Une affiche telle que celle de la finale d'aujourd'hui se doit, normalement de marquer son époque. D'abord par la rareté d'un tel choc. A peine quatre confrontations en plus d'une demi-finale. Ensuite par le prestige que leur renom confère aux participants. Ainsi sur le plan médiatique tout milite à l'apothéose. Malheureusement cela ne suffit pas pour que la fête soit totale. Il faut bien que sur le pan technique les prédispositions soient au diapason de l'événement. Or, au vu des rencontres de demi-finale, ni l'Etoile ni l'Espérance n'a convaincu. Est-ce la période de fin de saison qui est en cause ? Est-ce une coïncidence de lassitude et de préparation inappropriée ? Toujours est-il qu'au vu des dernières prestations, rien n'augure d'une finale de haut niveau. Reste la réaction d'amour-propre, toujours possible dans un cas pareil. A défaut de haut niveau dans le jeu, on aura peut-être droit à une empoignade émaillée d'efforts généreux de volontarisme et d'engagement. Peut-on avancer un pronostic ? Difficile d'être affirmatif tant les chances semblent équilibrées. Techniquement parlant, l'Etoile, semble toutefois mieux armée, plus soudée, ses lignes présentant une certaine harmonie. Seulement, c'est dans son mental que l'Etoile est en train de passer par un vide qui dure depuis la fin du championnat. Tout dépendra donc pour l'Etoile de reprendre confiance en ses moyens. Une finale de coupe est à ce titre bien opportune pour cela. Quant à l'Espérance, en plus du doute, elle souffre d'une inconstance dans tous ses départements. Sa défense est particulièrement statique, surtout dans son axe où la lourdeur dans le mouvement risque de lui coûter cher face à des attaquants agiles tels que Gilson ou Chermiti. Cependant, une finale se joue rarement selon des valeurs techniques immuables. Il y a toujours les impondérables en plus de la volonté, la détermination et le forcing. Il y a aussi la chance, le détail en apparence insignifiant et qui peut bouleverser les données. Espérance - Etoile peut aussi apporter la nostalgie, le rêve et l'ambition. Dans tous les états de figure, une telle finale ne laissera pas indifférent. Elle ne sera jugée pour elle-même que le temps d'une journée, mais vite elle sera intégrée dans la longue histoire des deux clubs, à travers leur participation en coupe ou ailleurs. Ce n'est pas tous les ans que la coupe nous offre un tel plateau. Qu'importe le climat caniculaire, la préparation perturbée, les récentes sorties peu convaincantes. L'essentiel se trouve dans le mythe que l'Etoile et l'Espérance recèlent. C'est déjà une garantie ou réussite.