Le ministère des Affaires religieuses œuvre à associer les prédicateurs et imams prédicateurs des mosquées à l'action nationale de sensibilisation à la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST), notamment le SIDA, en étroite collaboration avec les autres intervenants et partenaires nationaux et internationaux concernés, dont l'Office national de la population et de la famille et le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme créés justement pour favoriser ce type de partenariat. Dans ce contexte, des sessions de formation à l'utilisation du discours et sermons religieux comme support de sensibilisation à la lutte contre les MST sont organisées à l'intention des prédicateurs et imams prédicateurs à l'initiative du ministère, de l'Office et du Fonds, depuis mars 2008. La 7ème session s'est tenue, hier à Tunis, avec la participation d'un grand nombre de cadres religieux, désignés par le terme de ''leaders religieux '' dans les programmes du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, lancé en 2002 pour booster l'effort mondial déployé dans ce domaine, face aux résultats mitigés enregistrés par les mécanismes employés jusqu'alors, dans ce domaine.
Le salut dans la solidarité Le Fonds finance des programmes locaux proposés par les pays après les avoir approuvés, en exigeant au niveau de leur mise en œuvre, une large participation de tous les acteurs de la scène nationale, l'obligation de rendre compte et la transparence dans les prises de décision et les opérations. En Tunisie, l'interlocuteur du Fonds est l'Office national de la famille et de la population. Depuis sa création, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a engagé environ 15 milliards de dollars américains dans 140 pays dont la Tunisie pour soutenir des programmes de prévention, de traitement et de soins à grande échelle contre les trois maladies. Comme l'ont noté certains intervenants, le traitement est très coûteux, et il est le plus souvent gratuit comme c'est le cas en Tunisie où les pouvoirs publics prennent en charge les malades dans les hôpitaux publics. Aussi, dans son allocution d'ouverture, le ministre des Affaires religieuses, Mr Boubaker Al Akhzouri, a insisté sur l'importance de la prévention et de la sensibilisation pour limiter la propagation de ces maladies. Il y a plus de 33 millions de malades de SIDA dans le monde. Les décès provoqués annuellement par cette maladie se comptent aussi par millions, et la maladie continue d'évoluer. Grâce à l'action internationale, l'accès aux soins a pu être étendu à un plus grand nombre de malades, car l'affection n'est plus aussi fatale qu'au début et le malade peut, maintenant, vivre assez longtemps. A cet égard, le ministre s'est félicité de cette solidarité internationale, rappelant la place privilégiée occupée par le concept de solidarité en Tunisie et le souci des responsables tunisiens d'adapter le discours religieux aux exigences de l'évolution sociale et de la situation présente. L'implication des leaders religieux dans cette action a été jugée très utile compte tenu de leur proximité des populations et de la crédibilité dont ils bénéficient auprès du large public. Leur message a toutes les chances d'avoir l'impact percutant voulu. Les textes fondateurs de l'Islam et en tête le Coran peuvent leur fournir tous les arguments indispensables pour convaincre leurs auditeurs et étayer leurs discours, s'agissant principalement de la nécessité pour l'homme d'éviter de s'exposer à tout ce qui peut nuire à sa santé et son intégrité physique et morale. Cette participation est d'autant plus opportune qu'outre les trois maladies mentionnées, les divers peuples de la terre se trouvent, aujourd'hui, confrontés à plusieurs autres épidémies dangereuses, comme les grippes aviaire et porcine, et ont besoin plus que jamais de davantage de solidarité et de partenariat pour les surmonter et assurer le bien être général.