L'accusé qui a comparu dernièrement devant la cour d'appel avait formulé un recours contre le jugement du tribunal de première instance qui l'avait condamné à quarante ans de prison pour homicide volontaire. Ce fut lors d'une rixe que ce jeune homme, qui, à ses dires, était en état d'ébriété, avait porté un coup de couteau à son adversaire, lequel étant pratiquant d'art martial, l'avait provoqué en lui assénant un coup tellement douloureux qu'il devint hors de lui et réagit par ce coup de couteau en plein cœur, sans avoir réalisé la gravité de son geste. En effet, la victime perdit connaissance et succomba à sa blessure, malgré les efforts déployés par l'équipe médicale de l'hôpital où il fut transporté d'urgence. Devant le tribunal, le jeune homme déclara qu'il avait bu une bonne quantité de bière avant de rencontrer la victime. Cette dernière portait un sac qui contenait des boîtes de bières. L'accusé avait commencé par lui en demander quelques-unes. Mais elle lui opposa un refus net, chose qui l'avait énormément vexé. Ce fut à cause de cela qu'une rixe éclata entre eux, et que la victime avait entamé par un coup qu'il porta au jeune homme avec toute la technique de l'art martial qu'elle maîtrise parfaitement. Il précisa que pour toutes ces raisons, il avait réagi presque machinalement et sans aucune intention de sa part de tuer. Devant la cour, il réitéra ses déclarations, en insistant sur le fait qu'il avait été provoqué par la victime qui lui avait fait terriblement mal par le coup de poing qu'il lui avait asséné à l'oreille. Que faisait-il alors avec le couteau, arme du crime ? L'accusé affirma sur ce point, que ce couteau lui avait servi pour couper le fromage, au cours de la beuverie à laquelle il avait participé le jour même, quelques heures avant les faits. Ce fut en rentrant de cette beuverie qu'il rencontra en cours de route la victime et lui demanda quelques bières. Sur le plan juridique, l'avocat de la défense fit remarquer, que le fait par son client de porter le couteau arme du crime, ne prouve aucunement son intention de tuer. D'autant plus qu'il porta un seul coup à la victime, ce qui est une présomption établissant l'absence par lui d'une intention délibérée de tuer. L'avocat sollicita pour toutes ces raisons, la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des coups et blessures ayant causé la mort sans intention de la donner. La cour, après en avoir délibéré, ramena la peine de 40 ans, à laquelle a été condamné l'accusé en première instance, à 20 ans de prison.