On dit que la puberté est l'âge ingrat. Mais il y a mieux : l'ingratitude qui n'a pas d'âge. Le manque de reconnaissance n'a pas de date ou de lieu de naissance : il est partout, sans âge, ni sexe. Il est dans la nature humaine. Nos ancêtres disaient sagement qu'il faut faire le bien avec tout le monde jusqu'à ce que ce bien trouve son monde. Ici ou ailleurs ? Difficile d'y répondre avec ce mal planétaire qui rend le monde immonde. Voilà toute l'histoire : un père, devenu veuf à un jeune âge, a consacré toute sa vie pour son unique enfant. Avec une réussite absolue : réussite scolaire, réussite universitaire et réussite sociale. Se sentant au terme de sa vie, il lui a vendu gracieusement son logis. Mal lui en prit. Car, après avoir marié son fils, il a été surpris de se voir assigner une demande en justice de quitter « son » bien. En effet, le nouveau couple qu'il a lui-même marié ne supportait plus sa présence. Il a tellement fait trop pour son fils que ce dernier a pensé que son père était devenu de trop ! C'est le comble de l'ingratitude, diriez-vous ? Oui, bien sûr, mais regardez autour de vous : cette ingratitude est, malheureusement, bien installée chez nous. Faut-il, dès lors, ne plus faire du bien ? C'est peut-être, le moindre mal...