À peine cent jours après son retour à la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump relance la mécanique des nominations controversées en annonçant, jeudi, la désignation de Mark Waltz, son ancien conseiller à la sécurité nationale, comme nouvel ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'ONU. Une décision qui suscite déjà de vives réactions, dans un contexte tendu lié à une affaire de fuite d'informations sensibles. Une nomination après un renvoi discret Mark Waltz, ancien membre du Congrès républicain de Floride âgé de 51 ans, avait été brusquement écarté de son poste de conseiller à la sécurité nationale, après qu'une fuite dans une discussion privée sur l'application Signal a mis au jour des échanges sensibles portant sur des frappes américaines contre les Houthis au Yémen, menées le 15 mars 2025. La revue The Atlantic avait révélé en mars qu'un journaliste avait été ajouté par erreur à un groupe de discussion auquel participaient notamment Waltz et le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Bien que Signal soit une messagerie chiffrée, elle ne fait pas partie des canaux sécurisés approuvés pour les communications classifiées, et l'incident a été perçu comme une faille grave dans la gestion des données sensibles au sein de l'administration Trump. Trump minimise et récompense Malgré le tollé provoqué par cette fuite, Donald Trump a défendu son ex-conseiller, saluant dans un message publié sur sa plateforme Truth Social : « Mike Waltz a toujours placé les intérêts de notre nation en premier. Je suis certain qu'il servira de la même manière à l'ONU. » Une position perçue par de nombreux analystes comme un message clair de loyauté et de continuité politique, indépendamment des accusations. Waltz a immédiatement réagi sur la plateforme X (anciennement Twitter), se disant « honoré de continuer à servir le président Trump et notre grande nation ». Pour remplacer Waltz au Conseil national de sécurité, Trump a annoncé la nomination par intérim du chef de la diplomatie, Marco Rubio, confirmant ainsi un glissement de pouvoir entre les cercles sécuritaires et diplomatiques au sein de l'exécutif. Une tempête politique en gestation Cette décision présidentielle n'a pas manqué d'alimenter les critiques de l'opposition. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a réagi en dénonçant un système « irresponsable », ajoutant sur X : « Maintenant, c'est au tour de Pete Hegseth. » Le secrétaire à la Défense est lui aussi visé par une enquête interne du Pentagone sur son rôle dans le même groupe de discussion. Si Waltz est déjà sanctionné par son départ, la pression s'intensifie pour élargir les conséquences à d'autres hauts responsables. Un signal d'alerte pour la sécurité nationale Dans l'appareil d'Etat américain, le conseiller à la sécurité nationale joue un rôle pivot dans la formulation et la coordination de la politique étrangère, aux côtés du secrétaire d'Etat. Le limogeage de Waltz, en plus d'être le premier changement majeur dans le cercle rapproché de Trump depuis sa réélection, pose des questions sérieuses sur la gouvernance, la rigueur et les protocoles de sécurité de la nouvelle administration. L'affaire Signal, bien que minimisée par les républicains, fragilise l'image de sérieux de l'équipe Trump sur les questions de défense. Alors que la nomination de Waltz doit encore être validée par le Sénat, le dossier promet d'être scruté de près par les démocrates, mais aussi par certains républicains soucieux de la rigueur institutionnelle.0 Ainsi, en propulsant Mark Waltz à l'ONU malgré sa mise en cause dans une affaire de fuite sensible, Donald Trump confirme son attachement aux figures loyales, quitte à défier les critiques sur la gestion de la sécurité nationale. Cette nomination pourrait toutefois raviver les tensions entre l'exécutif et le Congrès, et ouvrir la voie à de nouvelles secousses politiques dans une administration déjà marquée par l'imprévisibilité. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!