Voici des extraits du procès verbal de la rencontre secrète entre Abbas et Dahlane avec l'ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et des officiers du renseignement américain. Ce procès-verbal a été distribué par Farouk Kaddoumi. Ce dernier a affirmé que ce PV lui a été remis par le président Arafat. - Sharon : Je tenais à organiser cette rencontre avant le Sommet pour finaliser les questions sécuritaires et mettre les points sur les “ i “ afin de prévenir toute interprétation à l'avenir. - Dahlane : J'aurais demandé cette rencontre si vous ne l'aviez pas faite. - Sharon : D'abord, il faut œuvrer à liquider tous les chefs militaires et politiques du Hamas, du Jihad et des brigades d'El Aqsa et du Front populaire, afin de semer le désordre dans leurs rangs et de les liquider facilement. - Abou Mazen : De cette façon, on ne pourra ni les éliminer, ni les affronter. - Sharon : Alors, quelle est votre stratégie ? - Dahlane : Nous vous avons mis au courant de notre plan. Les Américains ont reçu un document écrit dans ce sens. Il faut d'abord, instaurer une période de calme pour pouvoir mettre la main sur tous les organismes sécuritaires et toutes les institutions. - Sharon : Vous ne réussirez pas tant que Arafat est confiné à El Mouqataâ, à Ramallah. Ce “ renard “ va vous surprendre comme il l'avait fait auparavant. Il est au courant de vos intentions et œuvrera à les saboter. Il proclamait publiquement qu'il vous manipule et vous prépare pour la sale période qui vient. - Dahlane : On verra qui aura raison de l'autre. - Sharon : La première étape devra être l'assassinat de Arafat par empoisonnement. Je ne voudrais pas l'éloigner sauf si j'ai des garanties du pays d'accueil qu'il soit mis en résidence surveillée. Sinon, Arafat reviendra et vivra dans un avion. - Abou Mazen : Si Arafat meurt avant que nous ayons pris le contrôle de la terre, de toutes les institutions, du mouvement Fatah et des brigades d'Al Aqsa, nous serons en face de grandes difficultés. - Sharon : Au contraire, vous ne contrôlerez rien du vivant de Arafat. - Abou Mazen : La stratégie est de tout faire passer à travers Arafat. Ceci est plus sûr pour vous et pour nous. Dans la phase de la confrontation avec les factions palestiniennes et la liquidation de leurs chefs et de leurs cadres, Arafat en subira les conséquences. Il ne dira pas que c'est le travail d'Abou Mazen, mais celui du président de l'Autorité palestinienne. Je connais l'homme. Il veut être le leader et refuse de vivre en marge des événements. S'il n'a plus devant lui que l'option de la guerre civile, il choisira là aussi, la place de leader.