Aussitôt ouvert à la circulation, samedi 21 mars, le pont haubanais Radès - la Goulette sur le canal de navigation maritime entre Tunis et la Goulette, connaissait, dès les premières heures, un trafic intense, illustrant l'opportunité et l'urgence de cette réalisation hautement appréciée par les riverains et les citoyens autant pour son rôle économique et social que pour sa plus- value esthétique. « C'est formidable, s'exclamaient tous ceux qui ont pu l'emprunter. » La réalisation a dépassé toutes nos attentes, nous a dit un automobiliste, qui a arrêté sa voiture, comme beaucoup d'autres automobilistes, sur un côté du tablier du pont pour admirer le paysage. L'ensemble du site a été, en effet, soigneusement aménagé et planté d'arbres et de palmiers, ce qui a contribué à mettre davantage en valeur la majesté et la beauté de cet imposant ouvrage, dont l'édification a duré près de cinq ans, alors que son coût a dépassé 140 millions dinars. Une dimension futuriste Outre le pont haubanais d'une longueur de 260 mètres, qui surplombe le canal de navigation entre Tunis et la Goulette et la ligne de chemin de fer électrifiée Tunis - Goulette-la Marsa ( TGM), à une hauteur de 20 mètres, l'ouvrage comprend des prolongements tout aussi imposants : une liaison sud du côté de Radès, longue de 2,6 kilomètres, un échangeur entre le pont principal et la route rapide Tunis- la Goulette et une liaison- nord du côté de la Goulette, d'une longueur de 6,5 kilomètres qui permet d'aller directement, soit à la Goulette, soit à la zone de la Marsa, Gammarth, et Carthage, via un nouveau réseau routier aménagé, dans le cadre du même projet, et ce sans avoir à passer comme autrefois par la Goulette et le Kram. D'ailleurs ce nouveau réseau est entré en exploitation depuis trois ans et a permis de décongestionner considérablement le trafic routier vers cette zone, via la Goulette, au grand bonheur des riverains, libérés ainsi d'un véritable cauchemar. L'achèvement du pont et sa mise en service viennent donc consolider ces acquis de communication routière, en permettant, désormais, une liaison directe, rapide, continue, permanente et sûre entre la banlieue nord et la banlieue sud de la Capitale, longtemps séparées par l'obstacle marin constitué par le canal de navigation et le lac sud de Tunis, et que le service des bacs entre Radès et la Goulette, mis en place, pour y remédier, à quelques centaines de mètres du pont, du côté de la Goulette, n'aide plus à surmonter, face à la densité croissante du trafic et des échanges entre les deux banlieues. Ce dimanche 22 mars, les bacs continuaient d'ailleurs à assurer normalement leur service au profit des passagers à pied qui sont très peu nombreux, à vrai dire, entre les deux banlieues, contrairement au trafic des véhicules, alors que toute la zone des bacs va bientôt être occupée totalement par le village touristique pour l'accueil des croisiéristes, en cours de construction, depuis plusieurs mois, et appelé à valoriser cette zone laissée à l'abandon, et l'intégrer, comme il se doit, au nouveau paysage urbain qui l'environne.
Voie de communication pour le futur Une liaison par autobus via le pont sera créée, entre Radès et la Goulette, en faveur des passagers à pied, lorsque les bacs arrêteront de fonctionner entre ces deux villes, avant d'aller, apparemment, fournir un service similaire à Djerba. L'ouvrage constitue, plutôt, une voie de communication tournée vers le futur, entre le Nord et le Sud du pays. Et à ce titre, il ne manquera pas de décongestionner la circulation dans la Capitale Tunis, car l'engorgement que connaissait, ces dernières années, quotidiennement et à longueur de journée, le service des bacs, incitait beaucoup de gens à passer via la Capitale Tunis pour regagner l'une ou l'autre des banlieues nord et sud. Aussi, outre Radès et Ben Arous, la ville de Sousse figurait sur les plaques de signalisation du côté nord de l'ouvrage, parmi les destinations sud auxquelles le pont permet d'aller. Mais ce pont vient aussi assurer l'environnement propice aux mégas projets immobiliers qui seront réalisés,dans la période à venir, tant sur les Berges du lac sud de Tunis, de l'autre côté du canal, face à l'ouvrage, dont notamment la Cité des tours ou « Porte de la méditerranée », que dans la banlieue nord comme la Cité futuriste des roses, dans la grande zone touristique, entre l'Ariana et Gammarth. Il faut signaler aussi les nombreux voyageurs qui viennent périodiquement de l'étranger, principalement des pays européens, par la voie maritime et qui débarquent dans le port de la Goulette. Une grande partie de ces voyageurs, constituée de tunisiens à l'étranger, repart, en voiture, vers le Sud, notamment l'été. C'est dire que dans peu d'années, les échanges entre les deux banlieues vont quintupler.