Elle permet d'élargir l'accès des affiliés sociaux aux prestations sanitaires et les préserve des aléas de la vie pendant leur retraite. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale a organisé, hier, un séminaire pour la clôture du jumelage institutionnel « France - Espagne - Tunisie » ayant pour principal objet l'extension de la couverture sociale aux populations non couvertes. Ce projet de jumelage avec l'Union Européenne a été initié par la CNSS pour une période s'étalant entre juin 2007 et janvier 2009 afin de s'inspirer de l'expérience de quelques pays européens (France, Espagne et Irlande) en matière d'extension de la couverture sociale aux catégories socioprofessionnelles non couvertes aux fins d'améliorer davantage le taux de couverture réelle dans le secteur privé. Des représentants de la Commission Européenne (M. Como), du ministère français de la Santé, de la Jeunesse et des Sports (Mme Elizabeth Lion), du ministère espagnol du travail et des Affaires sociales (M. Diaz Penale), de la Caisse centrale MSA de France (M. Pelhate) et d'autres compétences européennes se sont joints à leurs collègues tunisiens pour évaluer cette expérience. M. Khalil Belhaouane, PDG de la CNSS, n'a pas manqué de remercier tous les intervenants dans cette expérience offrant un plus dans la couverture sociale des employés du secteur privé. Les statistiques actuelles montrent que, dans le secteur privé, 93 % de la population active bénéficient de la couverture sociale. Les artisans, les agriculteurs et les pêcheurs représentent les catégories sociales nécessitant davantage de sensibilisation pour parvenir à l'objectif de 95 % tracés pour la fin de 2009.
L'apport du jumelage La mise en œuvre du programme de jumelage a permis de renforcer les structures de la CNSS et d'étoffer ses bases de données. Un fichier repère a été ainsi créé permettant l'identification des catégories socioprofessionnelles non affiliées en vue de favoriser leur affiliation aux régimes de sécurité sociale auxquelles elles sont assujetties. Un réseau de proximité a été mis en place à l'intention des populations des gouvernorats de l'Ariana, de Béja, de Mahdia et de Sfax. Cette présence plus soutenue et la formation des agents de proximité ont permis d'ancrer une culture de sécurité sociale auprès des catégories socioprofessionnelles visées et qui sont, essentiellement, les agriculteurs, les pêcheurs et les artisans. Les « Fellahs » de ces régions commencent à s'accoutumer au paiement de leurs contributions à la CNSS qui leur permettent de se soigner dans les hôpitaux et les polycliniques. Ils peuvent désormais avoir droit à des pensions comme leurs homologues de la fonction publique. Les pensions mensuelles parvenant aux premiers affiliés ayant contribué durant les années quatre-vingt (ou même quatre-vingt-dix), sont en train de servir, elles aussi, à la propagation de cette culture.
Les phases du jumelage Ce jumelage est passé par quatre phases. La phase de réflexion et de travail sur les outils de base a consisté à diagnostiquer les textes et le système d'information. Elle a permis d'élaborer la conception générale des outils et des organisations devant recourir au développement de la couverture sociale tunisienne. Elle s'est étalée de juin à décembre 2007. La 2ème phase du jumelage s'est étalée entre janvier et avril 2008. Elle a consisté à finaliser les travaux sur les outils techniques et les procédures. La mise en place des actions sur le terrain et leur stabilisation ont constitué les axes des deux dernières phases. Ces travaux ont nécessité l'apport de 85 experts tunisiens durant 1250 journées de travail. Ils ont été épaulés par 20 experts européens (13 Français, 5 Espagnols et 2 Britaniques) qui sont intervenus durant 470 journées de travail et, essentiellement, lors des séminaires. Dix missions d'études de collaborateurs de la CNSS ont été également effectuées en France et en Espagne pour la mise en œuvre de ce jumelage. Toutes ces activités ont permis un déploiement étudié et progressif du réseau de proximité et la culture de la couverture sociale qui est désormais ancrée en Tunisie.