« Youssef » a 32 ans. Il vit avec sa mère du côté de la Place Pasteur et travaille dans une grosse multinationale. Spécialisé dans les Ressources Humaines, comme on dit aujourd'hui. A été déniché, pour cette entreprise, par un « chasseur de têtes », dans un stage de coaching à Paris. Il est resté en contact avec cette personne qui l'a ensuite « introduit » dans les cercles néo-évangélistes d'ici.
En clair, vous avez donc abjuré votre religion d'origine ?? Ce n'est pas aussi simple. J' étais un « musulman ordinaire ». Comme beaucoup de tunisiens, je ne faisais « que » le Ramadan, je prenais l'apéritif de temps à autre, je ne faisais pas de prière. J'ai mis du temps pour me rendre compte que j'étais assis entre deux chaises. C'est-à-dire que je me sentais de plus en plus attiré vers ce que je découvrais, tout en me disant, que c'était le même Dieu, de toutes les façons. Mais il y a bien un moment de « rupture », de passer de « Lam yalid wa lam youlad », à la « Sainte Trinité » ? Tout à fait. J'ai trouvé de l'aide, par des lectures. J'ai aussi posé beaucoup de questions. J'ai eu accès à des émissions de radio et on m'a indiqué des émissions de télévision. Pour aboutir à la certitude que j'ai maintenant, qui est vérité pour moi. Quand on a la foi, on accepte n'importe quel dogme, c'est la base de toute croyance, y compris dans la religion musulmane. On ne démontre rien, on ne démonte rien, on est envahi par un sentiment de bien être. Inexplicable Je vois que vous avez une toute petite croix stylisée, en forme du signe mathématique « plus », accrochée à votre porte-clés. Indétectable pour un profane...... C'est une façon à moi de provoquer une éventuelle discussion si la personne est intriguée par l'objet......Je peux jouer sur la forme pour parler de religion. Enfin, pour l'instant, j'ai eu des discussions franches qu'avec trois personnes. Vous leur avez fait part de votre appartenance au christianisme ?? Non ! Non ! Personne ne le sait. Enfin, vous maintenant, mais vous ne connaissez pas ma véritable identité...... Seule ma mère est intriguée par mes moments de « méditations », comme elle dit, et mes absences certains jours précis.