Présidant une réunion au Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (CITET) organisée dans le cadre du dialogue national sur la productivité, au niveau du gouvernorat de Tunis, M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale, a déclaré que la productivité ciblée par ce forum c'est la productivité du travail et des ressources humaines, de sorte que l'objectif fixé consiste à chercher à améliorer le rendement des ressources humaines en Tunisie, et le hisser au niveau des pays développés. « Le sujet dépasse les considérations purement techniques et revêt un caractère vital pour la continuité de l'œuvre de développement en Tunisie, a dit le ministre, car, au vu de ses ressources naturelles limitées, la Tunisie a choisi de s'intégrer de façon active à l'économie mondiale, de manière à tirer le meilleur profit des nombreuses opportunités offertes par cette intégration pour réaliser son développement global et parvenir au rang de pays développé ». Et c'est dans ce cadre que s'inscrit l'accord d'association et de libre-échange conclu avec l'Union européenne et qui a permis de lancer le programme de mise à niveau des entreprises économiques tunisiennes, principalement industrielles et de promouvoir davantage la compétitivité de d'économie nationale, en tant que condition nécessaire pour réussir l'intégration et profiter des opportunités qu'elle offre, comme l'Investissement direct étranger.
Saut qualitatif « Aujourd'hui, a ajouté le ministre, le bilan de cette option est largement positif sur le plan économique et social. Un saut qualitatif a été réalisé au niveau du développement du pays. La Tunisie a pu atteindre, en l'espace de 14 ans, des niveaux élevés en matière de développement, illustrés, entre autres, par l'augmentation du revenu par habitant qui atteint, actuellement, 5000 dinars, contre 1800 dinars, au début des années 1990. Mais, en termes de pouvoir d'achat, ce revenu atteint 9000 dollars. Cette augmentation du revenu par habitant et du pouvoir d'achat a pu être obtenue grâce à la politique suivie en matière de répartition équitable des fruits de la croissance, de maîtrise des prix et de majoration successive des salaires. Les familles tunisiennes ont été mises en mesure de couvrir les besoins de toutes sortes notamment les dépenses inhérentes à l'éducation de leurs enfants. Cependant, du point de vue économique, ces résultats en matière de développement ont pu être enregistrés grâce à l'amélioration de la productivité. Le développement a été accompli, non pas à travers la consommation de ressources supplémentaires mais au moyen de l'amélioration de la productivité, sans recours à de nouvelles ressources. Au même moment, l'emploi a évolué de façon sensible, encore que le taux de chômage reste élevé en Tunisie, notamment le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur et qui représente 55% de la demande additionnelle d'emploi. Le chômage a baissé et s'est stabilisé autour de 14%. Or, l'emploi est le meilleur moyen de répartir équitablement le revenu national et les fruits de la croissance, a souligné Mr Nouri Jouini. L'évolution de la productivité et de l'emploi a eu un effet direct sur le développement du pays, de sorte que l'indicateur de développement humain en Tunisie atteint, aujourd'hui, 800 sur 1000 et il est élevé. La compétitivité des entreprises industrielles qui en a résulté a été le moteur essentiel de cette évolution. Le souci de la compétitivité a induit la mise à niveau et une meilleure utilisation des ressources. Les créations d'emplois dans le secteur industriel ont sensiblement augmenté, parallèlement à la productivité qui s'est améliorée, ce qui infirme et dément les analyses prétendant que l'amélioration de la productivité s'obtient aux dépens de l'emploi. Au contraire, l'amélioration de la productivité a permis de renforcer le développement et de promouvoir les revenus par habitant et le pouvoir d'achat. La priorité absolue de la Tunisie, à l'heure actuelle, est la réalisation du plein emploi, principalement pour les diplômés de l'enseignement supérieur.
Besoin en diplômés Dans ce cadre, le ministre du développement et de la coopération internationale, a indiqué que malgré le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur, l'économie tunisienne a encore besoin de diplômés de l'enseignement supérieur, car le taux d'encadrement des entreprises économiques en Tunisie reste faible, c'est-à-dire le nombre des cadres employés par rapport à l'effectif global, et il n'est que de près de 15%, contre 25 et 30% dans les pays industriels développés. Les diplômés de l'enseignement supérieur représentent 10% seulement de la population tunisienne. Nous devons donc augmenter le nombre des diplômés de l'enseignement supérieur et œuvrer, en même temps, à l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur et de la formation des ressources humaines en général, a dit le ministre, ajoutant qu'en atteignant des niveaux plus élevés de croissance, l'économie tunisienne peut résorber les diplômés de l'enseignement supérieur. Il s'agit de réaliser des taux de croissance de 6 à 7 ans par an. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de rechercher de nouvelles opportunités à l'extérieur, à l'instar d'une plus grande polarisation des IDE et des projets de partenariat, à travers davantage d'intégration et d'ouverture à l'économie mondiale, et en même temps, œuvrer à la promotion de nos moyens propres, grâce à l'amélioration de la productivité dont la contribution au développement atteint, aujourd'hui, près de 50 %. Mais, cette part peut être améliorée. Et c'est l'objectif de ce dialogue national sur la productivité qui a appelé à convenir des outils et mécanismes à mettre en œuvre pour améliorer la productivité en Tunisie., principalement la productivité du travail et du capital humain, dans la mesure où la technologie est disponible pour tout le monde. « Ce qui distingue aujourd'hui des pays des autres c'est la productivité de leurs ressources humaines, a dit le ministre.