Initialement et dans le cadre de la modernisation des moyens de communication, les SMS ou courts messages, avaient été créés dans un but d'efficacité et de rapidité, afin de faire parvenir, n'importe quelle information, en peu de mots et le plus rapidement possible. Le langage le plus clair étant le plus bref, tel que l'affirment plusieurs savants, dont Al jahidh, remarquable intellectuel arabe du 10ième siècle, considéré comme étant parmi les premiers dans ce domaine. Force est de constater, cependant, que plusieurs jeunes ont détourné le SMS de sa finalité initiale, en recourant plutôt à de longs discours, avec des tirades parfois en dialecte arabe, écrit avec des lettres latines. Ce qui fait qu'un troisième langage a été petit à petit institué, où notre parler est francisé, seulement par les lettres. Cela passe encore si l'expéditeur d'un SMS se contente de dénaturer la langue, tout en étant de bonne foi. Mais le plus grave, c'est lorsque ce court message est utilisé afin d'importuner le destinataire, voire lui nuire. Ces cas devenant de plus en plus fréquents, le législateur est intervenu afin d'instituer des sanctions à, l'encontre de tous ceux qui usent des moyens qui ont cours en informatique, dans le dessein de porter préjudice à autrui. Ainsi les escroqueries, et les manœuvres frauduleuses, utilisées au moyen de l'Internet sont sévèrement réprimés par la loi. Il en va de même pour tous ceux qui importunent autrui, en lui envoyant des SMS diffamatoires ou obscènes. Ce fut le cas dans cette affaire qu'a eu à juger dernièrement le tribunal de première instance de Tunis et où une jeune femme accusa son ancien employé de lui avoir adressé des propos diffamatoire par SMS. L'accusé travaillait en tant que gardien, au sein d'une société dirigée par la victime. Celle-ci déclara dans sa plainte que ce jeune homme a recouru à ce moyen après avoir été licencié pour faute. Il ne cessa depuis de lui envoyer des SMS insultants, lesquels ont été enregistrés et présentés à la justice. Arrêté, l'accusé déclara à la barre qu'il avait réagi en réponse à des SMS envoyés par la jeune femme, et dans lesquelles elle lui tenait des propos diffamatoires et humiliants. Il demanda d'ailleurs au tribunal de le libérer afin de pouvoir présenter à son tour ces SMS, qu'il prit le soin d'enregistrer également. Il ajouta par ailleurs, qu'il ignorait que le fait d'envoyer des SMS de ce genre était interdit par la loi. Le tribunal mit l'affaire en délibéré, et en attendant, le jeune homme semblant tomber des nues, n'avait pas encore réalisé que l'envoi de tels messages même si c'était en réponse à d'autre du même genre, est strictement interdit par la loi.