Partant du constat que le développement national ne peut être équitable et efficace que dans la mesure où il englobe toutes les régions, les autorités régionales ont reçu des directives( contrairement aux années précédentes) de valoriser et faire connaître davantage les potentialités de leurs régions (infrastructure, ressources naturelles, lotissements aménagés,...) à travers le renforcement des contacts avec les médias et l'organisation des journées de partenariat, l'objectif étant de drainer des investissements étrangers et tunisiens et d'ériger chaque région en tant qu'acteur à part entière dans le processus de développement. L'une des régions qui connaît une grande croissance au niveau des IDE est la région du Nord. En effet, les gouvernorats du Nord est et ouest, principalement des zones agricoles, sont en phase de devenir des pôles industriels après l'implantation d'entreprises étrangères. A Jendouba, plusieurs grands projets, susceptibles de créer une nouvelle dynamique économique dans la région, seront lancés au cours des prochains mois. Parmi ces projets figure, notamment, la câblerie japonaise « Sumitomo », qui entrera en activité à partir du mois d'août 2008. D'ores et déjà, « Sumitomo » a loué un espace industriel à Bousalem d'environ 3 mille m2 en attendant de réaliser son propre local sur une surface totale de 75 hectares dans la nouvelle zone industrielle « Ertiyah » à Jendouba. Ce projet dont les investissements sont évalués à 20 millions de dinars devra créer 700 postes d'emploi dans une première étape. D'ici 2010, le nombre d'emplois sera porté à 2300, pour totaliser 2500, en 2011. Par ailleurs, toutes les mesures nécessaires ont été prises pour la réouverture du Complexe sucrier de Tunisie, à Ben Béchir, qui devra créer environ 3000 emplois directs et indirects, relancer le secteur de la betterave et couvrir les besoins de l'usine de levure « Arryane » en mélasse de betterave (matière première pour la fabrication de levure) et lui permettre de renforcer sa capacité de production pour atteindre 30 mille tonnes en 2009, contre 12 mille, actuellement. La mélasse de betterave est jusqu'à présent une matière importée. D'autres grands projets sont, également, prévus dont une unité de prêt-à-porter « New Fashion » qui sera créée à Bousalem moyennant des investissements de 1 million 500 mille dinars. Cette unité devra embaucher 150 personnes d'ici fin 2008. En outre, la société « Kenza » d'eau minérale sera implantée dans la ville neuve d'Erroumani à Bousalem, créant 100 emplois, avec des investissements de 9 millions de dinars. Pour sa part, la société Laiterie du Nord-Ouest, « Laino », compte se développer avec la création d'une unité fromagère pour un coût global évalué à 4 millions 500 mille dinars, ce qui devra générer 70 emplois dans une première étape. Le secteur industriel sera, également, renforcé par la création, à Tabarka, d'une unité de fabrication de chaussures et de vêtements de sécurité, moyennant des investissements d'environ 20 millions de dinars. Le projet devra permettre la création de 200 emplois. Par ailleurs, la nouvelle zone industrielle créée dans la localité d'Ertiyah, à Jendouba-Nord, occupe une superficie de 30 hectares . Cet espace sera étendu pour atteindre 100 hectares . Au Kef, Le géant allemand «Koroplast», de la fabrication des pièces détachées pour automobiles (câblage surtout) vient de signer un contrat de création d'une usine de fabrication de câbles pour automobiles qui sera implantée dans la zone industrielle du gouvernorat. Le groupe allemand qui a déposé une demande officielle auprès de l'API, devrait permettre, avec ce méga- projet dont le coût s'élève à plusieurs millions de dinars, la création de près de deux mille postes d'emploi, notamment lorsque le projet aura atteint sa vitesse de croisière en 2011. Un autre groupe allemand, Sumito Electric Bordi Jetz, vient d'acquérir des locaux industriels dans la zone industrielle du Kef pour y construire une câblerie. Coût de l'investissement : 5 millions de dinars. La nouvelle usine, qui entrera en exploitation au mois de mars prochain, emploiera, dans une première phase, 300 personnes, et vers 2010, près de 2.500 personnes. Les Chinois s'intéressent sérieusement à l'exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertène, dans la région du Ksour et se sont même déplacés sur les lieux pour établir les études techniques nécessaires et examiner la rentabilité du projet dont les répercussions sur le marché de l'emploi devraient être éminemment bénéfiques pour la région. D'autres projets sont à l'horizon dans ce gouvernorat, à savoir la création de la cimenterie de Dahmani et l'aménagement de deux nouvelles zones industrielles, l'une au Kef et l'autre à Tajerouine, sur une dizaine d'hectares. Toujours, l'industrie des câbles à l'intérieur du pays attire de plus en plus des investisseurs étrangers. Pas moins de quatre câbleries vont voir le jour en 2008. La plus importante est celle qui sera réalisée à Siliana par le groupe allemand Draexlmaier avec un investissement de 70 millions de dinars avec comme prime la création, en vitesse de croisière, de 4.600 emplois. Vient ensuite la câblerie de Béja qui sera mise en œuvre par un autre groupe allemand, Kromberg & Shubert, moyennant un investissement de 35 millions de dinars. Cette câblerie va créer 3.000 emplois. Les données de la société de développement du parc d'activités économiques de Bizerte (PEA Bizerte) indiquent que les investissements réalisés depuis l'entrée en exploitation du parc en 1996 et jusqu'à la fin du mois de mars 2008, ont dépassé les 212,883 millions de dinars. Quatre vingt treize pour cent (93%) sont des investissements directs étrangers (IDE) soit l'équivalent de 198,155 MD contre 14,727 MD pour des investissements locaux. La répartition sectorielle des investissements accomplis, atteste d'après les mêmes sources, que le secteur industriel s'est taillé la plus grande part avec plus de 197,239 MD, soit 92 % de la totalité des investissements enregistrés entre 7% pour le secteur de services et d'aménagement et 1% pour le commerce et le conditionnement. L'année 2008 serait - elle alors celle de la migration des IDE vers les régions de l'intérieur du pays qui disposent désormais de l'infrastructure d'accueil nécessaire et de particularités à même de consolider leur attractivité territoriale par rapport aux régions côtières ?