Depuis le mois de juillet 2007, l'Etoile n'a recruté que des entraîneurs étrangers pour veiller aux destinées de l'équipe première de football. Bretrand Marchand, Michel Decastel, Hervé Gauthier et Gernot Rohr sont tous passés à la tête de l'équipe étoilée et ont connu des fortunes diverses. Si Marchand a vécu la gloire avec son équipe puisqu'il a remporté la Champion's League africaine au Caire même aux dépens de l'ogre Ahlaoui en novembre 2007 et par le score qui ne prête aucune discussion de 3 buts à 1, ceux qui se sont succédé à la tête de l'Etoile n'ont pas mieux fait que d'échouer. Le legs de Faouzi Benzarti à Marchand aura permis à ce dernier - et il l'a reconnu à maintes reprises, même au Japon lorsque l'équipe a fait grosse impression lors du Mondial des clubs (décembre 2007) et aussi d'être sacré meilleur entraîneur français de la saison par la fédération française de football. Aujourd'hui l'Etoile renoue avec le cadre technique national et Lotfi Rhim de débarquer à Sousse. Son avènement à la tête d'un grand de notre compétition le motive beaucoup: "Je nourrissais l'ambition d'entraîner un jour dans un grand club de la dimension de l'Etoile. Après avoir roulé ma bosse aux pays du Golfe et à Monastir, pour moi il est temps que je franchisse le palier supérieur". Comment est-il venu à l'Etoile? Lotfi Rhim ne cèle rien en affirmant que "les contacts avec l'Etoile ne datent pas d'aujourd'hui mais depuis une année déjà. J'ai fini par y atterrir après la séparation avec mon prédécesseur Gernot Rohr". Le finaliste malheureux de la Coupe de Tunisie 2009 perdue in extremis face au Club Sfaxien a en quelque sorte goûté au charme des grands rendez-vous qu'il aura certainement l'opportunité de vivre avec son nouveau club.
"Un défi à relever" Le nouvel entraîneur de l'Etoile ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il est même hautement motivé: "Je suis à l'Etoile pour réussir. Pour moi, il s'agit d'un défi à relever et une occasion pour confirmer mon vécu". C'est que Rhim ne manque pas d'ambitions personnelles. On est même persuadés qu'il est décidé d'emprunter la voie qui a vu à l'arrivée la réussite et la naissance de futurs entraîneurs compétents à l'instar des frères Benzarti , Faouzi et Lotfi. Ceux-ci mêmes qui ont débarqué à Sousse sans qu'ils ne soient précédés d'un renom suffisamment reconnu pour exercer dans un grand club. Pour Rhim, "il s'agit d'une chance à saisir pour, à l'âge de 45 ans, se hisser à la hauteur des grands événements du foot tunisien et africain".
Le plus dur commence Désormais, pour Rhim, il faudra d'ores et déjà affronter la réalité, celle de l'équipe et de son environnement. Commençons par le commencement. Rhim débarque à Sousse au moment où l'équipe panse ses blessures après avoir tout perdu de la saison en peu de temps à commencer par l'inexplicable défaite à Sfax et pour terminer cette même équipe de Rohr s'est fait humiliée par une Espérance certes déterminée à enlever le sacre mais quelque peu appréhensive. Conséquence inévitable, le mécontentement des supporters de l'Etoile quoique ne datant pas de la défaite à Radès et l'indignation d'une grande frange du public de voir leur équipe tomber aussi bas ratant en corollaire la participation à la Champion's League, la prochaine qui sera la 47ème édition. La troisième place au classement final oblige désormais les étoilés à réussir celle en cours s'ils ne veulent pas donner un coup d'arrêt aux participations consécutives de l'Etoile une compétition africaine. Ceci Rhim le maîtrise quasi parfaitement car initié par ses nouveaux employeurs quant aux différentes situations connues: "Il est vrai qu'il faudra rebâtir ne le plus tôt possible l'équipe, l'échéance la plus proche et celle du premier match du tour de groupe. Il s'agira pour nous de réussir l'entrée en matière pour que rien ne soit compromis". De l'effectif mis à sa disposition, Rhim trouve que "l'ossature est connue même s'il y aura éventuellement des départs. J'aurai le temps de m'édifier sur la valeur des nouvelles recrues et sur celle des joueurs de retour de prêt. L'essentiel est de parvenir rapidement à asseoir une équipe compétitive capable d'honorer les engagements". Pour l'heure, Lotfi Rhim et son adjoint Kais Ghodhbane observant le travail physique accompli par le préparateur Jalel Hergli. "Les choses sérieuses commenceront avec le stage que l'équipe effectuera dans quatre jours à Hammam Bourguiba. Nous aurons suffisamment de temps pour amorcer le travail former , condition sine qua non pour conférer à l'équipe les repères nécessaires. Nous ne manquerons pas aussi de faire un dernier tri pour que l'effectif en nombre et en qualité soit connu". Grand chantier! Surtout lorsqu'on sait qu'il n'est pas aisé de reconstruire l'équipe que perdre ses deux piliers de l'axe de la défense, Felhi et Jmal et de recomposer aussi l'entrejeu. Si Everson se résout à quitter l'Etoile avant l'expiration de son contrat, le nouvel entraîneur de l'Etoile, conscient des difficultés qu'il pourrait rencontrer ne craint guère les vicissitudes de la tâche: "Nous ferons de notre mieux pour parvenir en peu de temps à mettre sur pied un dispositif à même de garantir à l'équipe cohésion et performance". Promesse? Nous y verrons plus clairement vers la mi-juillet.