La deuxième moitié du mois de mai est consacrée aux différents examens dans les collèges et les lycées ainsi que dans les facultés et les instituts supérieurs où les examens battent leur plein. Les élèves de 4ème année secondaire viennent de subir les épreuves du "bac blanc" et ils attendent déjà leurs résultats pour se plonger aussitôt dans une période de révision jusqu'au jour de l'examen de bac qui se déroulera cette année du 3 jusqu'au 9 juin. Les autres niveaux du lycée et du collège sont déjà entrés dans la semaine avant-bloquée durant laquelle, ils subissent certaines matières secondaires, ; après quoi ils passeront les épreuves du troisième trimestre pendant la semaine bloquée qui s'étalera du 25 au 31mai. Toute cette période, les élèves, surtout ceux qui se préparent à passer un examen national, vivent des moments de stress avant et pendant les examens.
Des candidats victimes de stress La tension monte chez les étudiants comme chez les élèves, candidats au bac comme au brevet. Avec l'arrivée des premières chaleurs de la saison estivale qui annonce son arrivée et la fatigue générale qui s'abat sur la majorité des élèves en fin d'année scolaire, ce qui provoque chez ces élèves un certain malaise générateur de stress à l'approche des examens finaux. Si, pour la plupart, l'obstacle sera franchi sans gros dégâts, pour d'autres, ce stress est envahissant, parfois difficilement supportable. Ils manquent de sommeil, ils souffrent de maux de tête et d'estomac, ils sont atteints d'anxiété, de nervosité et d'instabilité. Un changement est remarqué dans le caractère de certains élèves, causé par la peur de l'échec surtout parmi les candidats à l'examen du bac pour la première fois et peut-être même chez tous ceux dont la moyenne annuelle est insuffisante. D'autres éprouvent une certaine déception trouvant que les résultats obtenus aux différents examens trimestriels ne reflètent pas les efforts qu'ils ont fournis, ce qui fait monter davantage le degré d'angoisse à la veille du jour J. Il va sans dire que ce stress peut mener à des conséquences graves prouvées médicalement : certains élèves peuvent commettre lors de l'examen des erreurs d'inattention ; ils peuvent être victimes d'une perte de mémoire, de troubles de vision pendant la lecture de la copie une fois en salle d'examen ou lors de la révision. Sur ce sujet, un des enseignants a fait remarquer : " Il y a des candidats qui, sous l'influence des fortifiants qu'ils prennent en grandes quantités en période de révision et à cause des veillées jusqu'aux petites heures du matin, risquent de tout oublier le jour de l'examen et il y a ceux qui confondent entre maths et physique, français et anglais. Les correcteurs trouvent à leur tour des bizarreries et des incorrections flagrantes dans les copies qui témoignent de l'effet de ce stress subi par certains candidats avant et pendant les jours de l'examen ; ils découvrent souvent qu'un candidat efface une bonne réponse pour la remplacer par une mauvaise, tellement il est embrouillé, indécis et confus, souvent à cause du stress ! "
Des conditions propices au stress En outre, ce stress qui gagne la majorité des candidats trouve ses origines dans plusieurs facteurs : l'ambiance générale qui règne dans les différents centres d'examen d'une part et les contraintes exercées par certains parents sur leurs enfants. En effet, ce stress tend à augmenter chez le candidat qui, croyant avoir tout révisé et tout compris la veille, arrive le matin en toute confiance au centre d'examen ; mais dès qu'il voit d'autres élèves discutant de la matière et de l'épreuve à passer, il devient un peu tendu avant d'entrer en salle d'examen. Parfois, il est souvent hanté par l'idée qu'il a peut-être oublié d'étudier un texte important ou un point essentiel du programme, ce qui augmente davantage son stress. Une fois dans la salle d'examen et pendant les quelques minutes avant le commencement de l'épreuve, les procédures à accomplir (présentation de la convocation et de la carte d'identité), la lecture des instructions officielles qui rappellent les règlements à suivre et les différentes sanctions relatives aux fraudes et aux tentatives de fraude, ajoutons à cela l'attitude trop stricte de certains surveillants, tout cela fait augmenter encore la tension chez le candidat. Avec la distribution des sujets, les cœurs commencent à battre et pour peu qu'un candidat fasse une grimace en jetant un coup d'œil sur le sujet, tous les autres candidats paniquent surtout quand le sujet proposé ne correspond pas aux attentes des candidats. Un professeur nous a confirmé la chose : " C'est dommage que la plupart des candidats se laissent influencer par des pronostics sur ce qui va tomber comme sujet. Ils se trompent grossièrement. C'est pour cela que dès le premier coup d'œil sur le sujet, ils sont choqués et à ce moment-là, leurs capacités à répondre commencent à faire défaut sous l'effet du choc. Pourtant, on a beau leur conseiller de garder leur sang froid le jour de l'examen, et de se mettre en tête que les sujets de l'examen portent sur tout le programme qu'ils sont censés bien préparer sans négliger le moindre chapitre ! " En effet, il y a des élèves qui craquent dès la lecture de la première question, quand bien même elle serait abordable si le candidat s'employait à lire tout le sujet avant de commencer à répondre ou à rédiger son devoir ! Malheureusement, la plupart des candidats lâchent prise au premier contact avec le sujet proposé et certains, ne trouvant aucun moyen d'y répondre, remettent des copies vides ! " Là encore, c'est une question de méthode de travail qui manque énormément chez nos élèves. Il y a souvent un enchaînement entre les différentes questions posées et les difficultés sont généralement proportionnelles aux niveaux des élèves. L'élève doit lire et relire les questions plusieurs fois et ne doit pas se laisser prendre par certaines formulations parfois peu claires des questions. La concentration et la confiance en soi sont de rigueur dans toutes les épreuves et pour tous les candidats ! Il n'y a pas de sujets hors des programmes officiels. Mais, l'angoisse stressante et la peur de l'échec sont les facteurs majeurs qui font rater l'épreuve par le candidat ", nous a expliqué un professeur de philo.
Quelles solutions ? Selon les psychologues, cette notion de stress qui accompagne les candidats aux examens est pourtant normale, elle est même nécessaire dans la vie, à condition qu'elle ne dépasse pas certaines limites. La vie moderne, selon eux, est pleine de choses stressantes et plusieurs recherches ont démontré la relation étroite existant entre le niveau de stress et le succès dans une activité. Moins on est stressé, mieux on réussit ! Pierre Moiroud, psychologue français, s'est intéressé au problème du stress des examens et a donné un ensemble de conseils aux candidats qui vont passer un examen imminent. Parmi ces conseils, on peut lire "Admettre que le stress est normal, prendre le temps, quelques minutes avant l'examen, de se remémorer les étapes déjà franchies jusqu'alors, de se souvenir des situations similaires où l'on a réussi à faire face. Si l'anxiété est envahissante, ne pas hésiter à en parler, à son entourage ou auprès d'un psychiatre, surtout ne pas attendre que les difficultés s'accumulent pour réagir. Plus tôt les problèmes seront affrontés, plus on se donne des chances de pouvoir les dépasser. Admettre, enfin, que la vie est faite de problèmes, que se sentir déprimé par moments est le lot de tous. " Le stress des examens fait donc partie du stress général généré par les contraintes de la vie quotidienne (familiale, sociale, affective...) Vu sous cet angle, le stress scolaire ressenti à l'approche et lors des examens peut être assimilé quand on est bien disposé à le gérer. Pour se faire, certains psychologues recommandent au candidat de se rappeler un beau souvenir, un moment agréable ou une expérience heureuse qu'il a vécue dans le passé. C'est là une bonne méthode d'oublier son stress pour mieux se concentrer sur son examen. Plusieurs autres méthodes sont préconisées par les psychologues pour affronter ces moments d'angoisse qui s'emparent du candidat au moment des examens ! Cependant, le rôle des parents est primordial en cette période de révision et lors des examens : ils doivent assurer une alimentation équilibrée à leurs enfants, veiller à ce qu'ils évitent de veiller trop et de prendre des produits stimulants la veille des examens et faire de sorte qu'ils soient dirigés plutôt aux produits alimentaires de préférence naturels capables de stimuler l'activité cérébrale et prévenir les risques de dégénérescence mentale. Cela vaut beaucoup mieux que de leur faire des cours particuliers à la veille des examens qui pourraient s'avérer inutiles, du fait que les élèves deviennent moins réceptifs en fin d'année scolaire !