Outil stratégique pour la création d'entreprise, les pépinières d'entreprises constituent, depuis 2005, un réseau national à même de permettre aux entrepreneurs, où qu'ils soient, de porter à terme leur projet, en trouvant l'assistance et l'appui nécessaires pour la concrétisation de leurs idées. Un mécanisme qui s'est avéré, jusque là porteur, puisque les résultats communiqués sont largement probants. Jusqu'à 2008, 36 pépinières d'entreprises ont été créées, dont 25 sont établies au sein des Instituts Supérieurs des études technologiques (ISET) et dirigées par l'API dans le cadre des accords conclus à cet effet et 4 pépinières créées au sein des pôles technologiques d'Al Ghazala, Borj Cedria, Sousse et Sfax, 3 au sein des centres de recherche et 3 aux établissements d'enseignement supérieurs agricoles. La dernière pépinière qui est spécialisée dans le commerce électronique, relève du ministère du Commerce et de l'Artisanat. La présence de ces pépinières dans tous les gouvernorats devrait contribuer à renforcer le développement régional et diversifier la base économique des régions. A cet effet, une journée nationale des pépinières d'entreprises, a été organisée, vendredi, en vue de mieux faire connaître leur rôle ainsi que les différentes prestations qu'elles offrent et les nouveaux mécanismes qui visent à soutenir la création d'entreprises et à encourager les promoteurs, parmi les diplômés du supérieur, à faire preuve d'initiative et à tirer profit des services des pépinières. Ont pris part à cette manifestation plusieurs représentants des institutions bancaires, des sociétés d'investissement, de l'université et des structures d'appui ainsi que des porteurs d'idées de projets.
Adhérer au réseau des pépinières de l'espace euroméditerranéen Ouvrant cette journée, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a souligné que cette manifestation s'inscrit dans le cadre du souci continu de créer des projets et des petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent l'ossature du tissu économique national, eu égard aux opportunités qui s'offrent pour la promotion de ce type d'entreprises, le renforcement de l'esprit d'initiative et de la compétitivité. Il a encore indiqué que la Tunisie a œuvré, dans cette perspective, à développer le cadre législatif en la matière, citant à cet égard la promulgation de la loi sur l'initiative économique, qui vise à faire de la liberté d'investissement la règle et de l'autorisation l'exception. Le Premier ministre a mis l'accent sur l'intérêt accordé au renforcement des capacités des pépinières d'entreprises à s'adapter à l'évolution continue du nombre de porteurs d'idées de projets et l'efficience de leur contribution à l'identification de projets pouvant trouver l'appui nécessaire auprès des banques, des sociétés d'investissement et du fonds de promotion de la décentralisation industrielle (FOPRODI) en plus du renforcement du partenariat entre les pépinières et les grandes entreprises des secteurs public et privé ainsi que le renforcement de la création de projets dans le cadre de l'essaimage. Il a souligné l'importance d'intégrer les pépinières d'entreprises au réseau des pépinières de l'espace euroméditerranéen, eu égard aux relations étroites et à l'interaction des intérêts entre la Tunisie et les pays méditerranéens ainsi qu'à leurs aspirations communes. Il a relevé le souci de tirer profit des mécanismes de la coopération internationale pour la formation des cadres des pépinières notamment dans le domaine de l'encadrement des promoteurs et de l'évaluation des projets innovants. Il a estimé que l'adhésion aux mutations, le renforcement de l'économie du savoir et l'élargissement des perspectives de création d'entreprises et d'emplois dans les secteurs prometteurs exigent la mise en place d'un système cohérent de la recherche scientifique et l'innovation, tout en garantissant le lien entre les secteurs de la recherche et de la production, la mise en place d'unités de recherche et l'emploi au sein des entreprises. M.Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, a souligné, à cette occasion, que la méthode de gestion des pépinières en Tunisie reflète un vrai partenariat entre l'enseignement supérieur (toutes les pépinières étant installées au sein des instituts supérieurs), la profession (laquelle assure le volet de gestion de ces structures) et les institutions financières (27 structures ont adopté les pépinières), outre les différentes spécialités et l'Agence de Promotion de l'Industrie qui gère la pépinière. Cadre régissant et résultats enregistrés jusqu'à présent La pépinière d'entreprises est un environnement d'accueil et d'accompagnement des créateurs d'entreprises devant fournir un appui à la formalisation de leurs projets et une aide au développement de leurs entreprises dans les premières années de leurs activités. En 1999, le Gouvernement tunisien a délégué à l'API la responsabilité de mettre en place un programme de gestion d'incubateurs de start-up afin de développer des synergies entre le milieu académique et celui de l'entrepreneur. D'après les chiffres communiqués par l'API, les pépinières d'entreprises ont reçu, jusqu'à la fin de l'année 2008, plus de 4500 porteurs de projets dont 1373 ont bénéficié de sessions de formation, 153 projets y sont hébergés pour des investissements globaux de l'ordre de 157,7MD, et ayant généré quelque 700 emplois. A noter que 95% des projets concrétisés ont été réalisés par des diplômés du supérieur. Les chiffres font également état de 152 projets accompagnés, dans le cadre des pépinières, mais réalisés en dehors de celles ci. Ces projets ont mobilisé des investissements de l'ordre de 17,2 MD, et généré 1200 postes d'emplois. Par ailleurs, 40 autres projets réalisés au sein des pépinières, les ont quittées pour s'implanter ailleurs. Selon les participants à cette journée, ces chiffres sont appelés à s'améliorer en 2009, grâce notamment aux dernières décisions présidentielles relatives à la multiplication des conventions de parrainage des pépinières par les banques, les SICAR et les entreprises économiques, tout en œuvrant à intégrer les pépinières d'entreprises dans des réseaux internationaux. Le rôle de ces structures demeure important dans la mesure où elles contribuent à la résolution de la problématique de la création d'entreprises, liée en particulier au coût d'investissement élevé au démarrage, au manque d'expérience des nouveaux créateurs, aux difficultés de maîtriser l'environnement, au taux de mortalité élevé en phase de démarrage, et à la création d'entreprises innovantes qui n'est pas le fait d'un processus spontané.