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Métro sous haute surveillance. Et pourtant ...
LA VIE DANS LA CITE
Publié dans Le Temps le 20 - 10 - 2008

Le métro participe efficacement dans la lutte contre le chômage, puisqu'il permet l'exercice de certains métiers à son bord. Vous avez tout d'abord les marchands ambulants qui nous rappellent les vendeurs à la sauvette qui colonisaient les trottoirs de la rue Charles de Gaulle. Ils vous vendent des cigarettes, du chewing-gum, du papier mouchoir... Grâce à ce petit commerce, ils améliorent la qualité du service de transport,
c'est leur manière de suppléer aux cafés- restaurants qu'on trouve dans les trains. Leur présence nuit bien sûr aux commerçants des kiosques loués par la compagnie, c'est une concurrence déloyale qu'il faut réprimer.
Les autres animateurs de cette scène sont les mendiants dont le marché est plus fructueux, eux, ils gagnent plus avec moins d'effort, il suffit d'user adroitement d'une certaine gesticulation et d'un lexique particulier : adopter la démarche d'un souffreteux en pliant l'échine, en traînant les pieds et en s'appuyant sur une canne, tendre la main obséquieusement et prononcer quelques mots avec une voix tremblante et suppliante.

La loi des mendiants
D'autres sont de vrais handicapés et vous collent aux yeux leurs cartes et leur infirmité. Dans les rames, ils sont les maîtres à bord, ils y font la loi, car ils sont généralement organisés en clans. Cette position de force permet à quelques uns d'entre eux d'endurcir les propos et le ton en prononçant des phrases menaçantes telles que « donne-moi ce qui appartient à Dieu » (aâtini mtaâ rabbi) en vous fixant du regard et en vous tirant par les vêtements. Cette attitude devient générale si la recette est en dessous de la moyenne ; quand c'est le cas, plus la journée avance, plus ils deviennent grondants. Dans le métro c'est comme dans la rue, on y trouve la même ambiance, ou plutôt pire, puisque là l'espace est fermé, ce qui veut dire que si jamais on est harcelé par un mendiant, on se trouverait devant ce cruel dilemme, lui donner « l'aumône » ou s'exposer à ses provocations qui risquent de prendre une mauvaise tournure, et il ne faut pas espérer de secours, car il n'y en a pas, ni agents de TRANSTU, ni agents de police, chacun doit se débrouiller tout seul, assurer sa propre protection. On se demande pourquoi n'applique-t-on pas la loi interdisant la mendicité.
Avec leurs allées et venues incessantes, ces mendiants et ces vendeurs dérangent tout le monde, bloquent le passage et font rater la station à des voyageurs ; avec leurs cris incessants, ils les empêchent de se détendre les nerfs, de rêvasser ou de lire un journal ou un livre pour oublier les conditions difficiles du transport et rendre le voyage un peu agréable. Et le plus grave c'est le danger qu'ils incarnent par leurs agissements. Ces brigands se partagent les stations, chaque bande tient un fief et gare à celui qui empiète sur celui de l'autre. Parfois des rixes éclatent entre eux, elles sont pareilles que les règlements de compte entre mafieux.
L'autre problème causant des perturbations dans le fonctionnement régulier du métro est provoqué par la sirène d'alarme. Depuis qu'on en a enlevé le cache, elle devient un jouet très sollicité par les amateurs des aventures, la scène de panique générale est agréable à vivre pour ces esprits curieux et intrigants. En fait, ils n'en sont pas les vrais responsables, car mettre un outil aussi dangereux à portée de main c'est en suggérer l'emploi, ces jeunes qui en usent ne sont donc pas forcément des délinquants. La débandade que provoque l'arrêt subito du métro cause des accidents dont les victimes les plus vulnérables sont les voyageurs fragiles comme les personnes âgées ou malades. Cette confusion représente aussi une aubaine pour les pickpockets auxquels se joignent les mendiants dont le déguisement et la comédie ne servent plus à rien en pareilles circonstances, alors ils se défont de leur attirail. A ce moment-là, ils ont besoin de leur force pour défendre leurs intérêts, il est question de partager le butin avec leurs collègues et rivaux non déguisés, les détrousseurs. Tirer la sirène d'alarme est devenue une pratique courante, par exemple, dans la station Romana pour dévaliser les voyageurs. Cela se passe comme dans le western où on tendait des embuscades aux trains pour les obliger à s'arrêter et cambrioler leurs occupants par la suite.

Le métro de l'enfer
Il n'y a pas que les voyageurs qui sont exposés au danger, le personnel l'est aussi. Le moment culminant de ce péril auquel sont exposés les agents de la compagnie c'est neuf heures du soir. A partir de cette heure-là, la perception se fait à bord du métro. Certains guichets ferment bien avant, celui de Bouchoucha à 8h25, ceux de Romana et Meftah Saâdallah à 8h45, celui de Bardo à 8h37. A partir de ce moment, la vigilance est extrême de la part des receveurs. Et même dans les rames ils ne sont pas en sécurité, car c'est la ronde des gardiens de nuit, les brigands et les ivrognes, ce qui les oblige à se refugier dans les cabines de conduite. Leur cachette occasionne bien sûr des pertes énormes dans la recette, puisque le meilleur d'entre eux ne rapporte pas plus de 30 dinars. Le voyageur aussi a sa part de frayeur, en fait il est doublement effrayé : il craint à la fois d'être braqué et agressé par ces bandits et pris pour un resquilleur et payer une amende de 25 dinars si jamais un contrôleur se manifeste, car comme on l'a expliqué plus haut les receveurs sont introuvables. Dans ces conditions, traîner en dehors de chez soi jusqu'à neuf heures du soir c'est courir de gros risques, et même ceux qui l'auront échappé belle ne seront pas épargnés des quelques traumatismes causés par les scènes violentes qui se déroulent sous leurs yeux et les agressions verbales auxquels ils sont exposés, eux et les autres passagers. TRANSTU est tenue d'honorer ses engagements envers sa clientèle, la contre partie du tarif que paye le voyageur ce n'est pas seulement le faire parvenir à destination, mais c'est aussi assurer son confort et surtout sa sécurité.

Des caméras de surveillance
Cela fait des années que la situation dure, que des voyageurs et des receveurs sont agressés et toujours pas de solution. Ces derniers sont obligés de restituer la bourse et les tickets qu'on leur a subtilisés bien que ce ne soit pas de leur faute que cela arrive, ils sont en fait lésés deux fois, par les malfaiteurs et par la compagnie qui, au lieu d'assurer leur sécurité et celle des passagers, les blâment pour un délit qu'ils n'ont pas commis. Pourquoi ne pas mettre en place des équipes pour la vente à bord, car un receveur par rame est trop insuffisant. Que pourrait-il faire le pauvre face à une bande de voyous ?
Les agents et les voyageurs ne sont pas la seule cible de ces criminels, il ya également les guichets dont on a remplacé les belles portes qui se sont avérées fragiles, elles n'ont pas pu résister au forcing de ces malandrins. Alors on a sacrifié l'esthétique au profit de la robustesse en les remplaçant par d'autres en fer forgé semblables à celles qu'on trouve dans les pénitenciers. Mais c'était un effort vain, parce qu'ils ont réussi à les défoncer, il y a des guichets où il n'y a pas d'éclairage, car on a arraché les fils de cuivre, et des toilettes d'où on a enlevé les cuvettes. Des patrouilles de police s'imposent aussi bien dans les rames que dans les stations, ces rondes doivent être régulières et non pas sporadiques comme c'est le cas actuellement. Il y a une autre solution qu'on peut envisager, l'installation des caméras de surveillance dans les stations. A ce propos, on voudrait bien savoir quel est le sort de celle installée à la station El Khadra il y a deux ans.
On estime qu'en dépit de toutes les défaillances qu'on vient de soulever, la structure même du réseau métropolitain explique dans une large mesure le problème d'insécurité et de perte de bénéfices. Un métro aérien permet aux malfaiteurs de disparaître dans la nature, les issues sont nombreuses. S'il était souterrain, ces criminels seraient pris comme des rats et le nombre des resquilleurs aurait diminué très sensiblement. Un métro en sous-sol est un garant de sécurité et de rentabilité.


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