* Echanges de tirs entre partisans du Hamas et du Fatah Le temps - Agences - Au lendemain de l'annonce par le président de l'Autorité palestinienne d'élections anticipées, la tension était à son comble hier dans la Bande de Gaza. Des hommes armés ont attaqué un centre d'entraînement de la garde présidentielle et la résidence de Mahmoud Abbas à Gaza, alors que le convoi du ministre des Affaires étrangères issu du Hamas était visé par des tirs. Abbas a décidé samedi de convoquer des élections présidentielle et législatives anticipées, après l'échec des discussions pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. Cette décision a encore creusé le fossé avec le Hamas -au gouvernement depuis mars- qui a dénoncé une tentative de "coup d'Etat". Dans sa première intervention sur le sujet depuis l'annonce présidentielle, le chef du gouvernement Ismaïl Haniyeh a annoncé hier que le Hamas ne participerait pas aux élections anticipées convoquées par Mahmoud Abbas. "Nous confirmons que le gouvernement palestinien refuse l'invitation à des élections anticipées car elles sont anticonstitutionnelles et pourraient provoquer des tensions entre Palestiniens", a-t-il déclaré, avant d'affirmer que le discours de samedi du président était "incendiaire" et "insultant pour les sacrifices et la douleur des Palestiniens". Les responsables de la Commission électorale centrale de l'Autorité palestinienne ont précisé hier, après avoir rencontré Mahmoud Abbas, qu'un délai d'au moins trois mois était nécessaire pour préparer les élections anticipées. Reste que la tenue de ce scrutin s'annonce à hauts risques pour le président. La décision d'Abbas pourrait aboutir à une guerre civile dans les Territoires, à la victoire du Hamas aux élections et à un nouveau report des pourparlers avec Israël. Si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, Abbas et Haniyeh seraient au coude à coude, selon un sondage rendu public hier par le Centre palestinien indépendant d'études politiques. Le président sortant obtiendrait 46% des suffrages, contre 45% pour son probable adversaire. En revanche, les élections législatives aboutiraient à la victoire du Fatah, avec 42% des voix, contre 36% pour le Hamas. L'enquête, d'une marge d'erreur de trois points, a été réalisée auprès de 1.270 Palestiniens jusqu'à samedi. Sur le terrain, les violences se sont multipliées hier. Avant l'aube, plusieurs dizaines d'hommes armés ont attaqué un centre d'entraînement de la garde de Mahmoud Abbas à Gaza, faisant un mort. La garde présidentielle a affirmé que les auteurs de l'attaque étaient des hommes du Mouvement de la résistance islamique. Le Hamas a démenti toute implication. Les assaillants semblent avoir minutieusement planifié l'attaque: ils ont choisi une cible hautement symbolique et coupé l'électricité avant d'incendier des caravanes et des tentes. Ils ont pris la fuite après l'arrivée de renforts venant d'une autre base de la garde présidentielle. Les forces de sécurité ont ensuite fouillé les environs du camp à la recherche de militants armés. Une dizaine de personnes seulement se trouvaient dans le camp au moment de l'attaque, celui-ci n'étant utilisé que pour les entraînements, ont expliqué des dirigeants de la sécurité. Un responsable de la garde présidentielle a dénoncé cette attaque contre "le symbole de la légitimité palestinienne". Le camp se trouve à environ 700 mètres de la résidence et du bureau de Mahmoud Abbas à Gaza. Le président de l'Autorité palestinienne se trouvait à Ramallah, en Cisjordanie, au moment de l'attaque. En outre, des hommes du Hamas ont attaqué la résidence d'Abbas, selon des témoins. Aucun blessé n'était signalé dans l'immédiat. L'attaque s'est produite peu de temps après des coups de feu tirés sur le cortège du ministre palestinien des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, issu du Hamas. Les partisans du mouvement ont qualifié ces tirs de tentative d'assassinat. Le chef de la diplomatie palestinienne s'en est sorti indemne. Des échanges de tirs entre partisans du Hamas et du Fatah ont suivi pendant plus d'une heure dans les rues de Gaza. Selon des sources médicales, six personnes ont été blessées. Au cours d'un autre incident, un adolescent aurait été légèrement blessé par des tirs du Hamas alors qu'il jetait des pierres contre un véhicule du mouvement. Ce dernier a démenti avoir tiré sur lui. ------------------------- Israël appuie Abbas --------------------------- Le Temps - Agences - La porte-parole du gouvernement israélien, Meiri Eisin a rappelé que le cabinet d'Ehud Olmert soutenait les palestiniens modérés, comme Mahmoud Abbas, qui tentent de parvenir à des négociations avec Israël sans recourir à la violence Si des élections anticipées font rentrer plus de modérés, nous accorderons notre soutien.» Poursuivant sa tournée dans la région, le premier ministre britannique Tony Blair qui était en Egypte hier, a appelé la communauté internationale a soutenir Mahmoud Abbas. C'est un discours important fait à un moment critique, a-t-il déclaré à propos de l'allocution d'Abbas. Il a travaillé dur pour tenter de former un gouvernement d'union avec le Hamas. Mais il montre aussi sa détermination d'avancer sans le Hamas si celui-ci ne veut pas ou n'est pas capable de jouer un rôle constructif." La tournée de Tony Blair est destinée à relancer le processus de paix israélo-palestinien. Une tournée qui a débuté par la Turquie. Le premier ministre britannique se rendra ensuite en Israël, dans les territoires palestiniens et les Emirats arabes unis.