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« Oui, la fuite des cerveaux est comme une hémorragie » Femmes tunisiennes - Nadia Dhahri décroche le Prix de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Prix institut CEDIMES
Melle Nadia Dhahri vient de présenter un rapport lors du 4ème colloque « Les Objectifs du Millénaire de Développement (OMD) Progrès et perspective : le cas des pays maghrébins » organisé par le laboratoire PS2D de l'université Tunis El Manar le 18, 19 et 20 juin 2008 à Hammamet. Etudiante tunisienne préparant une thèse de doctorat dans le cadre d'une co-tutelle entre l'Université Montesquieu Bordeaux IV au laboratoire LARE-efi et l'Université de Tunis au sein de l'unité de recherche FIESTA. Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée rue du Pacha en juin 1999 en mathématiques elle a entamé ses études supérieures à l'Institut Supérieur de Gestion de Tunis au sein duquel elle a obtenu sa maîtrise en finance en juin 2003. Toujours à l'ISG de Tunis, elle a continué son master en finance qu'elle a obtenu en juillet 2005 avec la mention très bien. Par la suite elle a entamé la préparation d'une thèse de doctorat dans le cadre d'une co-tutelle. Interview
Le Temps : Quels sont les difficultés que vous avez rencontré dans ce parcours ?
Melle Nadia Dhahri : Des difficultés après mon master pour trouver un contrat en tant qu'enseignante. Difficultés pour trouver un co-directeur étranger pour effectuer une cotutelle de thèse. Difficultés de financement des séjours à l'étranger.
Revenons au master, pourquoi avoir choisi ce thème ? J'ai travaillé sur le thème de la « gouvernance » depuis mon mémoire de maîtrise sous la direction du professeur Abdelwahed Omri, c'est un sujet qui traite les difficultés auxquelles les pays émergents font face dans le cadre de la mondialisation et de l'ouverture de leurs marchés. C'est un thème qui intéresse les plus grands chercheurs dans le domaine de la finance. On a donc décidé avec mon directeur M Abdelwahed Omri de continuer dans ce domaine. Et aujourd'hui, dans le cadre de ma thèse de doctorat, je travaille toujours sur le même sujet.
Quelles sont les conditions de votre séjour en France ? Et les étudiants émigrés en général ? Les conditions ne sont pas faciles surtout pour des étrangers mais moi j'ai eu de la chance l'année dernière, puisque j'ai obtenu la bourse d'Excellence Eiffel Doctorat accordée par le Ministère des Affaires Etrangères français. Mais malheureusement, cette bourse touche à sa fin et pour la rentrée prochaine je dois trouver un autre financement pour pouvoir continuer mes travaux de recherche.
Dans le futur, y aura-t-il un retour définitif en Tunisie ? Tout dépend des opportunités qui vont s'offrir à moi à la fin de ma thèse de doctorat. Toutefois j'ai une préférence pour rentrer et enseigner dans mon pays.
Que pensez-vous de la fuite des cerveaux ? C'est un réel problème qui reste toujours posé pour les pays émergents comme la Tunisie. Le problème est d'autant plus épineux en raison des investissements consentis par la communauté nationale dans la formation des hauts cadres qui profiteront en fin de parcours aux pays d'accueil.
Et la condition de la femme en Tunisie ? Je trouve que la femme tunisienne n'a rien à envier à la femme occidentale, tant sur les plans éducatif et professionnel que sur les plans familial et social.
Un dernier mot ?
Mes remerciements à ma famille, mes amis et à mes deux encadreurs M. Daniel Labaronne de l'Université Montesquieu Bordeaux IV et M. Abdelwahed Omri avec qui j'ai effectué ce travail de recherche au sein l'ISG de Tunis. La distinction m'a été accordée pour un travail réalisé dans un environnement cent pour cent tunisien.