Quel intérêt quelqu'un peut-il avoir à accuser quelqu'un d'autre de fait qu'il n'a pas commis ? D'ailleurs sur le plan juridique, le principe " pas d'intérêt, pas d'action " s'avère logique et judicieux. Cependant il peut s'agir d'une accusation non fondée, lorsque les deux antagonistes se connaissent préalablement et que l'un d'eux en veut à l'autre. Il peut l'accuser de choses, en brodant de toutes pièces des calomnies mensongères afin de l'impliquer injustement. Mais quand il s'agit de deux personnes qui se sont connues occasionnellement, il semble difficile que l'une d'elles puisse accuser l'autre à tort. Le problème se pose surtout sur le plan de la preuve et lorsqu'on se trouve devant une affaire où il n'y a que la parole de l'un contre celle de l'autre sans aucun autre élément concret et tangible. On peut se trouver, dans certains cas, devant des présomptions tellement probantes qu'elles ne laissent pas subsister l'ombre d'un doute. Cependant dans d'autres situations, et quand bien même les faits soient d'une importante gravité, les éléments de preuves font défaut. Dans le cas d'espèces, le bonhomme qui se présenta au poste de police, déclara qu'il fut l'objet d'une attaque à main armée par un tiers, alors qu'il était sur sa motocyclette. D'ailleurs l'agresseur qui l'avait menacé avec un couteau de cuisine, précisa-t-il, s'est emparé de sa bécane avant de prendre la fuite. La victime ne manqua pas de donner le signalement du voleur en question, aux agents de la brigade criminelle qui parvinrent à l'interpeller. Cependant, bien qu'inculpé de vol à main armée, l'accusé nia en bloc les faits incriminés en soutenant devant le tribunal de première instance où il comparut dernièrement, qu'il s'agit purement de calomnies mensongères.` Son avocat plaida dans le même sens que son client, en soulignant qu'il n'y a dans le dossier aucun élément de preuve tangible. D'autant que la victime avait récupéré sa moto, qui n'avait pas été de toutes les façons, saisie chez l'accusé et il en est de même pour ce qui concerne le couteau de cuisine, l'arme prétendue avoir servi pour menacer la victime. En outre, ajouta l'avocat, la victime ne répondit aucune convocation, en vue d'une confrontation avec l'accusé. L'avocat sollicita pour toutes ces raisons, l'acquittement de son client. Le dernier mot revient au juge qui a un pouvoir souverain d'appréciation, selon les éléments du dossier ainsi que son intime conviction.