Fidèle lecteur du journal Le Temps et impressionné par votre effort continu de nous livrer toujours des articles ciblés, j'ai pris mon stylo pour vous décrire l'état du quartier de la gare à Hammamet, ma ville natale que j'aime beaucoup et je l'adore en tant que citoyen. En effet, notre ville est malade de son "quartier de la gare" qui représente pourtant sa porte d'entrée la plus importante et la plus stratégique. C'est ici que convergent les principales routes et autoroutes du pays avec l'impact immense sur le flux migratoire que cela représente. Et c'est ici aussi que les "chemins de fer" déversent leur clientèle tout au long de la journée. Deux principales artères de la ville, l'avenue Habib Bourguiba et l'Avenue du Koweït y prennent naissance, ce qui fait de cette cité un passage obligé de la majorité des visiteurs d'Hammamet. On s'attend dès lors à une agréable surprise et à quelque chose de beau et d'irréprochable. Rien de tout cela, et c'est plutôt la déception qui prédomine. Les devantures des bâtisses manquent le coup de pinceau sans parler de leur architecture hétéroclite et sans harmonie. L'éclairage est insuffisant, clairsemé sur un côté, et totalement absent sur l'autre. Les réverbères aménagés il y a peu de temps à coup de dinars ne sont plus en état de fonctionner. Certains d'entre eux ont disparu et d'autres ont perdu carrément la verticale, accablés sans doute par la fatigue et le farniente. Ressemblant à des silhouettes cauchemardesques en position de danse, ils contribuent à accentuer la laideur de leur environnement. Les arbres et espaces verts sont devenus monnaie rare. Naguère fierté de la ville, la gare ferroviaire se trouve dans un état peu enviable et s'ouvre sur des bâtisses sales et laides pour ne pas dire délabrées... Et comme pour parfaire le tableau ce quartier malchanceux semble être exclu volontairement ou oublié involontairement de la campagne de toilettage actuellement en cours pour recevoir la saison touristique à tel point que même le traçage des routes s'arrête court à sa frontière. Le comble est cependant atteint en été lorsque l'étranglement des deux avenues à son niveau rend la circulation infernale et nous gratifie d'une pollution multiforme et intenable. Cette situation est pourtant facile à corriger. Il suffit pour cela d'exécuter les directives du plan d'aménagement d'Hammamet relatives à cette zone. Ceci est non seulement urgent, mais ne saurait tolérer encore un quelconque report. Le quartier de la gare qui constitue la main tendue d'Hammamet souhaitant à ses visiteurs la bienvenue, tout en étant sa porte d'accès la plus importante mérite amplement qu'on s'en occupe sérieusement. Le temps est arrivé pour qu'on lui accorde l'attention qu'il mérite. Ne dit-on pas que la première impression de toute chose est bien celle qui reste gravée dans les mémoires pour toujours? Ceci est aussi bien entendu valable pour les villes.