Le développement régional est un pari. Un pari qu'il faut absolument gagner parce que la Tunisie ne peut vivre avec des disparités régionales, des régions et des villes privilégiées et d'autres qui le sont moins. L'élan de solidarité infléchi par l'Etat par le biais de ce 26-26, unique dans sa forme et dans ses structures, aura introduit bien des rayons de soleil dans les zones d'ombre. Déjà, l'action est d'une envergure exceptionnelle : assurer le minimum vital, une vie décente à ceux de nos concitoyens qui sont nés du mauvais côté. Et c'est là l'expression suprême de l'Etat-providence ! Mais, aujourd'hui, la donne change. Nul pays au monde ne peut se permettre, par les temps qui courent, d'Etat-providence. L'heure est à la pondération, à la planification. Et si notre économie, comme nous l'assure le gouvernement, saura résister aux chocs de la crise mondiale, cela ne veut pas dire que le social doive être sacrifié. On rétorquera que les récentes augmentations, et ce round des négociations sociales couronné de succès, administrent la preuve que l'Etat continue de déployer sa stratégie de toujours : le social quantitatif. Tout cela pour éviter qu'il y ait deux Tunisie : l'une économique et l'autre sociale. Sans doute, la prééminence des équilibres économiques en ces temps où l'éclatement d'une bulle financière a sérieusement affecté la sphère réelle de l'économie, autorise-t-elle et prépare même le terrain au retour d'Etat, c'est-à-dire au retour du centralisme - même si l'exercice gouvernemental ne s'en est jamais réellement départi. Le débat oppose, aujourd'hui, les Keynésiens aux ultra-libéraux qui voient, néanmoins, leur doctrine s'effondrer. Sauf que, pour mener une bonne politique économique et sociale, le plus sage serait d'adopter le juste milieu. Déjà, un épouvantail c'est-à-dire, le protectionnisme, a été écarté. Il reste donc à mettre l'économique au service du social. Et ce sont là les impératifs de développement régional ; c'est là que les gouverneurs sont appelés à mettre en pratique les grandes lignes de la nation quant à l'intégration régionale. Toute cette politique s'articule autour de l'emploi. Et pour ce faire, des investissements doivent se déployer dans des régions qui regorgent de potentialités et de richesses insondables. Comment fixer les jeunes dans leurs régions ? Simple : il faut leur garantir l'emploi et un environnement social et culturel attractif. Les investisseurs étrangers s'intéressent au site Tunisie. Pour peu que la bureaucratie n'y mette pas son poids coercitif et que l'administration régionale observe les règles de transparence et de neutralité, le développement régional et l'intégration régionale aboutiront à des résultats concrets. Car une nation comme la nôtre, si homogène, le troisième pays le plus scolarisé parmi les pays émergents, mais qui a tant de diplômés du supérieur sans emploi sur les bras, relève le défi de la croissance, du développement durable et de l'équilibre régional. On se passerait dès lors volontiers d'évènements comme ceux du bassin minier. Car tout est question de perception et d'équilibre...