Le Temps-Agences - Israël a menacé hier d'"agir" dans la bande de Gaza en riposte à la mort d'un de ses soldats dans une attaque à l'explosif, au moment où le nouvel émissaire américain George Mitchell entamait une visite à Al Qods occupée dans le cadre de sa première tournée régionale. Recevant M. Mitchell, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré qu'il était important que l'Autorité palestinienne "reprenne pied" dans la bande de Gaza, dont elle a été chassée en 2007 par le Hamas islamiste, a indiqué un haut responsable israélien. Olmert a également souligné, d'après ce responsable, qu'une "ouverture permanente des points de passage avec la bande de Gaza" était "liée à la question du soldat Gilad Shalit", enlevé en juin 2006 et détenu par le mouvement islamiste. Il a aussi fait savoir que le cessez-le-feu, en place depuis le 18 janvier, "serait observé et évalué en fonction d'un retour au calme total, la fin des tirs de roquettes et de la contrebande d'armes". "Si le Hamas tire, nous riposterons", a indiqué le responsable, citant toujours M. Olmert. De son côté, M. Mitchell a déclaré à la presse qu'il avait discuté avec M. Olmert "de l'importance critique de consolider le cessez-le-feu, y compris par une cessation des hostilités, la fin de la contrebande et la réouverture des points de passage sur la base des accords de 2005". Ces accords prévoient notamment la présence de membres de l'Autorité palestinienne au point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte. A Gaza, le Hamas a revendiqué le tir de trois obus de mortier sur une unité israélienne qui effectuait une incursion limitée dans le centre du territoire. Des témoins ont confirmé ces tirs contre quatre chars, à la hauteur du secteur où un soldat israélien a été tué mardi dans une attaque à l'explosif non revendiquée, à la frontière entre Israël et Gaza. Quelques heures plus tôt, des appareils israéliens avaient bombardé des tunnels reliant le sud de la bande de Gaza à l'Egypte, en riposte à l'attaque anti-israélienne. L'armée avait déjà mené mardi des raids de représailles, tuant un Palestinien. "Face à une provocation aussi violente, Israël agira pour se protéger", a averti le porte-parole de M. Olmert, Mark Regev. Selon lui, Israël souhaite "le maintien du calme dans le sud, mais l'attaque meurtrière d'hier (mardi) à Gaza était une tentative de le compromettre délibérément". Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a annulé un voyage aux Etats-Unis prévu hier. Il a participé à une réunion du cabinet restreint de sécurité composé également de M. Olmert et de la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, pour examiner l'éventualité d'une riposte plus élargie à Gaza, selon une source gouvernementale. "Nous devons riposter avec force à toute attaque et toute violation (du cessez-le-feu). Chaque fois que nous y avons renoncé, cela a été interprété comme une faiblesse par le Hamas", a dit le ministre de l'Intérieur et membre du cabinet de sécurité, Meïr Sheetrit. Ce regain de tension a coïncidé avec l'arrivée de M. Mitchell à Al Qods, où, outre M. Olmert, il a été reçu par le président Shimon Peres. Au Caire, où il a entamé sa tournée, M. Mitchell avait estimé d'une "importance cruciale" que le cessez-le-feu à Gaza soit "étendu et consolidé". Des tractations sont en cours entre Israël et le Hamas sous les auspices de l'Egypte en vue d'une trêve consolidant le cessez-le-feu après une offensive israélienne qui a fait plus de 1.330 morts palestiniens et dévasté la bande de Gaza (27 décembre-18 janvier).