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Tout ne baigne pas dans l'huile àSfax
Oléculture
Publié dans Le Temps le 20 - 12 - 2008


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Le point de vue d'un industriel : « Il est impératif, de soustraire le secteur en général et les industriels nationaux, en particulier »
En effet, à l'accoutumée, à pareille période de l'année, la campagne oléicole bat son plein et l'effervescence du secteur est à son apogée dans différentes régions du pays. A Sfax, par exemple,
les transactions au marché de Gremda, commencent avant quatre heures du matin, alors qu'officiellement elles sont censées débuter à huit heures. Ce qui fait que d'assez bon matin, des files de camionnettes chargées de sacs d'olives se tiennent devant les huileries, en attendant leur tour pour décharger leur cargaison. Lesdites unités d'extraction tournent à plein rendement, l'oliveraie s'anime et la demande en main-d'œuvre agricole atteint son apogée.
Par contre, pour ce qui est de la campagne en cours, les signes de malaise sont manifestes. L'offre au marché de Gremda est timide, le nombre d'huileries ouvertes est trop modeste. Même les unités qui fonctionnent, tournent à leur plus faible rendement et les transactions en général sont assez insignifiantes. Cette marche au ralenti s'explique par la réticence des oléifacteurs, une réticence qu'ils imputent à leur tour à l'absence totale de transparence. Un professionnel précise à ce propos : « sur les 400 huileries que compte la région de Sfax , le nombre d'unités qui se sont ouvertes avant l'Aïd se réduit à une cinquantaine. Pis encore, non seulement leur nombre a diminué après la pause observée à l'occasion de la fête mais qui plus est, elles tournent à environ 25 ou 30 % de leur capacité. Pourquoi ? - Tout simplement faute de repères, faute de références. C'est le flou total. Pourquoi se hasarder ? Pourquoi courir le risque ? Alors que la majorité préfère attendre une amélioration des indicateurs sinon, ce serait un saut dans l'inconnu » .
Un oléifacteur / exportateur ajoute : « Le secteur traîne encore les séquelles des décisions injustifiables prises au cours de la saison 2005 par l'ONH qui avait décrété à l'époque un prix plancher pour ce qui est des prix de l'huile, à l'exportation, supérieurs aux cours mondiaux, pour revenir par la suite sur sa décision vers le mois de juin, provoquant dans les deux cas, une spirale incontrôlable de baisse des prix qui a coûté des dommages financiers considérables aussi bien pour l'office lui-même que pour bon nombre d'oléifacteurs qui sont actuellement en proie à des difficultés financières parfois insurmontables pour ne pas dire qu'ils sont au bord de la faillite. A l'époque, le prix du kilo avait fait une chute vertigineuse de 3,5 à 2,8 euros. Multipliez la différence par des dizaines de milliers de tonnes et vous vous rendrez compte des dégâts ! »

Les commissionnaires au service de quel intérêt ?
« Aujourd'hui encore, nous subissons la loi des importateurs étrangers, poursuit notre interlocuteur. Ils nous imposent leurs prix, que nous sommes d'ailleurs contraints d'accepter pour écouler le reliquat de la saison écoulée. Ils savent que nous manquons de liquidités et que nous sommes de ce fait pressés de vendre. Les prix continuent même de chuter : si au début de la saison, les cours étaient de l'ordre de 2,134 euros, le kg d'huile extra vierge, aujourd'hui, ils ne sont plus que de 2 voire 1,9 euros, alors que les huiles turques se vendent actuellement à 2,6 euro. Pourquoi ? - Tout simplement parce que nous n'avons pas d'exportateurs aux reins solides et aux capacités de stockage conséquentes. En Tunisie, nous n'avons actuellement que des intermédiaires, des commissionnaires qui ne servent en définitive que leurs propres intérêts et plus particulièrement ceux des importateurs italiens et espagnols lesquels exercent toutes les formes de pression possibles, y compris la concurrence inter-commissionnaires, pour nous obliger à brader notre huile avec tous les préjudices imaginables pour notre économie nationale.

L'intervention impérative de l'ONH
Et nos interlocuteurs d'appeler à l'unisson l'Office National de l'Huile, à la rescousse. Ils expriment le vœu de le voir se manifester, réagir et reprendre son rôle qui était et qui devrait être encore le sien, c'est-à-dire celui d'une structure régulatrice du marché et protectrice des intérêts nationaux. Faute d'exportateurs de grand calibre, ayant les moyens financiers et logistiques et surtout une capacité financière suffisante de stockage, l'intervention de l'ONH, s'impose : « C'est le seul organisme capable de défendre les intérêts nationaux. S'il avait décrété au début de la saison, un prix référentiel, comme cela se passait jusqu'en 2005, tous les intervenants auraient été rassurés et l'actuelle campagne aurait eu un déroulement normal. Une prise en main de la situation par l'Office est impérative, sans quoi, les oléifacteurs sont menacés de faire faillite ! »

Un contexte international défavorable
Outre le fait que la campagne oléicole en cours a démarré sur fonds de crise financière mondiale, plusieurs facteurs endogènes concourent à créer le climat d'incertitude qui prévaut actuellement. Il y a lieu de citer en premier lieu la réticence des banques à accorder des crédits aux oléifacteurs sachant que bon nombre d'entre eux ont des contentieux en cours avec ces institutions financières parce qu'ils n'ont pas été en mesure d'honorer leurs engagements. D'ailleurs certains d'entre eux ne sont plus solvables, se retrouvant même au bord de la faillite. Pis encore, certains autres oléifacteurs demandeurs de crédits auprès des banques déclarent qu'ils s' abstiennent encore de finaliser les formalités, préférant patienter encore et attendre des indices encourageants pour le faire.
Le deuxième facteur endogène est le retard enregistré par l'opération de cueillette parce que les prix d'achat de la récolte sur pied à l'orée de la saison sont encore bien supérieurs aux cours actuels des olives au marché de Gremda:" Quand on a payé 800 à 900 millimes, le kilo d'olive sur pied, aux mois de septembre ou d'octobre, on ne peut pas se permettre de le brader aujourd'hui à 750 millimes", s'écrie un professionnel.

Une ouverture trop prématurée
Le troisième facteur endogène, d'après nos interlocuteurs est l'ouverture, jugée trop prématurée, de la campagne oléicole 2008 / 2009. A ce propos, une cinquantaine d'oléifacteurs, réunis récemment au siège de l'UTICA- Sfax, ont proposé le report de l'ouverture pour début janvier prochain. Motif évoqué: la haute teneur en acide palmitique. En raison des conditions climatiques dans les régions de Sfax et du Sud, le taux élevé de cette substance dans les huiles extraites au début de la saison, les désavantage énormément, nous dit-on,parce qu'il est hors-normes:" D'ailleurs, nous avons beaucoup souffert de cet inconvénient au cours des deux dernières années et nous ne l'avons contourné qu'en mélangeant les quantités destinées à l'exportation avec des huiles de la campagne précédente", précise un professionnel.

Le fameux contingent
Sur le contingent de 56 mille tonnes d'huile d'olive que l'ONH est autorisé à exporter vers l'Union Européenne, à des conditions avantageuses, nos interlocuteurs affirment que les quantités réellement exportées par cet organisme, concernant la saison écoulée, se situent autour de 09 mille tonnes. Ils regrettent que toutes les demandes en vue d'autoriser les exportateurs privés à bénéficier des mêmes avantages en écoulant leurs reliquats en stock, n'a obtenu aucune réponse favorable. Il y a là de quoi surprendre! Nous avons tous le droit de nous demander pourquoi un tel privilège n'a pas été mis au service de l'économie nationale ! Du moment que l'ONH n'a pas été en mesure d'honorer ses engagements en matière de contingent, pourquoi ne prend-il pas en charge, sous une formule adéquate, les quantités que les privés ont sur les bras ?

Rétablir la Bourse Nationale de l'Huile d'Olive
Après avoir présenté leur diagnostic de la situation dans le secteur de l'oléiculture, les oléifacteurs et / ou exportateurs insistent sur le rétablissement de l'OHN dans son ancien statut qui lui accorde la prérogative de fixer à chaque début de campagne, un prix référentiel.
Ils proposent également le rétablissement de l'ancienne bourse de l'huile datant de l'époque coloniale et qui s'est poursuivie jusqu'aux années soixante. A cette époque-là, un affichage quotidien des cours mondiaux de l'huile d'olive, renseignait les professionnels sfaxiens sur l'état de la bourse. Or actuellement, les oléifacteurs sont souvent induits en erreur par toutes sortes de rumeurs et ne savent pas à quoi s'en tenir exactement. Même les informations fournies par des sites soit-disant sérieux, sur Internet, manquent de crédibilité et sont destinées plus à manipuler qu'à informer. En matière de bourse, le marche de Gremda est le lieu idéal d'affichage.
On propose également la publication journalière d'informations sur l'état de la bourse mondiale dans les flash radiophoniques -comme c'est le cas pour ce qui est des prix des fruits et légumes au marché du gros- et pourquoi pas dans les journaux télévisés. A l'étranger, les professionnels disposent de toutes les informations utiles concernant la situation du secteur en Tunisie. Cela les avantage et les met en position de force.

Pourquoi pas un observatoire de l'huile d'olive ?
L'idée est en effet à creuser. Pourquoi pas , en fait un observatoire national rattaché au Ministère du Commerce, comprenant un représentant des oléifacteurs et chargé de recueillir toutes les données et informations utiles et de suivre heure par heure l'évolution de la bourse mondiale?
Taïeb LAJILI
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Le point de vue d'un industriel : « Il est impératif, de soustraire le secteur en général et les industriels nationaux, en particulier »

" L'actuelle saison intervient, comme on le sait dans un contexte international défavorable où les difficultés se sont accentuées en ce qui concerne l'huile d'olive par l'accroissement de la production mondiale avec l'émergence de nouveaux pays producteurs. Or d'une part, les producteurs sont contraints d'écouler leurs marchandises, d'où la pression exercée sur les agriculteurs et les oléifacteurs, d'un autre côté, les industriels exportateurs en Espagne et en Italie sont confrontés à des difficultés financières en raison de la réticence actuelle des banques de leurs pays respectifs, d'où les pressions exercées sur nos exportateurs et par ricochet, sur tous les intervenants du secteur dans notre pays. Il est impératif par conséquent, de soustraire le secteur en général et les industriels nationaux, en particulier. Les perturbations actuelles ont plus que jamais mis en relief la nécessité de soutenir les industriels tunisiens et d'accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de conditionnement de l'huile d'olive." L'heure n'est plus, en effet, aux tergiversations.


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