Le Temps-Agences - En chute libre dans les sondages à la suite notamment d'une série "d'affaires", le Premier ministre israélien Ehud Olmert était rattrapé hier par un nouveau scandale lié à des promotions politiques de certains de ses proches dans la fonction publique. Ces accusations ont été lancées par la chaîne de télévision privée "10" qui a présenté avant-hier un document interne rédigé par des collaborateurs de M. Olmert alors qu'il était ministre du Commerce et de l'Industrie entre 2003 et 2006 au nom du Likoud, le grand parti de la droite. Selon la télévision, ce document donne la liste de 115 militants et membres du comité central du Likoud ayant bénéficié des faveurs de M. Olmert. "Parmi les emplois qui auraient été ainsi accordés à des proches de M. Olmert figurent notamment des postes importants au sein de collectivités locales et de la Poste, qui auraient dû faire l'objet d'un appel d'offres. "Toutes les semaines, j'étais convoqué au bureau du ministre où je recevais une liste de gens à nommer au sein de l'administration postale", a affirmé à la radio militaire, Avi Moskovitch, un ancien cadre supérieur de la Poste. Durant ces réunions, Oved Yehezkel, un des plus proches collaborateurs du Premier ministre, "nous donnait des instructions en affirmant qu'il s'agissait de demandes du ministre", a ajouté Avi Moskovitch. "On me demandait d'arranger les appels d'offres au besoin en remplaçant les membres de la commission chargée de les organiser", a également indiqué Avi Moskovitch. Olmert a quitté le Likoud en novembre 2005 pour participer à la fondation de Kadima, un parti centriste fondé par le Premier ministre de l'époque Ariel Sharon, dans le coma depuis plus d'un an. "A un certain point, j'avais l'impression de me trouver dans une épicerie", a déploré Avi Moskovitch qui a admis avoir été "forcé" de procéder à "des dizaines de nominations mineures" en violation des règlements sur les appels d'offres. Avi Moskovitch a affirmé avoir été présent à une réunion entre Ehud Olmert et l'ancien patron de la Poste Yossi Sheli, durant laquelle M. Olmert lui a demandé de nommer quelqu'un à la direction de la région nord de la Poste. "Si tu ne le fais pas, je te les couperai", lui aurait lancé à cette occasion M. Olmert, selon cet ancien haut responsable de la Poste. Le bureau du Premier ministre a rejeté les allégations de M. Moskovitch en les qualifiant "d'affirmations ridicules lancées pour se venger". M. Olmert a pour sa part affirmé: "je ne connais pas ce document dans le détail, il ne m'a été présenté qu'il y a très peu de temps". "Je ne me souviens pas avoir donné comme instruction à quiconque de rédiger un tel document", a ajouté le Premier ministre tout en ajoutant: "il y a effectivement des cas où nous avons aidé des membres du Likoud en difficulté, mais uniquement dans le cadre des directives du conseiller juridique du gouvernement" qui exerce également les fonctions de procureur général. Les accusations à l'encontre de M. Olmert surviennent alors qu'il est impliqué dans une série de scandales. En janvier, le procureur général Menahem Mazouz a ordonné à la police d'engager une enquête concernant la privatisation d'une partie du capital de la Leumi, la deuxième banque du pays, pour laquelle M. Olmert aurait tenté de favoriser un de ses proches. Le Premier ministre a également été mis en cause pour une série de transactions immobilières. Ehud Olmert est le quatrième Premier ministre consécutif à être l'objet d'une enquête, après Ariel Sharon, Ehud Barak et Benjamin Netanyahu. Aucun d'entre eux n'a toutefois été inculpé.