Ce jeune homme de 28 ans était un féru de l'Internet. Il naviguait tout le temps et il connaît tous les recoins du web. Il a noué des amitiés internationales, obtenu des cours, participé à des formations à distances, etc. La communauté des cyber-espaces était, désormais, sa deuxième famille. Dans son travail de fonctionnaire, il essayait de privilégier l'administration électronique et ne cessait pas d'en expliquer les avantages et les retombées positives sur l'économie. A ceux qui lui demandaient de faire attention à ce monde virtuel, il répliquait qu'il était bien outillé pour faire face à tous les subterfuges. Notre bonhomme vivait en bonne complicité avec sa communauté virtuelle jusqu'à l'année dernière. En effet, l'automne dernier, il a trouvé sur l'un des sites une annonce pour vendre du matériel électronique sophistiqué. Une présumée association taiwanaise domiciliée à Rome offrait à la vente un ordinateur portable, une caméra vidéo, un téléphone cellulaire et une chaîne de distribution musicale. Après s'être informé sur les caractéristiques techniques de ces divers articles et s'être assuré qu'ils étaient de très haute gamme, il a fallu à notre bonhomme des négociations serrées sur Internet pour les obtenir à huit mille dinars. Et face à la difficulté de changer l'argent localement, notre bonhomme a proposé d'envoyer l'argent à l'association à partir de l'Italie dès qu'il reçoit une notification de l'envoi de la marchandise. Ainsi, il a chargé son cousin installé à Milan de verser l'équivalent Euros des huit mille dinars dans un compte bancaire d'une banque napolitaine qu'on lui avait notifiée. Mais, l'attente de notre bonhomme durait et le présumé colis par rapide poste ne parvenait pas à destination. Il était allé s'enquérir auprès de l'administration postale, il n'y avait aucune trace de cet envoi. Il a contacté la poste italienne sans suite. Les références étaient fausses. L'adresse et le contenu d'un autre envoi ont été falsifiés. Notre bonhomme ne revenait pas. Il a été roulé et il a décidé de suivre les pistes du compte où l'argent a été déposé. Il lui a fallu plus de six mois et un tas d'autorisations pour que l'administration de la banque napolitaine accepte de lever le secret bancaire et de lui délivrer le nom du signataire légal au nom de l'association taiwanaise. C'était un tunisien. Il lui a adressé une notification judiciaire par huissier notaire à l'adresse laissée auprès de la banque pour lui demander de justifier le transfert de l'argent. Personne ne répondait à cette adresse. Une vérification approfondie auprès des services de la banque ont poussé à conclure que ce compte n'était plus actif depuis trois mois. Notre bonhomme a attaqué en justice son titulaire et le tribunal a autorisé une saisie sur ledit compte au profit de la victime. Mais...