* Pour une meilleure complémentarité entre secteur privé et secteur public Les réalisations du système de santé en Tunisie et les défis auxquels il est confronté ont été le thème de la 25ème journée d'études organisée, hier, par le Centre de recherches et d'études parlementaires au siège de la Chambre des députés au palais du Bardo. Comme l'a si bien souligné M.Fouad M'bazâa, président de la Chambre des députés, à l'ouverture des travaux, les réalisations du système tunisien de santé sont considérables mais les défis à relever dans ce domaine, le sont tout autant. Or, la politique de la Tunisie dans ce domaine, aussi bien que dans les autres, se fonde sur la consolidation des acquis enregistrés et leur enrichissement continu en fonction des nouveaux besoins et des nouvelles exigences à l'échelle nationale et internationale.
Concilier coût et demande Dans cette optique, le débat a été introduit par quatre communications dont deux ont porté sur les réalisations accomplies en matière de santé en Tunisie, depuis l'indépendance, tandis que les deux autres ont porté sur les défis et enjeux auxquels doit faire face le système tunisien de santé, durant la période à venir. Avec un taux de couverture sanitaire atteignant 93% et une espérance de vie estimée, aujourd'hui, à 73 ans, contre à peine 47 ans, au lendemain de l'indépendance, les indicateurs de santé en Tunisie atteignent ceux des pays développés. La Tunisie est devenue même un exportateur recherché des services sanitaires. Les enjeux sont aussi similaires, en matière de demande sanitaire et médicale. Cependant, la Tunisie a ses spécificités propres, en raison de l'importance majeure qu'elle accorde au volet social dans sa politique de développement. Se référant aux orientations suivies par la Tunisie, dans le domaine de la santé publique, M. Fouad M'bazâa a mis l'accent sur la nécessité d'assurer l'adéquation entre le coût sans cesse croissant des services sanitaires et une demande sans cesse croissante de ces services, tout en préservant la qualité de ces services, leur globalité et l'égalité d'accès à ces services pour tous les citoyens sans exception. La première communication présentée par Dr Noureddine Ben Achour, directeur de l'Institut national de la santé publique, a porté sur l'évolution du système de santé en Tunisie, à travers les plans de développement, tandis que la deuxième faite par Dr Hédi Achouri, directeur général des structures sanitaires publiques au ministère de la Santé publique, a eu pour sujet la carte sanitaire et son évolution. A cet égard, la carte sanitaire de la Tunisie est régie par des textes de lois qui stipulent entre autres sa révision et son actualisation, selon les résultats obtenus grâce aux plans de développement. Cette journée d'études revêt, ainsi, un grand intérêt, en permettant de mesurer les points forts et les points à améliorer dans le système tunisien de santé. La promotion du rendement et de l'efficacité du système de santé en Tunisie a été, ainsi, le sujet de la troisième communication présentée par le professeur Nabha Besserour, directrice général de l'unité de mise à niveau du secteur public de la santé en Tunisie. Depuis le Changement du 7 novembre 1987, en effet, le secteur privé a pu acquérir une grande place dans la satisfaction de la demande nationale de services sanitaires et devenir exportateur. Les deux secteurs public et privé sont aujourd'hui, presque à égalité, en Tunisie, avec une légère avance au secteur privé, dans certains domaines, comme celui des équipements médicaux lourds. Le nouveau régime de l'assurance - maladie accentue la concurrence entre les deux secteurs, en offrant aux assurés sociaux davantage de choix et de possibilités pour se faire soigner de toutes les maladies pratiquement dans l'un ou l'autre des deux secteurs.
Dimension sociale Le programme de mise à niveau du secteur public de santé s'étend sur la période 2009//2013 et repose sur certains principes dont notamment la dimension sociale du secteur public qui lui impose des missions n'obligeant pas le secteur privé, outre l'amélioration permanente de la qualité et de la sécurité des soins de santé. La quatrième communication faite par le professeur Lassâad Zarrouk, directeur général de la sécurité sociale au ministère des affaires sociales, de la solidarité et des Tunisiens à l'étranger, a porté sur le financement du secteur de la santé en Tunisie et les défis à relever dans ce domaine. A cet égard, toutes les parties sont appelées à œuvrer à la sauvegarde des acquis réalisés dans le domaine de la santé en Tunisie depuis l'indépendance, dans le cadre de la solidarité, en tant que principe de base de la politique tunisienne. Il est aussi recommandé d'instaurer une complémentarité entre les secteurs public et privé. L'adaptation de la formation médicale et paramédicale aux nouveaux besoins est jugée de grande importance, dans ce domaine. L'accent a été mis, également, sur la nécessité de réduire les dépenses occasionnées par les services sanitaires à la charge des familles afin d'éviter qu'elles ne soient une entrave pour recevoir les soins appropriés. D'autant que les coûts de soins ne cessent d'augmenter. Il s'agit notamment de faire jouer à cet effet les divers régimes de couverture sanitaire et d'instaurer une complémentarité entre ces régimes. Il importe également de responsabiliser les différents intervenants et de rationaliser les comportements et les diverses composantes des coûts des soins sanitaires.