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Sans certification, sans normalisation, il n'y aura pas d'issue…
Le dossier du mardi - Quel avenir pour les industries agroalimentaires ?
Publié dans Le Temps le 13 - 02 - 2007


Instruit par Aziz ARFAOUI
Régie par près de 2000 directives européennes (réglementations, normes, certificats,...), l'Union européenne vient d'associer, dès janvier 2007, la composante traçabilité aux deux autres conditions de la sécurité alimentaire, soient la santé et la qualité, pour l'accès des marchandises et produits à son marché.
Le défi est de contrecarrer les soucis des consommateurs européens sur l'alimentation, suite à plusieurs crises alimentaires, survenues depuis les années 90 (vache folle, dioxine, fièvre aphteuse, grippe aviaire,...). Dans ce cadre, la Maison de l'exportateur (Cepex) a organisé récemment au profit des entreprises opérant dans le secteur des industries agroalimentaires (IAA) une projection de film de sensibilisation sur la norme d'accès des produits agricoles aux circuits de distribution européens (EurepGap). Sauf que sur un total de 5500 industriels de l'agroalimentaire tunisien, ils n'étaient qu'une vingtaine à y assister.

Développé en 1997 par une vingtaine de sociétés européennes opérant dans la grande distribution, le référentiel EurepGap (Euro Retail Produce) est devenu aujourd'hui une condition incontournable pour exporter des produits alimentaires sur le marché européen, l'objectif étant de protéger la santé du consommateur et sauvegarder l'environnement.
L'adoption de ce référentiel au niveau de la production tunisienne se présente comme une obligation sans alternative pour continuer d'exporter sur le marché européen qui est la principale cible des exportateurs tunisiens.

La traçabilité, une chance pour certains, un handicap pour d'autres
Les entreprises opérant dans le secteur des industries agroalimentaires non certifiées et ne répondant pas aux standards internationaux de qualité, courraient des risques réels.
Les exigences des consommateurs pour une alimentation saine ont amené à développer les systèmes de management de la qualité et de la sécurité alimentaire, connus sous le nom systèmes HACCP.
En 2001, l'organisme ISO a développé un nouveau standard international au niveau des systèmes de management de la sécurité alimentaire. Il s'agit du système référentiel international de certification ISO 22000. Ce standard vise à définir les exigences de management de la sécurité alimentaire dans le monde entier et qui couvre tous les besoins du consommateur et du marché. Il constitue un atout de taille pour les exportateurs tunisiens.
Egalement, le système de la traçabilité est une nécessité qui s'impose aujourd'hui. La directive européenne 178/2002 relative à la traçabilité des produits définit cette notion comme étant « la capacité de retracer à travers toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution le cheminement d'une denrée alimentaire d'un aliment pour animaux, d'un animal producteur de denrées alimentaires ou d'une substance destinée à être incorporée ou susceptible d'être incorporée dans une denrée alimentaire ou un aliment pour animaux.
En interdisant l'accès aux marchés européens de tous les produits non conformes aux règles de la traçabilité, la directive européenne protège à la fois le marché et le consommateur. Un système qui pour certains est une chance alors que pour d'autres, il serait un grand handicap.
Pour l'entreprise tunisienne, il s'agit donc d'une nouvelle exigence aux côtés de la qualité, les prix compétitifs et de la maîtrise des circuits de distribution et cela ce traduit bien entendu par un investissement supplémentaire qui se répercute sur le prix final.
Sur les 5500 entreprises opérant dans le secteur (dont 128 off-shore et 118 opérant dans le cadre d'un partenariat), seules 58 sont certifiées selon les normes HACCP, 74 sont certifiées ISO 9001 et ISO 9002 et uniquement 10 entreprises sont certifiées EUREPGAP. Et, parmi ces entreprises certifiées, on compte une centaine totalement exportatrices.
Nombre d'industriels et d'exportateurs tunisiens continuent à faire appel à des bureaux de certification extérieurs. Pour le secteur agroalimentaire, il faut se tenir à trois sortes d'exigences : réglementaires (lois), clients et caractéristiques internationales du produit.
Près de 200 entreprises ont adhéré au programme de modernisation industrielle (PMI). Selon des experts du PMI, les résultats enregistrés à ce niveau sont aujourd'hui encourageants. Les 10 premières entreprises relevant du secteur des IAA ont achevé la mise en place des démarches qualité et d'autres qui ont déjà passé leur audit de certification, selon les référentiels de la grande distribution européenne (IFS/BRC), ont pu même entamer des négociations commerciales pour fabriquer des produits MDD sur ce marché.
Au cours de l'année 2007, des actions d'assistance sont programmées, à l'attention d'une cinquantaine d'entreprises du secteur de l'IAA. Ce ne sont pas les initiatives publiques qui manquent. C'est plutôt un surcroît de sensibilisation auprès des opérateurs économiques. Car, ceux-ci ne semblent pas encore prendre la mesure des enjeux qui se dessinent.

Objectifs du prochain quinquennat
Secteur stratégique, l'agroalimentaire en Tunisie contribue à raison de 3,7% dans le PIB, 19% à la valeur ajoutée industrielle et 9% aux exportations tunisiennes. Les IAA restent très dynamiques avec une moyenne de création de 2 000 postes additionnels par an. Actuellement, le secteur assure environ 85 000 postes d'emploi direct. Quant aux exportations du secteur, les IAA occupent la troisième position dans les exportations nationales, après le textile et les industries mécaniques et électroniques (IME), avec une valeur qui a atteint, jusque là, une valeur de 1,2 milliard de dinars. Les exportations du secteur représentent 11,5% du total des exportations tunisiennes dont plus de 70% sont acheminées vers l'Union européenne.
Des efforts de diversification des débouchés et des marchés sont entrepris sur de nouveaux pays comme les Etats-Unis, le Canada et les pays du Moyen-Orient.
Le prochain quinquennat (2007-2011) table sur un taux de croissance annuel moyen des industries agroalimentaires de 6%. Un taux qui sera réalisé à hauteur de 5% par le marché local et 13% provenant des exportations. Des exportations dont la valeur devrait être portée à 1670 MD contre 1005 MD au cours de l'actuel plan de développement. Or cet objectif ne pourrait être réalisé sans une certification et une adoption des normes de qualité.

Des plans spécifiques pour sept filières
A cet égard, une nouvelle stratégie de promotion des IAA a été mise en place, portant sur deux axes principaux : des plans spécifiques à certaines filières et un plan horizontal applicable à l'ensemble des produits du secteur des IAA.
Ce sont sept filières qui s'avèrent concernées par ces nouveaux plans de développement. Il s'agit de la branche d'huile d'olive, des produits de la mer, des conserves de tomates, des dattes, du lait et dérivés, du vin et des demi-conserves.
Pour le premier produit (l'huile d'olive), les objectifs fixés concernent essentiellement l'augmentation des exportations et du nombre d'entreprises exportatrices d'huile d'olive conditionnée. A cet égard, il est prévu de se concentrer sur la promotion de la commercialisation et l'implantation à l'étranger et le renforcement des campagnes de promotion pour promouvoir le label tunisien, l'objectif étant de réaliser des recettes d'exportation pour une valeur de 700 MD par an au cours du XIème Plan (2007-2011) contre 431 MD au cours du Xème Plan (2002-2006).
S'agissant du plan d'action relatif aux produits de la mer, il tend à réaliser une enveloppe de 250 MD par an d'exportation contre 156 MD au cours de la même période de référence(2002-2006). Dans ce sens, les 78 entreprises détentrices du certificat de conformité sanitaire seraient obligées à adopter et à mettre en place un système qualité en intégrant les normes HACCP et ISO 22000. Par ailleurs, il est prévu d'imposer aux entreprises exportatrices de poissons bleus d'obtenir le certificat de conformité sanitaire, avant la fin de l'année 2009.
Concernant les dattes, le XIème Plan s'est fixé pour objectif de réaliser des exportations d'une valeur de 180 MD par contre 105 MS au cours du quinquennat précédent. A cet effet, les pouvoirs publics ont décidé, en concertation avec la profession, d'inciter à la diversification des produits, de poursuivre la recherche scientifique, de soumettre à l'approbation technique toutes les unités de transformation et de créer un label tunisien.
Autre activité ciblée, les conserves de tomates, l'effort sera axé sur la diversification des produits, le renforcement des investissements et l'identification de nouveaux partenariats par le biais notamment de la FIPA et la société de développement du pôle de Bizerte, l'ultime but étant de porter les exportations des conserves de tomates pour atteindre une valeur de 50 MD contre 15 MD actuellement.
Quant au secteur du lait et dérivés, il a été décidé d'adopter le principe de la libre exportation et de la libéralisation des prix de vente sur le marché local. Il est également prévu d'exploiter les primes octroyées aux centrales laitières pour garantir une meilleure participation à la promotion de la qualité du lait.
Les demi-conserves seront aussi de la partie, avec une promotion de la qualité et des exportations, à travers notamment la soumission des unités de transformation à des cahiers de charges, la création d'un label pour « la Harissa » et la promotion de l'investissement.
La conformité aux normes, le respect des règles d'hygiène tout au long du processus de transformation et, bien entendu, tout ce que cela pourrait coûter comme investissement, permettra de parvenir à présenter un produit consommable sans risque, de bonne qualité et à un prix abordable.


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