Un échauffement sportif pour Ramadan prochain, voilà comment les tunisiens, à l'esprit toujours aussi imaginatif, ont accueilli la montée exceptionnelle de la température au cours de ces premiers jours du jeûne, dès début septembre. Depuis l'année dernière qui a vu le mois sacré de Ramadan se rapprocher inexorablement des chaleurs torrides de l'été, l'échéance ne cesse de traverser les esprits tellement l'épreuve du jeûne, durant la saison chaude, est marquante.
Avoir une attitude positive Quand l'occasion se présente, beaucoup n'hésitent pas, en effet, à se vanter d'avoir eu à jeûner en plein milieu d'août et juillet, alors qu'on ne peut même pas supporter de faire quelques mètres à pied sous le soleil brûlant. La journée d'hier a été autant rude que ces fameuses journées d'il y a quelque 26 ans. Mais, se montrant plus fidèles à leur bonne éducation islamique, des citoyens interrogés nous ont dit voir dans ce réchauffement inattendu du temps, en ce début septembre, ''une épreuve de la Providence divine'' qu'ils ne peuvent qu'accepter, en rejetant toute taxation de fatalisme. ''Il s'agit là d'une ancienne affirmation colonialiste mise en avant pour discréditer l'Islam et les peuples islamiques, a fait remarquer un interlocuteur, car, le crédo de la Providence est aussi à la base de la religion chrétienne dont se réclamaient ces anciens détracteurs de l'Islam.'' L'acceptation des épreuves est une attitude hautement positive et traduit, au contraire, une volonté de fer, dans la mesure où il y a des épreuves impossibles à contourner et qui, de ce fait, réclament un effort surhumain de dépassement et de résistance pour y faire face. , a-t-il souligné. Sur ce plan, le spectacle offert par les habitants de la Capitale, durant ces jours de canicule, est, plutôt, édifiant. Les Tunisiens ne semblent pas être affectés, outre mesure, par l'excès de chaleur, et supportent paisiblement le jeûne, en vaquant à leurs affaires, de façon normale. Nous avons vu plusieurs d'entre eux qui continuent de se baigner et de se prélasser sur les plages de la banlieue nord de Tunis, à la Goulette, au Kram et la Marsa, notamment. Rencontré sur la plage de la Goulette, un baigneur d'un certain âge a insisté sur les vertus rafraîchissantes de l'eau de la mer pour ceux qui jeûnent. « Contrairement à ce qu'on pense, les baignades en mer ne suscitent aucune soif supplémentaire, mais elles aident à rafraîchir l'organisme et atténuent, énormément, les effets contraignants du jeûne », a-t-il affirmé. Une perspective réjouissante pour appréhender positivement l'échéance ramadanesque des six prochaines années.