Le Temps-Agences - Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé hier que l'Egypte allait faire pression pour obtenir une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza. Mahmoud Abbas s'est exprimé à la suite d'une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak. Le Hamas a officiellement proclamé vendredi la fin de six mois de trêve avec Israël. La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni doit se rendre au Caire demain pour des discussions avec M. Moubarak concernant l'éventualité d'une nouvelle trêve. Mahmoud Abbas a également déclaré qu'il s'était accordé avec Hosni Moubarak pour dire que les discussions de réconciliation entre le Fatah et le Hamas devraient se poursuivre. Les discussions qui devaient se tenir en Egypte au mois de novembre ont été annulées quand le Hamas s'est retiré à la dernière minute, en raison d'un contentieux avec le Fatah sur la libération de prisonniers.
De son côté, le Hamas observait hier un cessez-le-feu de 24 heures dans la bande de Gaza, donnant apparemment une chance à une nouvelle trêve dans ce territoire. "Depuis hier (lundi, ndlr) en fin de journée, les habitants des localités israéliennes proches de la bande de Gaza vivent dans le calme", a indiqué un porte-parole militaire. Aucune roquette palestinienne n'a été tirée de Gaza depuis l'annonce lundi d'une "accalmie pendant une période de 24 heures après une médiation égyptienne en échange d'une entrée d'aides depuis l'Egypte". Hier, le plus influent chef du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, s'est ainsi dit prêt à reconduire la trêve, qui a pris fin le 19 décembre, "si Israël respecte les dispositions de (l'accord) d'accalmie". "Nous demandons à Israël qu'il respecte les conditions de l'accalmie et concrétise ses engagements, en particulier qu'il cesse toute forme d'agression et ouvre les points de passage", a-t-il ajouté. Il a toutefois souligné qu'aucun contact "officiel" n'avait lieu dans l'immédiat pour renouveler la trêve, qui était entrée en vigueur en juin grâce à une médiation égyptienne. La trêve des violences a été violée depuis le début novembre par les deux parties. Israël a mené des opérations dans la bande de Gaza alors que les groupes armés palestiniens ont tiré de nombreuses roquettes contre le territoire israélien. Mahmoud Zahar a adopté le même ton dans le quotidien égyptien Al-Ahram: "La situation sera évaluée après la fin de la période d'accalmie. S'il y a des développements positifs, la trêve sera reconduite". Les groupes armés ont affirmé qu'ils s'abstiendraient de tirer des roquettes et des obus de mortier contre le territoire israélien afin que des aides humanitaires égyptiennes puissent être transférées par le point de passage de Kerem Shalom, entre le sud de la bande de Gaza et Israël. L'initiative de ce geste humanitaire reviendrait, selon la presse israélienne, à Suzanne Moubarak, l'épouse du président égyptien. Les Israéliens affichent quant à eux leur scepticisme. Un haut responsable israélien a indiqué que "la crédibilité de ce cessez-le-feu est nulle. Le Hamas s'est contenté d'un effet d'annonce". "Israël n'a pas été informé. Nous l'avons appris à la suite d'une interview télévisée d'un responsable du Hamas. Les tirs ont certes diminué mais ils n'ont pas cessé" lundi, a-t-il affirmé. Sur le terrain, les autorités israéliennes ont maintenu fermés, hier, tous les points de passage avec la bande de Gaza.