Il n'avait pas fait des études très poussées, mais il était intelligent et aimait lire et se documenter. Ce jeune homme qui avait dépassé la vingtaine ne trouvait pas mieux que de s'expatrier pour améliorer sa situation et assurer son avenir. Il put convaincre sa famille de l'utilité de voyager et finit par arriver à son but, au grand dam de ses parents qui n'avaient pas accepté de le voir partir mais qui avait fini par céder, tant c'était pour son intérêt et son bien.
*A la recherche du temps perdu Il débarqua dans ce pays lointain où quelqu'un lui avait promis du travail et qui ne lui avait pas fait faux-bond. Il n'a pas mis, en effet, beaucoup de temps à intégrer son poste de travail et à s'installer dans un logis qui n'était pas luxueux certes mais tout à fait convenable. Au fil du temps, il commença à découvrir le pays et à tisser des relations d'amitié, aussi bien parmi ses collègues ou parmi ceux qu'il rencontrait dans le voisinage ou même au gré du hasard dans un café ou dans un restaurant. Il resta en contact permanent avec sa famille, bien qu'à l'époque, le téléphone mobile n'était pas encore très connu, mais il y avait le fixe, et surtout la correspondance, qui permettait surtout de s'extérioriser et dire tout ce qu'on peut avoir sur le cœur, sans craindre de payer plus ou d'être interrompu ou de perdre le réseau. Malheureusement c'est une tradition qui se perd de nos jours, avec le mobile et l'Internet. Mais revenons à notre jeune homme, qui sut s'intégrer dans ce pays, fit montre de ses capacités et surtout de son intelligence.
* Business, business Il se spécialisa petit à petit dans les transactions commerciales où ils pouvait réaliser des bénéfices intéressants. Il lui arrivait de rentrer au pays pour quelques jours, afin de revoir ses parents et les tranquilliser sur son sort. Mais il ne tardait pas de réintégrer l'ambiance des affaires, dans le pays d'accueil où il a pu percer et se faire connaître. Il savait faire la part des choses et ne mêlait pas le travail aux loisirs. La personne avec qui il tissa cependant une amitié solide, était également un richissime homme d'affaires, et lorsqu'il la rencontra pour la première fois, il était loin d'imaginer qu'elle sera la source de tous ses malheurs.
*la rencontre fatale Il s'habitua au fil des jours à rencontrer l'homme d'affaires dans des soirées privées où le champagne et les amusements étaient de mise. Hélas, l'une de ces rencontres se termina par un drame. Ils avaient bien bu tous les deux, et décidèrent de sortir prendre l'air. Le reste de l'histoire c'est le jeune homme qui est le seul à le savoir. L'homme d'affaires a été découvert mort, sur la voie publique dans un endroit isolé. L'autopsie révéla que sa mort était due à l'ingestion d'une forte dose de calmants. Etait-ce des cachets psychotropes ou tout simplement des somnifères ? Au moment où la victime était découverte, le jeune homme resta introuvable. Quand il sera arrêté, quelque temps plus tard, il dira qu'il fut tellement choqué qu'il ne savait plus quoi faire, et qu'ayant eu trop peur il disparut avec la voiture de la victime. Inculpé d'homicide volontaire avec préméditation, dès sa première comparution devant le juge d'instruction, qu'il ne pouvait prétendre à la présomption d'innocence, et qu'il avait à démontrer qu'il n'avait nullement l'intention de tuer la victime, mais qu'il s'agissait d'un simple accident imprévu. En fait ce jeune homme, était accusé d'avoir tué la victime en lui administrant sciemment une forte dose de somnifère. Le mobile ? Eh bien, il y a une forte présomption à charge de l'accusé :La luxueuse voiture de l'homme d'affaires avec laquelle il s'enfuit et resta planqué chez un autre ami pendant quelque temps. Quant au jeune homme, il clama son innocence, et l'avocat de la défense plaida l'absence d'intention de tuer par ce jeune homme qui était ami de la victime et réalisait des affaires avec elle. L'intention de tuer, était-elle corroboré par le fait que ce jeune homme avait mis des cachets dans le verre de la victime, au moment où ils buvaient ensemble ? Ce que nia énergiquement le jeune homme, mais il fut déclaré coupable par le tribunal et condamné à la peine de mort.
* L'évasion Incarcéré en attendant l'exécution de la peine à laquelle il a été condamné, il était abattu et au bout du désespoir. Cependant il commença petit à petit à se rendre à l'évidence pour mieux gérer sa situation. Ayant fait preuve de bonne conduite, il fut chargé par le directeur de la maison d'arrêt d'un travail qui lui permettait de meubler son temps et peut-être de reprendre espoir. Ce travail consistait à se lever tôt le matin pour sortir le pain du four à la boulangerie de la prison, et le distribuer par la suite aux détenus. Ce fut à cette occasion qu'il eut l'idée de s'évader, après avoir bien entendu gagné la confiance des gardes et de ses co-détenus auxquels il ne dit pas mot de son projet. Il avait enfin trouvé le moment propice pour réaliser son plan s'évader après avoir trompé la vigilance des gardiens.
*La fin de la galère Afin de faire preuve de sa bonne foi, le jeune homme se dirigea directement vers l'ambassade de Tunisie dans ce pays où il demanda la protection diplomatique. Cette procédure permet à un accusé de demander qu'il soit jugé devant les juridictions de son pays. Rapatrié, il comparut de nouveau devant la chambre criminelle près la cour d'appel de Tunis(à l'époque, il n'avait pas de double degré de juridiction en matière criminelle). Il affirma surtout qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer la victime, mort suite à l'ingestion d'une forte dose de somnifères. Il ajouta qu'il avait paniqué, lorsqu'il constata que son ami était décédé, et partit en voiture de peur d'être repéré. La chambre criminelle, avait procédé à la requalification de l'infraction en jugeant que les faits constituaient un homicide involontaire, et prononça une peine conséquente. Le mystère de la mort de cet homme persiste encore cependant. Avait-il, en effet ingurgité ces somnifères de son propre gré, ou était-ce, par l'intervention d'une tierce personne qui aurait pu mettre ces somnifères dans le verre de vin de la victime ? et à supposer que ce fut le cas, pour quel mobile aurait-elle agi de la sorte ? Mystère et boule de gomme !