Le tourisme et le golf se partagent un but commun, jeter un pont de compréhension entre les cultures et des modes de vie différents. Le golf est devenu un motif privilégié de voyage et le rapport entre le tourisme et le golf est de plus en plus manifeste. Mais pourquoi ce produit ne décolle pas en Tunisie ? Comment améliorer le taux d'occupation de nos parcours et agir face à la concurrence ?
La Tunisie est un pays qui bénéficie de nombreux atouts : neuf parcours de golf, une excellente infrastructure hôtelière et des possibilités très nombreuses pour l'organisation des échéances africaines et mondiales. Ce tourisme golfique contrecarre la saisonnalité de l'activité touristique, diversifie le produit tout en attirant une clientèle à forte valeur ajoutée. Il crée en outre des synergies avec d'autres secteurs et augmente la notoriété de la destination.
Le golf, un bon créneau touristique Le golf est considéré comme un élément du produit touristique, un des facteurs qui incitent les gens à voyager. On prévoit qu'en 2020 le nombre de joueurs atteindra environ les 120 millions, le double du chiffre actuel. On estime à plus de 32 000 le nombre de terrains construits à travers le monde. Pour le tourisme, ce produit de niche est un produit de consommation voué au plaisir et à l'épanouissement des touristes qu'ils soient spectateurs ou acteurs.. Avec 65000 golfeurs soit 243 mille green fees, la Tunisie est devenue une destination golfique. Ce marché en pleine effervescence intéresse bien sûr les tour-opérateurs généralistes comme ainsi que les principaux acteurs de l'e-tourisme, qui considèrent de plus en plus le golf comme une niche touristique en pleine expansion mérite un traitement particulier. Le golf se démocratise. Le nombre de golfs va doubler d'ici 2020. Deux golfs sont déjà en chantier et il est devenu impossible d'ignorer cette activité en Tunisie. Du côté de l'Office National du Tourisme, parallèlement aux installations, l'on multiplie les efforts, les promotions, les rendez-vous sportifs, le développement d'un label golfique tunisien. Actuellement, les golfeurs français, anglais et allemands représentent près de 70% de notre clientèle. Les marchés cibles sont le Royaume-Uni (1,2 million de touristes golfeurs), l'Allemagne (500.000), la France (400.000), les Pays-Bas (250.000) et la Suisse avec 60.000 golfeurs.
Plus de parcours mais aussi d'aérien Partir en voyage, sillonner les parcours et joindre découverte et golf, les TO veulent offrir une réponse concrète à tous les profils. Les brochures et les sites web proposent une panoplie de formules de plus en plus variée pour attirer les adeptes du golf et capter le vaste bassin de clientèle potentielle dans un marché concurrentiel. Les objectifs sont bien tracés et le produit golfique mérite d'être revalorisé. La Tunisie ne manque pas d'atouts. L'offre est tellement importante. La Tunisie est très proche de l'Europe. Elle dispose d'une bonne infrastructure hôtelière et de vols directs. Ce qui est un bon atout pour bien commercialiser ce produit. Mais il y a une petite échelle à monter pour drainer plus de golfeurs. La Tunisie a réalisé un bon parcours en matière d'infrastructure golfique. Mais maintenant il faut plusieurs parcours. Rien que dans la région d'Hammamet, il faut trois autres pour attirer vraiment des golfeurs. Le Maroc avec 17 golfs a compris que le golf est une activité rentable. Les quatre projets (Hammamet Néaolis, Djerba Aghir, Lella Hadhria et Hammamet Bent Djedidi ) pourront pousser plus l'activité golfique. Ce créneau ne pourra pas aussi décoller sans aérien. Chose qui s'est répercutée sur la fréquentation des parcours. Le cas du golf de Tabarka est édifiant en raison du manque de liaisons aériennes entre la cité du corail et l'Europe et la fermeture des hôtels de septembre à juin.
Améliorer l'image de marque du produit Le golf tunisien a besoin d'une nouvelle stratégie. Et là, nos professionnels devront améliorer l'image de marque des parcours et mettre à niveau l'accueil et le service. Cela exige une formation du personnel, un bon marketing et la recherche de solutions stratégiques en essayant d'apporter des outils marketing, de publicité et de promotion. La Tunisie a une belle image maintenant, il faut tout juste améliorer cette notion de service, essayer de développer de bons produits car avant d'accueillir un public golfique, il faudrait comprendre sa culture et ses exigences. Cela pourrait se faire avec du training et de la formation. Le touriste golfeur a complètement changé ces dix dernières années. Ses aspirations et ses motivations sont différentes. Il est attiré surtout par un label à l'image du parcours The Residence. La compétition est ouverte et là il faut se remettre en question et voir ce qui se passe autour de nous.