On peut dire aujourd'hui que, passé la première quinzaine de Ramadan, le plus dur est fait du côté des consommateurs tunisiens : les dépenses les plus pesantes sur le budget ont pu être amorties tant bien que mal. Pour s'en sortir, les familles ont dû certainement s'imposer quelques restrictions et accepter quelques sacrifices. Même les enfants comprennent aujourd'hui que les temps sont difficiles pour leurs parents et beaucoup d'entre eux se montrent moins exigeants : c'est ainsi que nous avons vu nombre d'écoliers et de lycéens étrenner la nouvelle année scolaire sans nouveau tablier et sans cartables neufs. Ils ont aussi chaussé les souliers de la saison écoulée. Les friperies, les marchés parallèles et les soldes ont résolu le reste des problèmes relatifs aux frais de la rentrée. Le paiement anticipé de la prime de rendement a sans doute été salutaire pour les ménages mais pas au point de leur épargner tous les soucis se rapportant à la gestion de l'argent familial. Certains frais de la rentrée ont été reportés ou échelonnés sur plusieurs paiements et bien des librairies de quartier ont dû accorder le crédit à leurs clients en panne de « liquidités » ! D'autre part et sachant que le début effectif des cours n'est pas pour demain, les parents se sont dit qu'il n'y avait pas péril en la demeure et n'ont acheté à leurs enfants que le minimum de fournitures scolaires. Le reste des achats s'effectuera plus tard et avec l'argent du mois prochain. L'Aid a moindres frais Concernant l'Aïd, c'est visiblement une échéance qui n'angoisse pas outre mesure les consommateurs et ce pour diverses raisons dont principalement les suivantes : pour faire face aux dépenses qu'exige la fête, les gens escomptent d'abord le paiement imminent des salaires et des avances promises sur les augmentations salariales. Par ailleurs et parce que la plupart des enfants ont déjà eu leurs habits neufs pour la rentrée, les parents auront ainsi des dépenses en moins. S'il reste encore quelques achats inévitables, les bourses sauront les supporter. Au sujet des pâtisseries de l'Aïd, elles comptent pour un luxe dans beaucoup de foyers à revenu faible ou moyen. Quand ce n'est pas le cas, on peut se limiter à quelques préparations ou achats à coût modeste. L'important étant de goûter aux douceurs traditionnelles et de célébrer la fête dans une ambiance détendue. Octobre sous de meilleurs auspices On voit donc le bout du tunnel en cette deuxième quinzaine de Septembre 2008 ; mais on doit à la vérité de souligner qu'aucune épargne n'a été possible pour l'ensemble des ménages tunisiens pendant ce Ramadan qu'on savait plus « difficile » que d'ordinaire. Les primes et avances accordées au profit des employés auront juste permis de limiter les dégâts et de combler un tant soit peu les manques. Dans d'autres contextes, ces sommes auraient fait le bonheur des épargnants. Mais n'assombrissons tout de même pas trop le décor car à l'horizon se profile le mois d'Octobre et, à première vue, nous pouvons l'appréhender avec moins d'anxiété que son prédécesseur. Les familles en profiteront à coup sûr pour reprendre leur souffle et espérer que le dernier trimestre de l'année 2008 ne leur réserve que des bonnes surprises !