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La culture est-elle la tasse de thé des ménages ?
Publié dans Le Temps le 22 - 06 - 2008


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« Quel budget consacrez-vous à la culture ? »
Aller au théâtre, au cinéma, à une exposition de peinture, assister à une conférence, visiter un musée, acheter des romans ou des magazines... Tout cela est bien tentant ! Les dépenses dans la consommation culturelle varient suivant le type de ménage.
En effet, le budget consacré à la culture par un ménage à une personne est différent de celui d'un ménage à couple sans enfants et encore moins de celui d'un ménage à couple avec enfants. Mais sur un budget familial combien pèse la part consacrée à ces activités culturelles? La culture, devenue payante, est-elle à la portée de tous ?
Le budget investi dans la culture varie selon la catégorie sociale, le niveau et le genre de vie du ménage et même de son lieu d'habitation. Dans les familles d'ouvriers, de petits fonctionnaires ou de simples agents de bureau dont les salaires sont très modestes suffisant à peine à joindre les deux bouts, c'est surtout l'alimentation, le loyer et le transport qui se taillent la part du lion du budget familial ; les activités culturelles sont reléguées au second plan et ne sont pas considérées comme des priorités.
Ce sont surtout les familles aisées qui consacrent plus d'argent aux loisirs culturels (achats de livres, de disques, sorties aux différents spectacles, voyages...). Chez ces familles, aux revenus assez importants, la consommation des produits culturels fait partie du budget familial, en ce sens qu'elle relève de leur style de vie.
Les jeunes couples, encore sans enfants ou dont les enfants sont encore petits, pensent plutôt à l'investissement dans l'équipement mobilier ou ménager. En effet, un fer à repasser est toujours prioritaire à un livre ou un magazine, de même qu'un aspirateur est préférable à une sortie au théâtre ou au cinéma. L'épargne pour logement est l'une des priorités de ces couples qui projettent à se faire bâtir ou s'acheter une maison. Ils sont plutôt obsédés par l'acquisition de produits matériels qu'ils n'ont pas pu acheter avant leur mariage. Et s'ils ne sont pas propriétaires, l'épargne pour logement est l'une des priorités de ces couples qui projettent à se faire bâtir ou s'acheter une maison, allant jusqu'à sacrifier leurs loisirs des années durant.
Pour les jeunes, encore célibataires, mais ayant un emploi, un budget important est consacré à la culture et aux loisirs et chez certains, les dépenses peuvent dépasser celles des personnes déjà mariées pour qui les sorties culturelles (cinéma, théâtre, musées, festivals...) deviennent de plus en plus rares à cause des nouveaux besoins occasionnés par la naissance des enfants qu'il faut absolument satisfaire. La présence d'enfants induit sans doute une augmentation de la part des dépenses culturelles dans le budget familial. Au fur et à mesure que les enfants grandissent, ils grossissent les dépenses culturelles du ménage : livres, cassettes vidéo, cédéroms, sorties, excursions, cinéma, théâtre, etc.
Il y a également les personnes âgées dont la plupart sont des retraités qui ne dépensent pas beaucoup dans la consommation culturelle. Cela va de soi, puisqu'ils réservent une bonne part de leur pension mensuelle à leur santé (visites médicales, analyses, radios et pharmacie). Leur consommation culturelle, basée essentiellement sur les émissions radiophoniques ou télévisuelles, est quasi gratuite.
De même, la consommation culturelle diffère selon qu'on habite la ville ou la campagne. Les habitants des zones rurales ont des comportements autres que ceux des zones urbaines vis-à-vis des dépenses dans les activités culturelles. Pour un chef de famille rurale, souvent d'un niveau intellectuel nul ou modeste, toute dépense dans des produits immatériels (impalpables) est considérée comme un luxe, donc superflue et doit être bannie des dépenses familiales. Par contre, les citadins dépensent plus pour la culture que les ruraux, étant donné que les complexes culturels et de loisirs sont plus concentrés dans les villes. Mais, dans les villes où tout a tendance à se transformer en marchandise même les produits culturels, la consommation culturelle est soumise, au même titre que d'autres produits industriels, à la loi de l'offre et de la demande, donc deviennent de plus en plus inaccessibles pour la majorité des ménages dont le budget est essentiellement dirigé vers d'autres besoins plus vitaux : l'alimentation, l'habillement, l'habitation, le transport...
Notons par ailleurs que la consommation culturelle est plus importante chez les ménages formés de personnes instruites, titulaires de diplômes universitaires. Ces personnes n'hésitent pas à dépenser pour les sorties culturelles, et ils assistent volontiers aux différentes manifestations culturelles (Journées cinématographiques et Journées théâtrales de Carthage qui s'organisent alternativement tous les deux ans) et ils consacrent un certain budget pour l'achat de livres lors de la Foire du livre de Tunis ; ils fréquentent également les festivals d'été surtout quand il s'agit d'un spectacle culturel à ne pas rater. Ils sont aussi des adhérents aux différentes associations à vocation culturelle ou artistique.
Même si dans certains ménages, les dépenses consacrées aux produits culturels ont tendance à augmenter chaque année en fonction de la hausse des prix enregistrée dans le domaine de la culture et des loisirs, ces dépenses restent néanmoins toujours minimes et insignifiantes par rapport au budget imparti aux autres nécessités de la vie : nourriture, habillement, eau, électricité et gaz, transport et communications... De nos jours, les dépenses pour l'image (T.V., Vidéo, Téléphonie cellulaire, Internet, C.D., DVD et consoles de jeux) dépassent celles de l'écrit (livres, revues, périodiques, journaux...), sous l'effet de la publicité et de la mode. Les gens préfèrent voir les films chez eux, sur les différentes chaînes satellitaires au lieu d'aller au cinéma. Grâce au piratage, ils peuvent se procurer des films à gogo, même les plus récents. C'est beaucoup moins cher. La somme d'argent dépensée dans l'achat de CD et de DVD vierges pour le téléchargement des films, des chansons ou des vidéo-clips est de loin inférieure au prix d'un billet de cinéma, de théâtre ou d'un gala.
C'est qu'il y a une demande croissante de biens de consommation et de services reliés au quotidien des ménages qui fait que les dépenses en produits culturels, considérés pour la plupart comme étant un luxe, représentent environ 6%du budget familial, alors que dans d'autres pays, en Europe et en Amérique, ce taux peut dépasser 15%.
Hechmi KHALLADI
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« Quel budget consacrez-vous à la culture ? »
Voici quelques témoignages recueillis auprès de quelques personnes interrogées. La question était : « Quel budget consacrez-vous à la culture ? »
«Chez nous, la culture, c'est cher! nous confie Fethi..., professeur de son état, rien que pour l'achat de DVD, CD et livres, et peut-être une ou deux sorties pour voir un film récent, je consacre en moyenne cent dinars par mois. Les produits culturels, c'est souvent inaccessibles compte tenu des moyens limités. »
Noureddine, commerçant, marié et père de trois enfants : « Quand j'étais étudiant, dans les années 70, je sortais chaque semaine au cinéma ou au théâtre avec d'autres étudiants. A vrai dire, les billets étaient beaucoup moins chers qu'aujourd'hui, et puis, il y avait des prix spéciaux pour les étudiants ; je ne sais pas s'il y en a encore aujourd'hui ! Pour la lecture, même si on n'arrivait pas à acheter des livres, on allait fouiller dans les bibliothèques... »
Samir, étudiant en médecine, souligne le manque de temps à consacrer aux activités culturelles : « je suis tellement absorbé par les études que je ne trouve même pas le temps de sortir. Lire un roman, aller au théâtre ou au cinéma, c'est l'un de mes derniers soucis, c'est à peine si j'arrive à bien me consacrer aux études ! »
Ahmed, 35 ans, serveur dans un café et père de deux enfants : « Pour moi, voir la télé est mon seul loisir ; il y a un peu de tout, feuilletons, chansons, émissions culturelles. A quoi bon faire des dépenses inutiles en allant se cultiver ailleurs. Et puis, la télé, c'est gratis ! »


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