Le gouvernement québécois franchit une nouvelle étape dans sa lutte pour un climat scolaire plus sain : le cellulaire sera interdit dans toutes les écoles du Québec dès la rentrée de septembre 2025, d'après Radio-Canada. La mesure, qui concerne tous les appareils mobiles personnels, y compris les écouteurs, s'appliquera dans l'ensemble des écoles publiques et privées, du primaire au secondaire, sans exception. Jusqu'à présent, les téléphones portables étaient uniquement bannis des salles de classe depuis janvier 2024. Désormais, leur usage sera prohibé sur l'ensemble des terrains scolaires, y compris durant les pauses et les récréations. Une décision soutenue par une commission spéciale Cette interdiction s'inscrit dans le cadre des travaux de la commission transpartisane sur l'impact des écrans chez les jeunes, qui a décidé de publier une première recommandation urgente avant la remise de son rapport final prévue à la fin mai. Selon ses membres, cette action immédiate était nécessaire pour permettre au ministère et aux établissements scolaires de s'y préparer à temps. Le ministre de l'Education Bernard Drainville a accueilli cette recommandation favorablement et devrait officialiser la mesure ce jeudi. Une réponse à la montée de l'intimidation scolaire L'interdiction généralisée du cellulaire n'est pas qu'une mesure de discipline. Elle s'inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement pour renforcer le civisme et contrer l'intimidation dans les écoles. Depuis 2023, Bernard Drainville mène un plan de lutte contre la violence scolaire, avec pour objectif de restaurer un climat de respect et de sécurité dans les établissements. Selon les autorités, les téléphones portables sont souvent utilisés comme vecteurs d'intimidation, notamment via les réseaux sociaux ou la captation d'images à l'insu d'élèves vulnérables. La pression de la jeunesse caquiste, notamment lors du congrès de l'automne dernier, a aussi pesé dans la décision. Les jeunes militants réclamaient un retour à une forme de discipline claire dans les écoles, avec, entre autres, l'interdiction totale des cellulaires. Des modalités d'application flexibles Le ministère ne souhaite pas imposer un modèle unique. Chaque établissement sera libre de définir ses propres modalités d'application, avec l'aide de guides pratiques fournis par le gouvernement. Des écoles comme l'école secondaire d'Oka, où les élèves rangent leurs téléphones dans une pochette verrouillée pour la journée, ou le Collège Charles-Lemoyne, où les appareils doivent être laissés dans les casiers, servent déjà d'exemple. À Rochebelle, les jeunes de première et deuxième secondaire sont également soumis à une interdiction stricte d'usage en dehors des cours. Dans tous ces cas, le bilan est jugé positif : le personnel enseignant observe une meilleure interaction entre les élèves, et les tensions liées aux écrans ont nettement diminué. Des exceptions encadrées La mesure prévoit néanmoins des exceptions pour des raisons pédagogiques – lorsque l'utilisation d'un appareil est prévue par l'enseignant – ainsi que pour certains élèves ayant des besoins particuliers liés à la santé. Ces cas seront strictement encadrés. Ainsi, avec cette décision, le Québec s'aligne sur une tendance mondiale qui vise à limiter l'exposition des jeunes aux écrans en milieu scolaire. La province espère ainsi favoriser un climat d'apprentissage plus propice, plus humain et moins dépendant du numérique. Reste à savoir si les établissements réussiront à faire respecter cette règle dans la durée, et si la mesure aura un impact mesurable sur la réussite et le bien-être des élèves. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!