. Au départ, l'ambiance ne lui avait pas plu. Mais, petit à petit, elle s'habitua au milieu et à l'atmosphère. Au fil des jours, elle a noué une liaison avec un retraité de soixante-cinq ans qui venait chaque vendredi et qui était, apparemment, seul. Ils devenaient pratiquement inséparables, même, en dehors des vendredis. L'époux, jusque-là indifférent au changement de look de son épouse, commençait à se poser des questions. Surtout que les sorties de la dame, qu'elle justifie par sa nouvelle adhésion à une association, deviennent nocturnes. Le bonhomme a décidé de s'assurer des activités de cette association. Il a découvert le pot aux roses en constatant le degré d'intimité de sa femme avec ce vieux riche. Le bonhomme a pris son mal en patience et s'est présenté à la police pour déposer une plainte en évoquant ses soupçons sur les réelles activités de ce club privé. Une brigade spécialisée a été mise sur l'affaire. Les agents de la brigade des mœurs ont constaté les activités et les fréquentations douteuses du club et, munis d'une commission rogatoire, ils ont effectué une descente dans ce lieu de débauche. Ils ont surpris trois couples (dont celui de l'épouse du plaignant et de son amant) en flagrant délit de prostitution ainsi qu'un groupe de quatre hommes et trois femmes en situation indécente. Tout ce beau monde a été arrêté. L'enquête préliminaire a montré qu'il s'agissait d'hommes et de femmes, tous mariés, mais qui venaient chercher le plaisir dans ce club très spécial. Mais, sur les sept hommes arrêtés, quatre, seulement, seront poursuivis par leurs épouses. Les trois autres épouses n'ont pas déposé de plainte. Pour les six femmes, cinq seront poursuivies. Le mari de la sixième s'est limité à obtenir le divorce. L'affaire suit son cours.