Dimanche dernier, l'animatrice d'une émission culturelle sur Hannibal TV invita notre confrère du journal Assabah, Mohsen Zoghlami, et le réalisateur Ali Labidi pour apparemment « mettre les points » sur on ne sait quoi à propos du cinéma tunisien. Nous n'avons jamais pu en effet comprendre où voulaient en venir l'animatrice et ses deux invités tellement leur sujet était confus et les objectifs visés imperceptibles ! Si, un peu quand même, ils voulaient en venir aux mains visiblement, et ils faillirent mettre les « poings » sur les « i » ! C'était une heure de provocations réciproques, de règlements de comptes inavoués, de diffamations répétées (d'où les multiples coupures de son), d'attaques et de contre attaques, de dénigrement mutuel sous les yeux d'une présentatrice impuissante dont l'ostensible beauté et l'irréprochable élégance ne lui furent d'aucun secours pendant ce débat houleux. L'échange était tellement agressif qu'il nous fit craindre la répétition du fameux geste osé par un journaliste irakien à l'encontre de l'ex-président américain. D'ailleurs, le cameraman semblait redouter une réaction semblable puisque de temps en temps, il braquait son appareil sur les pieds de Ali Labidi ou le prenait sous un angle qui montrait plus ses jambes que son visage ! En tout cas, l'émission se termina en queue de poisson et fut interrompue au moment où le journaliste et le cinéaste commencèrent à échanger des courtoisies diplomatiques très insuffisantes pour dissimuler l'animosité profonde entre les deux hommes. Cela dit et pour rester dans les limites de l'honnêteté, nous devons reconnaître que Mohsen Zoghlami s'est longtemps retenu face aux premières intimidations de son interlocuteur. Et à comparer la durée de ses interventions à celle des prises de parole de Labidi, on n'aurait pas de difficulté à comprendre qu'il était le plus lésé dans ce débat que le réalisateur finit par mener à sa guise de bout en bout. Au final, le spectateur qui croyait retenir quelque chose d'intéressant de l'émission réalise que si quelqu'un est lésé dans l'affaire c'est bien lui. Une heure de perdue en termes de temps, de plaisir et d'argent ! Pour soi disant garantir que l'émission soit vivante et épicée, on invite Tom et Jerry et on leur demande de jouer leur jeu habituel. Parfois, le chat et la souris restent dans les limites autorisées ; mais entre les pires « amis » et les meilleurs « ennemis », le risque est toujours grand qu'ils passent outre les barrières de la correction. Le gâchis que le prévisible débordement peut alors occasionner doit être mis sur le compte de qui ? Parce que c'est facile de rendre l'antenne et de rentrer chez soi sans même s'excuser auprès du public après lui avoir gaspillé son temps et son argent. Visiblement, c'est le spectateur qui devrait présenter des excuses chaque fois qu'on se paie sa tête à la télé. Elle est de toute manière tellement bon marché, sa tête, qu'il n'y a vraiment pas de quoi faire la tête !