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L'Union maghrébine, une affaire essentiellement inter-maghrébine »
Les Ambassadeurs des pays de l'Union Européenne en Tunisie font le point - « Le Sud doit être fort »
Publié dans Le Temps le 17 - 10 - 2008

La ville de Sfax vient d'accueillir le gotha diplomatique européen accrédité en Tunisie, à l'occasion de la réunion périodique des Chefs de Mission Diplomatique, tenue pour la première fois en dehors de la Capitale.
Quoique bref, le séjour des hôtes de Sfax n'en a pas moins été meublé de rencontres avec les autorités et les hautes personnalités de la ville où ils ont eu l'occasion de prendre connaissance des projets qui y sont initiés et plus particulièrement celui de Taparua dont la réalisation augurera d'une nouvelle ère de prospérité pour la ville avec la perspective d'une nouvelle vocation touristique appelée à se greffer sur ses vocations traditionnelles d'agglomération industrielle et commerçante.
Au programme de la visite, des dix-huit Chefs de Missions Diplomatiques de l'Union Européenne, qui soit dit en passant, fut agrémentée d'une soirée musicale et d'un circuit pédestre à la Médina, figurait une conférence de presse au cours de laquelle des éclairages ont été apportés à maintes questions relatives aux relations Tunisie-Union Européenne et aux différents sujets de préoccupations des Tunisiens dont les représentants de la presse présents se sont faits écho.
Dans son allocution , Son Excellence, Serge DEGALLAIX, Ambassadeur de France en Tunisie n'a pas manqué de souligner l'importance des échanges entre notre pays et l'UE, rappelant à ce propos : « Cette visite est aussi une raison pour vous rencontrer et pour vous dire que L'UE est un partenaire majeur de la Tunisie dans son commerce, dans son investissement, dans son développement et que chacun de nous est l'avocat de la Tunisie pour que ces liens se resserrent encore davantage. »

Les stimulants à l'investissement
Répondant à la question de savoir pourquoi les Etats-Unis consacrent 20 % de leur investissement à leur « Sud », alors que l'UE n'en consacre que 2 %, Son Excellence Adrianus KOETSENRUIJTER, Ambassadeur de la Commission Européenne a notamment répondu que les investisseurs européens sont plus présents en Amérique Latine que leurs homologues des EU et que les investissements dans tel ou tel pays ne dépendent pas d'une quelconque décision politique mais s sont motivés par deux critères à savoir la taille et les conditions du marché ainsi que le climat général de l'investissement en général. Par conséquent, il serait opportun pour la Tunisie de faire partie d'une entité économique plus large , en l'occurrence, le Maghreb Arabe. » Enchaînant dans le même sens, M. DEGALLAIX, a rappelé que les investissements étrangers en Tunisie, représentent 5 % du PIB, ce qui n'est pas négligeable mais que l'absence d'unité économique pour le Maghreb est un handicap reconnu par les Maghrébins eux-mêmes. A cela s'ajoute le fait qu'avec l'extension de l'Europe, les investisseurs européens ont un territoire économique complètement homogène plus attractif à maints égards, ce qui ne les empêche pas d'explorer d'autres opportunités dans la rive Sud de la Méditerranée.
Rebondissant sur la même question, son Excellence, M. Horst- Wolfman KERRL, Ambassadeur d'Allemagne a dit : « Je voulais confirmer ce qu' a dit notre collègue de l'Union mais je voulais souligner aussi que naturellement les pays ont des systèmes et des structures différents, mais qu'aucun gouvernement ne saurait donner des instructions soit aux entrepreneurs allemands ou aux touristes d'aller dans tel ou tel pays. Je pense que le climat est favorable à l'investissement en Tunisie. Vous savez que l'Allemagne compte un peu plus de 260 entreprises ici et on a fait avec la Chambre de Commerce de petites statistiques qui ont montré que l'atmosphère est favorable à un accroissement de l'investissement en Tunisie. Il faut savoir cependant, que dans le cadre du Processus de Barcelone et de l'Union pour la Méditerranée la réussite de la coopération exige un partenaire fort donc le Sud doit être fort . l'Allemagne souhaite aussi avoir affaire à un partenaire solidaire.

L'Union du Maghreb, une affaire essentiellement inter-maghrébine
Abordant le sujet relatif au rôle que pourrait jouer l'UE pour soutenir les efforts pour asseoir l'UMA, son Excellence, l'Ambassadeur de France a dit notamment : « D'abord, nous sommes favorables à ce que le Maghreb Arabe devienne une réalité et ce pour des raisons économiques mais également pour des raisons politiques parce que l'un des rêves de l'Europe, c'est d'avoir une rive Sud apaisée, prospère, commerçant avec elle. Ce que nous faisons, c'est d'avoir une zone de libre échange entre l'Europe et chacun des pays de la zone. Deuxièmement, dans le cadre du projet l'Union pour la Méditerranée, on essaie de dépasser les clivages Nord/Sud, mais aussi entre les pays du Sud eux-mêmes parce que c'est la logique européenne qui consiste à penser que c'est en travaillant ensemble qu'on va faire tomber les barrières. Nous reconnaissons, cependant qu'il reste encore du chemin à parcourir. Troisièmement, dans le cadre des instruments européens, ce qu'on appelle les instruments européens de voisinage il y a des crédits, certes limités , pour favoriser les coopérations régionales pas seulement entre le Nord et le Sud mais également entre le Sud et le Sud et nous avons des projets qui concernent le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Mais il est clair que c'est aux responsables de faire que cette union pour le Maghreb soit une réalité. C'est notre vœu , on pourrait les aider mais pas se substituer à eux. »

Le consensus mode de travail privilégié
Concernant le choix du pays qui abritera le siège de l'Union, concernant également les garanties d'égalité en matière de décisions dans le cadre de l'organisation, M. DEGALLAIX a notamment précisé : « Le choix se fera par consensus lors de la prochaine réunion des ministres des affaires étrangères, l'Euro Méditerranée, à Marseille, je crois, le 4 novembre prochain . la France exerce la présidence de l'Union Européenne. Elle est tenue à œuvrer pour que ce consensus émerge . Il faut attendre trois semaines.
Pour ce qui est de l'égalité entre les membres de l'Union pour la Méditerranée, il y a un certain nombre de dispositions et des principes qui visent à maintenir cette parité :
- Deux coprésidences, l'une au Sud avec l'Egypte et l'autre au Nord, assurée par la France. Les deux coprésidents travaillent sur le fond des dossiers.
- Le secrétariat sera fondé sur le principe de la parité et doit compter autant de personnes du Sud que du Nord. Et s'agissant de la tête du secrétariat, si le secrétariat est au Sud, le Secrétaire sera du Nord et son adjoint, du Sud et vice-versa . Donc, il y a une répartition géographique des responsabilités .
- S'agissant des projets qui seront instruits par le Secrétariat et décidés par les instances politiques, notamment la réunion des ministres des Affaires Etrangères, il y a une liste de secteurs qui a été retenue à paris le 13 juillet, mais par la suite, chaque pays du Nord ou du Sud pourra présenter un projet qui sera instruit par le Secrétariat et décidé par les instances. Mais au-delà de ces aspects techniques et administratifs, le mode de travail est le consensus et les décisions se feront par vote. Le consensus a évidemment ses faiblesses mais aussi ses mérites et chacun doit se rapprocher de l'autre pour qu'une décision émerge de ces instances.

La formation professionnelle axe majeur de la coopération
Pour ce qui est de la formation professionnelle, l'Union Européenne connaît bien les préoccupations et les besoins du Sud. S'agissant de la Tunisie par exemple, la Commission Européenne en a fait l'un des ses axes majeurs d'intervention. Du côté français, c'est la même chose avec l'Agence Française de Développement avec ce qu'on appelle maintenant le développement solidaire et il est certain que ces questions d'employabilité par la formation adaptée aux besoins du marché du travail, sont des priorités . C'est donc quelque chose qui peut s'inscrire dans l'Union pour la Méditerranée. »

Visa biométrique : application progressive
Sachant que, dorénavant, tout demandeur de visa sera assujetti aux formalités du visa biométrique dont l'accomplissement exige le déplacement aux consulats de l'Union Européenne pour tout le monde sans exception, nous avons obtenu la réponse suivante : « Il y a une décision qui a été prise au niveau de l'UE portant sur le passage à la biométrie. Cela comporte bien sûr des inconvénients, déplacements etc. Mais c'est une décision faite pour combattre l'émigration illégale mais d'un autre côté pour faciliter la circulation des personnes en situation régulière. Deuxième aspect, sur le plan pratique, matériel, lors de la mise en application, nous veillerons à ce que cela s'applique dans de bonnes conditions. Troisième aspect, je parle de la France, mais ça peut s'appliquer d'une façon générale, nous allons délivrer plus de visas de circulation valables plusieurs années et qui permettent de circuler trois mois de suite en Europe pour les personnes qui se rendent régulièrement en Europe et qui ne présentent pas de risques migratoires par définition pour qu'ils ne doivent pas venir de façon répétée au consulat mais une fois tous les quatre ou cinq ans et la circulation se fera plus facilement. «

Application des accords tuniso-français
Pour ce qui est de la mise en œuvre des accords -cadre tuniso-français d'avril 2008 ayant porté sur la question de la gestion concertée de l'émigration et du développement solidaire, la réponse a été la suivante : « La question comporte plusieurs volets. Naturellement, s'agissant d'un accord international entre la France et la Tunisie, les procédures de ratification sont plus rapides du côté tunisien que du côté européen . Mais cet après-midi même le projet passe devant le Conseil d'Etat en France. Mais on n'attend pas la ratification officielle pour tout ce qui peut être appliqué maintenant comme la facilitation de la circulation des personnes entre la France et la Tunisie, c'est-à-dire la délivrance des visas, tout ce qui a trait à la migration professionnelle et je peux vous dire que depuis le début de l'année, par rapport à l'année dernière, il y a eu une augmentation des flux des travailleurs tunisiens toutes compétences confondues c'est-à-dire des docteurs tout comme des travailleurs agricoles qui est à plus de 30 %. S'agissant des projets dits de développement solidaire, nous avons avancé, et d'ici la fin du mois nous procèderons à la signature et aux décaissements de l'argent pour une dizaine de millions d'euros dans le domaine de la formation professionnelle, dans le domaine de la mobilisation des compétences en France, pour tout ce qui est enseignement, recherche et création d'entreprises en Tunisie, sachant que la formation professionnelle se taille la part du lion avec les trois quarts de l'enveloppe. Nous allons le plus vite possible sans attendre la ratification. Ensuite, ce sera ratifié dans quelques semaines. Il y aura des volets nouveaux qui vont être applicables notamment dans le domaine de l'émigration professionnelle. Il y a 80 métiers pour les Tunisiens qui seront considérés comme des Français face au marché du travail
Pour ce qui est de la circulation des personnes, il est prévu dans le cadre d'un des six projets retenus le 13 juillet à Paris que pour tout ce qui est monde universitaire, il y aura des échanges, une circulation au sein de la Méditerranée. Ensuite, il faut passer au projet lui-même, et à ce qu'il faut mobiliser comme moyens. Mais la préoccupation est d'ores et déjà, retenue. »

Une année de récession en perspective
Son excellence , l'Ambassadeur de la Commission Européenne a notamment précisé : « Concernant la crise financière, contrairement à la politique américaine , ces dernières années, au niveau fiscal, on a plusieurs politiques assez restreintes par rapport à la politique fiscale de nos Etats membres et c'est un facteur qui nous aide à être en ce moment plus protégés surtout au niveau de notre économie réelle. Mais les répercussions de la crise ont touché notre système financier et bancaire et à la fin sur notre économie. Bien sûr, nous allons sentir un effet de récession dans certains secteur pas aussi fort qu'aux EU mais on est trop intégré dans l'économie économique américaine pour ne pas avoir d'effet donc automatiquement cela va produire un effet pour les pays dont l'économie est très intégrée et dépendante de l'économie européenne donc la Tunisie ne va pas y échapper en matière de tourisme et d'investissements européens au cours de 2009. La Tunisie a il est vrai suivi une politique beaucoup plus prudente par sa politique fiscale et la protection de sa politique réelle ce qui va atténuer considérablement les effets de la crise et rendre les effets récupérables dans un délai de temps vraiment prévisible. D'ici la fin 2009, les choses vont se décanter au niveau européen ce qui n'empêche pas que les éléments touchant la confiance qui règnent à travers le monde entier dans le secteur financier et banquier qui peuvent aller plus loin dans leurs conséquences. Mais je pense que les différentes mesures gouvernementales qu'on a vues aux niveaux national et international, les gouvernements se sont bien rendus compte des risques et ils sont bien là pour protéger un certain nombre d'intérêts rétablir la confiance pour récupérer la croissance et le développement en Europe et ailleurs. »

Carnet de commandes
Est-ce que la Tunisie qui se prévaut d'une main-d'œuvre qualifiée figure sur le carnet de commandes des grandes entreprises européennes ? M. DEGALLAIX a répondu en substance : « Pour Air Bus, nous savons que des engagements ont été pris : signature pour 16 appareils en avril dernier, que ces engagements seront tenus et qu'une filiale d'AirBus va s'installer dans le Grand Tunis ce qui permettra de créer 2000 emplois. Les engagements ont été pris et les autorités tunisiennes sont informées dans le détail de ce qui se déroule actuellement. Un accord a été également signé pour tout ce qui est applications pratiques en informatique. Ce sont des centaines d'emploi qui vont être créés»
Compte - rendu réalisé par Taïeb LAJILI


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