C'est la semaine de tous les mensonges avec pour apothéose annuelle, comme toujours, ce fameux premier avril, placé sous le haut patronage du poisson, mis au premier plan. Le poisson est, malheureusement, un signe qui ne trompe pas dans la mesure où, bien souvent, sa qualité et son prix sont trompeurs, et il faut être un bon connaisseur pour ne pas être piégé dans ses filets. Mieux, le poisson vit dans l'eau, et l'eau coule, souvent -sous les pieds- et il faut être un bon nageur, pour ne pas sombrer dans les profondeurs. Mais le pire est que le poisson est étranger au mensonge qui est une invention purement humaine, -animalement- humaine. C'est fou ce que l'Homme est menteur. En longueur et en largeur. « Le matin, le soir et même le dimanche », comme dirait notre poète atypique Sghaïer Ouled Ahmed, qui « pique ». Il y a, bien sûr, les bons et -innocents- mensonges, ceux des enfants, pour éviter les punitions. Il y a, aussi, les mensonges « hiérarchiques », dans les administrations, que certains utilisent avec un réel don pour monter dans les échelons. Mais, il y a plus grave, les mensonges d'Etat et l'histoire retiendra que des guerres ont eu lieu à partir d'un mensonge : les A.D.M de l'Irak que Bush a monté à partir de sa maison noire. Et si toute la vie n'était qu'un mensonge ? Dès lors, un rêve, un songe : que cessent, dans ce bas-monde, les mensonges. On peut rêver...