Le Temps-Agences - Les pays industrialisés du G8 et les pays émergents du G5, réunis hier à L'Aquila (Italie) pour des discussions ardues sur le climat, s'engagent à "résister au protectionnisme" et à "encourager l'ouverture des marchés", selon leur projet de déclaration. Les participants affirment aussi vouloir conclure en 2010 les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial.
Selon un diplomate européen, les principales économies de la planète, responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, se sont aussi ralliées à la limite maximale des 2°C de réchauffement, adoptée mercredi par le G8. Cette limite de 2°C pourrait être reprise dans le futur accord mondial de lutte contre le réchauffement qui sera négocié en décembre à Copenhague sous l'égide de l'ONU.
Les seize pays du Forum des principales économies (MEF), qui regroupe le G8 et les grands émergents, devaient se réunir dans l'après-midi à L'Aquila, où le G8 tient son Sommet annuel.
Dans son projet de déclaration, le MEF "reconnaît que l'augmentation de la température moyenne globale ne doit pas excéder 2°C par rapport au niveau pré-industriel" (fin XVIIIe siècle), endossant ainsi le point de vue des scientifiques. Par conséquent, il s'engage à "identifier un objectif commun de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050", indique le texte, sans précision chiffrée.
Le MEF, à l'insistance de la Chine selon des diplomates, a toutefois renoncé à s'engager sur une réduction de moitié des émissions mondiales d'ici cette date.
Mercredi, le G8 s'était engagé à réduire les émissions mondiales de 50% en 2050 et celles des pays industrialisés de 80%, par rapport à 1990 ou "une année plus récente".
Le même jour, le G5 avait appelé "les pays développés à aider les pays en développement les plus vulnérables aux effets négatifs du changement climatique à supporter le coût de l'adaptation" de leurs économies. Cette aide concerne notamment une réduction de la part des énergies fossiles (charbon en particulier). Selon l'ONU, les besoins de financement pour les pays en développement (et pas seulement les Cinq) s'élèveraient à 150 milliards de dollars par an.
Le G5 s'est déjà largement engagé sur les énergies renouvelables, comme le Brésil avec les agrocarburants tandis que la Chine et l'Inde, quoique toujours dépendantes du charbon, développent leurs capacités en solaire et en éolien.
Le Brésil a critiqué hier l'échéance de 2050, non crédible sans objectif intermédiaire en 2020, selon le responsable brésilien des négociations climat, Luiz Alberto Figuereido Machado.
Le développement des pays pauvres était également au menu hier avec une réunion de travail G8-G5, élargie à l'Egypte.
L'aide à ces pays, en particulier à l'Afrique, sera aujourd'hui le thème principal du dernier jour du Sommet alors que le G8 s'est engagé à respecter ses promesses de 2005 d'augmenter de plus de 26 milliards de dollars par an son aide à l'Afrique d'ici 2010, un chiffre réduit depuis à environ 22 milliards.