Farouk Kadoumi accuse le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbès, d'avoir été de mèche avec Sharon dans l'assassinat de Yasser Arafat. Kadoumi a affirmé dans une conférence de presse restreinte, à Amman, que Arafat lui avait confié un document, avant sa mort, où il est fait état d'un procès verbal de réunion secrète ayant regroupé Abbès, l'ancien responsable de la sécurité Mahmoud Dahlane, Ariel Sharon, ainsi que les hauts gradés des renseignements américains. Ce P.V révèle le plan d'assassinat d'Arafat, selon M. Kadoumi. Kadoumi révèle des extraits du texte dans lequel Sharon a dit à Abbès et Dahlane qu'il fallait liquider physiquement les chefs des mouvements Hamas, Jihad, l'OLP et les martyrs d'Al Aqsa découlant du Fatah. « Au préalable, disait Sharon, il faut tuer Arafat par empoisonnement. Je ne l'éloignerai que si le pays qui l'hébergera s'engagera à le mettre en résidence surveillée, sinon Arafat se remettrait à vivre en avion ». Sur ce, Abbès aurait rétorqué : « Si on le tuait maintenant, on risquerait de rencontrer des difficultés face à ces mouvements ». Abbès aurait même proposé d'obtenir l'aval de Arafat lui-même de liquider les chefs des mouvements indiqués par Sharon. Sur ce, Dahlane aurait proposé un plan dans lequel il procéderait à l'identification des chefs à éliminer avec leur isolement dans un premier stade, la récupération de ceux qui se plieront au plan et la liquidation des récalcitrants. Dahlane a même assuré Sharon qu'il avait mis les chefs « les plus dangereux » sous haute surveillance. Kadoumi ne s'arrête pas là : il dépeint Abbès comme étant un homme taraudé par le carriérisme et les titres. Il avait demandé à être nommé « commandant en chef de la révolution » puis président d'un Etat palestinien en exil. Ses rencontres avec les Israéliens sous prétexte de négociations, dit-il encore, tendaient à consolider sa position aux yeux d'Israël. Dans le même communiqué, Kadoumi affirme que Abbès a procédé à une purge dans les règles contre les vrais militants. Réaction de Slimane Harfi, ambassadeur de l'Autorité palestinienne en Tunisie Dans une déclaration à notre consœur Assabah, l'ambassadeur de Palestine en Tunisie se dit étonné et indigné que de tels propos émanent d'un militant de l'envergure de M. Kadoumi. Il pose cette question : « Pourquoi avoir attendu tout ce temps... » ?